Avec Elise Valmorbida embarquement immédiat pour l’Italie. Attention ! Pas l’Italie d’aujourd’hui, mais celle des années 1920 quand la montée du fascisme s’annonce, quand le Ducce pointe le bout de son nez et s’apprête à croquer le pays et à l’entraîner vers le pire.
Dans un petit village des Dolomites vit Maria, jeune femme belle et discrète. Son père, qui semble posséder toute autorité, la destine à son futur époux, le séduisant Achille, qui va s’avérer beaucoup moins tendre qu’elle pouvait naïvement le supposer. Ensemble, il fonde un foyer, ouvre une épicerie dans un village de Vénétie.
Les années passent, au fil des naissances de plusieurs enfants et des fausses-couches courantes à l’époque. Maria travaille dur à l’épicerie tout comme elle travaillait dur aux champs quand elle était encore sous la coupe du père. Maria aime Achille plus que tout même si celle-ci prend régulièrement des coups. C’est qu’il a la main leste, le bougre. Mais c’est sûrement qu’elle l’a mérité, ainsi que le souffle la Vierge quand elle prie avec une piété désarmante.
Tout pourrait aller au mieux dans ce « meilleur » des mondes sans la guerre qui ronge le pays et la présence des fascistes qui font régner la terreur. Achille, ancien militant, est dénoncé. Il est emmené, il disparaît. Maria doit faire face au quotidien avec ses quatre enfants ; elle ne cessera de se battre pour survivre et garder la tête haute. Elle apprendra bien vite combien on doit faire de sacrifices pour sauver sa peau et celle de ses gosses, qui grandissent dans cette ambiance insécure permanente. Mais elle peut compter sur l’aide de Primo, son aîné, fidèle parmi les fidèles.
À la fin de la guerre et le retour d’Achille, ils recouvriront un peu de quiétude et meilleure fortune. Ils rêvent tous de partir pour l’Australie, goûter des jours meilleurs… Pourront-ils voir enfin leur projet se concrétiser ? Ce serait sans compter sur leur fille, Amélia, qui tombe amoureuse d’un jeune homme atteint de la tuberculose. Comment une jeune femme peut décider d’aimer sans le consentement de sa famille. Les femmes ne décident pas, elles obéissent, c’est tout. Et même la Vierge le répète dans les prières…
Avec Maria Vittoria, Elise Valmorbida livre un sublime portrait de femme et nous offre à voir un visage authentique d’une Italie méconnue. Une saga poignante, en cours de traduction dans sept pays qui n’est pas sans rappeler Suite française d’Irène Némirovsky ou encore La bicyclette bleue de Régine Deforges.
Un roman profondément émouvant sur la vie d’une femme en temps de guerre, un nouvel Autant en emporte le vent.
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Maria Vittoria un roman d’Elise Valmorbida. Éditions Préludes. 448 pages. 15,90 €. Parution : septembre 2018. Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Claire Desserrey.
Couverture : © Stricking Pictorialist – Photo Elise Valmorbida – © Ceza Singer.
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D’origine italienne, Elise Valmorbida a grandi en Australie avant de tomber amoureuse de Londres. Auteure de nombreux essais et romans, elle donne des cours de creative writing et dirige une entreprise de consultants en communication. Maria Vittoria est son premier roman publié en France.