Ça en jette : un polytechnicien à la tête de l’aménagement et de l’urbanisme de la ville de Rennes et de Rennes métropole ! Nicolas Ferrand remplace Christian Le Petit à partir du 1er janvier 2012.
Hier, Unidivers faisait état de la frénésie immobilière de la mairie. Est-ce le fruit du hasard ? Mais aujourd’hui, Les Echos, Business info et Ouest-France annonçaient l’arrivée de Nicolas Ferrand à la direction générale de notre municipalité et métropole. A 39 ans, la tête pensante écarte de son chemin Christian Le Petit, son prédécesseur, lequel restera en charge du « pilotage des dossiers Euro Rennes et Via Silva jusqu’à sa retraite, » dit laconiquement Ouest-France.
Arrivant tout droit de Saint-Etienne, le futur quarantenaire dirigeait l’Epase (établissement public d’aménagement de Saint-Etienne) depuis sa création en 2007. Là-bas, en terre rhodanienne, il a tenté de développer les activités tertiaires, de renforcer Saint-Etienne dans sa position de second pôle urbain de l’Eurométropole Lyon / Saint-Etienne et de créer un quartier d’affaires. Ce n’est pas tout. Il a milité pour l’essor d’un campus métropolitain (c’est tout bon pour la cité internationale…) et privilégié les esprits créatifs.
Parmi ses lettres de missions stéphanoises, il en est toutefois une qui devrait particulièrement intéresser les Rennais. Nicolas Ferrand était chargé de restaurer l’attractivité résidentielle du centre ville de Saint-Etienne, d’améliorer les espaces publics et de proposer une offre de logements adaptés. Excusez moi du peu, on est pile-poil dans le sujet du jour : la frénésie immobilière de la municipalité rennaise.
En arrivant à Rennes, Nicolas Ferrand devra tenir compte d’un contexte local particulier. Encore ce matin, dans les colonnes d’Ouest-France, Bruno Chavanat (UMP) pestait contre le manque de transparence et de concertation de la part de la municipalité dans ses projets urbains. « Les Rennais dans leur ensemble souhaitent être des acteurs à part entière. Ils aspirent à dessiner le visage futur de leur ville et pas seulement à commenter les plans qui leur sont présentés. » Un sentiment pour le coup qui est partagé par une majorité de riverains, quelle que soit leur sensibilité politique.
Venant d’une ville à la réputation industrielle (certes, en pleine évolution), Nicolas Ferrand prendra-t-il la mesure de la spécificité rennaise et de l’attachement des habitants à leur cadre de vie ? On dit souvent que les polytechniciens comprennent plus vite que les autres…Pour l’heure, Daniel Delaveau compte sur lui pour ses compétences. Né en 1972, diplômé de Polytechnique et titulaire d’un Master of city planning (MIT), il a été chef de l’unité territoriale de Reims, à la DDE de la Marne, avant de devenir chef du bureau des transports collectifs en Ile-de-France, au sein de la direction des transports terrestres. En 2004, il est nommé conseiller technique, en charge de l’urbanisme et des transports collectifs au cabinet de Gilles de Robien, puis de Dominique Perben au ministère de l’Equipement et des Transports. Un homme qui visiblement doit avoir un sacré carnet d’adresse…