A l’occasion de la sortie de son single Polyamour le 26 juin 2024, Unidivers a rencontré Lucas, alias Dude Low. Cet artiste poétique et rêveur trace sa voie dans l’univers de la musique indépendante à Rennes, et bientôt ailleurs.
Installé en terrasse des Grands Gamins sur le Mail François Mitterrand à Rennes, Dude Low, Lucas Benmahammed, affiche un grand sourire. Son air décontracté va de pair avec la manière dont il se décrit, “un branleur poétique”. Dude, c’est son surnom, Low, son statut. Outre le jeu de mots avec le célèbre acteur britannique et la référence au “Dude” de The Big Lebowski, la formule le désigne surtout littéralement comme “le mec d’en bas”. “Je viens d’une famille prolétaire et j’assume à fond mes origines”. Ces origines ont en partie insufflé au musicien son amour pour l’indépendance et la liberté.
L’histoire de Dude Low remonte en 2020. Lucas possède un stock de sons dans ses placards et commence à avoir envie de les montrer au monde. A l’époque, il compose déjà pour Born Idiot, un groupe créé pour succéder à son groupe de lycée Betty the nun, arrivé en fin de course. “Je trouvais que l’énergie du groupe commençait à chuter, je compare souvent les groupes à un couple où le flux, l’énergie peut diminuer, y’a des hauts et des bas.” Pour le projet Dude Low, rien à voir avec une quelconque fin de Born Idiot. Le groupe est toujours actif et prévoit de sortir un album prochainement. En revanche, l’indépendance, Lucas la poursuit déjà. Bien que leader de ses deux précédents groupes, c’est une liberté totale qu’il cherche. Liberté de sortir les morceaux qu’il veut, quand il veut, comme il veut. “Dans Born Idiot je composais aussi les morceaux mais y’avait aussi plus ce truc de démocratie dans les choix. Quand j’ai créé Dude Low, je me suis dis, “là je veux être 100% libre”. Je crée tout et si j’ai envie de sortir un morceau je le fais sans forcément demander l’aval de tout le monde.”
“Je fonctionne à l’humain et à la motivation plus qu’au niveau de quelqu’un. J’ai besoin qu’il y ait une alchimie humaine. Sinon je trouve que ça sert à rien de faire un groupe”
Dude Low
Avec Dude Low, Lucas fonctionne selon des principes bien définis. C’est un projet solo, mais un groupe en concert. L’indépendance n’empêche pas de bien s’entourer : “pour moi c’est super important de rester solide dans son entourage”. Il ne s’en cache pas, ses musiciens sont aussi ses amis. Le premier à avoir rejoint l’aventure, c’est Clément Le Goff. Le musicien a rencontré Dude Low à l’époque de Betty The Nun en jouant dans un tremplin contre le groupe. “Je lui avais demandé à une soirée s’il savait jouer de la basse et il m’a dit oui alors qu’il n’avait jamais touché une basse de sa vie. Quand il est venu à la première répèt il savait pas jouer du tout mais on s’est tellement bien entendus que je lui ai dit d’apprendre”. Par la suite, c’est Lucien Renault (à la batterie), rencontré lors d’une jam de jazz et Théo Besnard (au clavier), connaissance de ce dernier, qui rejoignent l’équipe live.
En parlant de musique, les influences de Dude Low sont variées et se ressentent dans ses compositions. “J’aime beaucoup Mac DeMarco, les Strokes, les Beatles…”. Guitares Lo-Fi, voix planantes, synthés nostalgiques, côté son, ce qu’il écoute se ressent dans ce qu’il crée. Après My days in Cosmos et Ego Trip, respectivement sortis en 2020 et en 2022, Dude Low revient avec un nouvel album prévu pour le 11 Octobre prochain. Celui-ci portera le nom de son dernier single, SAINT-HÉLIER. Un titre qui parle d’un “gars”, un peu inspiré de lui-même, qui avait plein de rêves et fantasmait sur plein de voyages et réussites mais n’a jamais bougé de son quartier Il s’est finalement laissé vivre (ou mourir). “Il voit le monde bouger mais lui est resté immobile”. Ici il aborde l’échec, thème récurrent dans ses textes, tout comme l’injustice, l’amour ou le manque d’argent. “Musicalement c’est très velour, mais les textes peuvent piquer” décrit-il.
Son prochain single, Polyamour, prône l’amour inconditionnel dans un monde où l’ego domine : “ça parle d’un monde morose et dégueulasse où ça ne ferait pas de mal qu’il y ait plus de bienveillance entre les gens”. Dude Low aime être poétique et second degré, mais il aime surtout pouvoir dire ce qu’il pense sans crainte. “Je pense qu’il y a trop d’artistes qui sont lisses. C’est souvent les plus petits qui osent dire les choses”.
La pop du soleil conçue dans le béton
“J’ai toujours été un citadin mine de rien qui aime beaucoup la nature mais qui se sent aussi un peu perdu dedans. Je pense que ma musique est un peu solaire mais je suis toujours un gars de la ville et des fois j’ai besoin de m’évader.” Avec SAINT-HELIER, l’artiste semble arriver au terme d’un cycle. Si les thématiques abordées sont assez proches de celles de ses albums précédents, Lucas estime en avoir désormais fait le tour. “J’ai besoin de prendre l’air, de partir en voyage, ça va être l’occasion de m’enrichir”. Et après cela, il se verrait bien vivre dans une maison en bois en pleine forêt, avec ses poules et son studio, coupé du monde, “mais toujours avec la musique”.
En attendant la sortie de l’album SAINT-HÉLIER qui devrait sortir le 11 Octobre, vous pouvez retrouver Dude Low en concert vendredi 21 juin à 22h au Penny Lane. Son single Polyamour sera disponible sur toutes les plateformes le 26 juin prochain.
Pour écouter le single SAINT-HELIER : https://open.spotify.com/intl-fr/track/3qcLCCZvuqcCMSgZM56TIa?si=110f20ddd3ed4a43
Pour écouter le single Flotter dans l’air : https://open.spotify.com/intl-fr/track/0WfqaBHvyuy6o2V5Uy9qV8?si=5c201eafa5084107
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