Né le 7 septembre 1913 à Ménéac dans le Morbihan, rien ne destinait Pierre Gilles à un avenir si brillant. Il vient au monde au sein d’une famille modeste et nombreuse. Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale et l’âge de 33 ans pour que le peintre en bâtiment décide de se consacrer uniquement à la peinture de chevalet…
Dès ses débuts en tant qu’artiste peintre, Pierre Gilles aborde tous les genres de peinture. Il les pratiquera durant toute sa vie d’artiste : des portraits, des natures mortes, des paysages, des scènes de la vie familiale et contemporaine, également des nus et des compositions inspirées de la Bible. Ses divers modes d’expression sont les crayons, l’encre, la peinture à l’huile, l’aquarelle et la lithographie.


Quand Pierre Gilles vient au monde, ses grands-parents paternels sont cultivateurs et, côté maternel, le grand-père est menuisier et la grand-mère est repasseuse de coiffes ; son père est voiturier. Pierre Gilles est élevé jusqu’à l’âge de dix ans chez sa grand-mère repasseuse. Il réussit son certificat de fin d’études, puis entre en apprentissage à treize ans, comme employé de magasin d’alimentation à Ménéac. Il fait ensuite un apprentissage au métier de peintre en bâtiment à la Trinité-Porhoët (56), à Merdrignac (22) et à St-Méen-le-Grand (35), de 1928 à 1932.


À sa sortie d’apprentissage en 1932, Pierre Gilles, 19 ans, exerce la profession d’ouvrier peintre à Rennes (35), et ce jusqu’en 1939. Quand la guerre est déclarée, il est mobilisé. Blessé, il est fait prisonnier en juin 1940, puis rapatrié par la Croix Rouge dès 1941. En 1943, il se réfugie à Ménéac. C’est durant ces années d’occupation, qu’il étudie, réfléchit, et approfondit sa vocation d’artiste peintre. Sa première exposition personnelle a lieu en 1944 à la galerie Perdriel à Rennes, (35), puis à Ploërmel (56).
Après la guerre, Pierre Gilles revient à Rennes pour s’y installer définitivement. On lui propose en 1946 une offre d’emploi dans le bâtiment ! Il la refuse, car il a décidé de passer à autre chose et de se consacrer pleinement à la peinture d’art ! En parfait autodidacte, il fait cependant deux voyages d’études : le premier au Danemark en 1948 ; le second, bien plus tard, en Espagne à Tolède en 1956. En 1947, la réalisation du monument aux morts de la guerre de 1939-1945 lui est confiée dans l’église de Taupont dans le Morbihan ; il s’agit d’une peinture à l’huile sur toile marouflée sur le mur nord de la nef, qui représente Saint-Golven, le patron de la paroisse.

Dès ses débuts, le travail de Pierre Gilles est estimé et reconnu par des prix. Pierre Gilles travaille principalement en Bretagne ; il parcourt la région dans tous les sens, d’abord sur son solex, puis à partir de 1958 avec sa 2CV Citroën. Il voyage aussi en Normandie, en Ile de France, aussi dans le sud-est de la France et en Corse… Pierre Gilles expose régulièrement dans les Salons : La Nationale des Beaux-Arts, Terres Latines, Art libre et Comparaisons, au Musée d’Art Moderne de Paris ; au Salon des Tuileries et au musée Galliera de Paris. Tous les genres sont abordés, et particulièrement les compositions de figures et les paysages de la Bretagne.

Le 4 novembre 1965, Pierre Gilles fonde l’académie libre de peinture L’Escabeau à Rennes. L’atelier accueille des amateurs aguerris ou non qui souhaitent dessiner, peindre et graver sous les conseils de l’artiste. Ce dernier découvre aussi l’île Molène et les grèves du Finistère Nord, les Monts d’Arrée et les Montagnes noires…



À partir de 1972, le peintre travaille à un cycle de compositions grand format inspiré des Mystères du Nouveau Testament. Ses créations témoignent de ses recherches nouvelles de touches, de couleurs et de points de vue.

Pierre Gilles s’éteint à Rennes le 21 octobre 1993 à l’âge de 80 ans. Le maire de Rennes de l’époque, Edmond Hervé, lui rend hommage en attribuant son nom à une place de la ville le 13 janvier 1997.
