Du 9 au 11 août 2019, la septième édition du festival No Logo a rassemblé 42 000 amoureux de reggae aux Forges de Fraisans dans le Jura (39). Entre têtes d’affiche attendues et découvertes, 45 artistes ont défilé sur les trois scènes. L’équipe du No logo a une nouvelle fois tenu ses promesses et proposé un weekend mémorable, pluvieux mais heureux ! Retour sur une expérience humaine et musicale.
Pendant trois jours, la pluie et la boue ont été les invités vip de la septième édition du No logo festival aux Forges de Fraisans. Elles n’ont pour autant pas entamé la bonne humeur et l’énergie des festivaliers. Parlons plutôt d’une pluie d’amour, de joie et de sourires.
Lundi matin, l’heure était au départ. Le public est reparti le cœur lourd, mais les yeux remplis d’étoiles. Au No Logo festival, on n’écoute pas seulement de la musique. Une bulle hors du temps se crée le temps d’un weekend et une bouffée de bonheur traverse chaque festivalier. « J’ai vécu un weekend de folie et fait de merveilleuses rencontres », résume Coralie, festivalière devenue une habituée du No Logo.
Une fois la douce euphorie du weekend redescendue (mais toujours présente dans un recoin de la tête), Unidivers donne la parole aux festivaliers, sans qui le No logo ne pourrait exister. Rappelons en effet que le festival est indépendant, sans sponsor, ni subvention publique. « Le festival est diversifié autant au niveau de la programmation que du public » déclarent Tony et Maryline, un couple rencontré sur le parking des camions.
Vendredi, le début des festivités
Accompagné par les couleurs du mouvement rastafari, Tiken Jah Fakoly a entonné ses chansons engagées et semble avoir convaincu. « Tiken Jah Fakoly m’a particulièrement marqué vendredi soir. C’est le premier concert que j’ai vu en arrivant sur le site. Sa musique transporte et transmet un message fort », raconte Manu, festivalier originaire du Sud de la France (Bouches-du-Rhône, 13).
Plus qu’une musique à danser, la discographie du chanteur originaire de la Côte d’Ivoire s’écoute avec le cœur. Une émotion qui s’est ressentie et qui n’a pas laissé indifférente.
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Premier chanteur italien à être connu mondialement sur la scène reggae, il est un de ces artistes qui n’est plus à présenter. Après un premier passage au festival en 2016, sa présence dans la programmation 2019 a provoqué sans nul doute de nombreux cris de joie… Pour l’occasion, il est venu accompagné du Shengen Clan pour un concert haut en couleurs. L’énergie des chanteurs et musiciens était contagieuse et s’est répandue dans le public.
« Alborosie a proposé un super show. Il a su faire une très bonne sélection entre vieux et nouveaux sons – se réjouit Maÿlisse, venue spécialement de Rennes (Bretagne, 35) afin de voir le chanteur. En plus, il a invité Jahneration sur scène pour un petit featuring. C’était top ! ». Contre tout attente, le duo parisien a rejoint le chanteur sur scène et ont interprété « Act Like You Talk », leur dernière collaboration. Une belle façon de terminer un concert déjà mémorable et un avant-goût de la carte blanche donnée à Jahneration le samedi soir…
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Au No logo, reggae et dub, ça me dit !
« La programmation du samedi était particulièrement impressionnante. Commencer la soirée avec Dub Inc, groupe attendu avec impatience, enchaîner avec la carte blanche de Jahneration, que je ne connaissais pas du tout, et terminer avec La P’tite Fumée… J’attendais beaucoup de ce concert et je n’ai pas été déçue. C’était explosif. L’instru. était super, notamment le didgeridoo ! J’ai passé un moment magique », confie Coralie venu de Poilly sur Serein (Yonne, 89). Cette maman de quatre enfants pourrait convaincre les plus sceptiques, elle espère amener ses enfants l’année prochaine, en prenant une tente familiale dans le village tipi.
« Tout ce qu’ils veulent, c’est une France qui ferme sa gueule ». Dès le vendredi sur le camping, les enceintes nomades des festivaliers (parfois des caissons assez conséquents) crachaient joyeusement les paroles de Dub Inc. dans l’attente du samedi… Il étaient l’une des têtes d’affiche les plus attendues, et pour cause, l’énergie débordante des huit membres du groupe de reggae français Dub Inc. ne laisse pas indifférente. « C’est la douzième fois que je les vois en concert et c’est toujours la même émotion », dit Renaud, festivalier et inconditionnel du groupe.
Sous un ciel dégagé, un vent de fraîcheur a soufflé sur la scène Yann Carou et transporté le public pour une heure de chant collectif. Qu’il s’agisse de « Tout ce qu’ils veulent », « À chaque nouvelle page », « Triste époque » et bien d’autres, les textes engagés ont déchaîné les foules et les festivaliers ont rugi les paroles à l’unisson. « Ils ont le don de rassembler les gens sans faire de promo », expliquent Tony et Marilyn. Porté par Bouchkour et Komlan, aux grains de voix différents, mais complémentaires, le message qu’ils transmettent se veut universel : l’importance de l’unité et du métissage.
Le public était certes déjà conquis, mais le voir lever le poing dans un même mouvement face aux sonorités reggae, kabyle et dub, en est la preuve : ils ont été entendus.
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Comme chaque année, le No Logo festival propose une carte blanche. Avec plus de 250 dates en France à leur compteur, les parisiens de Jahneration ont enflammé la grande scène avec leurs prestigieux invités. En exclusivité, le public a également pu découvrir des morceaux de leur prochain album, dont la sortie est prévue le 25 novembre 2019. Un aperçu alléchant qui promet de nouveaux sons dans la lignée de leur premier album.
Tour à tour, Balik de Danakil, Scars, Volodia ou encore Tracy de Sa ont partagé un moment musical avec le duo. Partageant la même passion, la chaleur et l’amitié semblaient être les mots d’ordre sur scène… Ce n’est d’ailleurs pas sans raison que les avis sont unanimes : « Une tuerie » ; « Une semaine est passée depuis le festival et j’ai encore des étoiles pleins les yeux »; « Jahneration a été LA découverte du festival pour moi ».
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« La scène Dub Factory m’a montré ce que pouvait être la dub en live. Je ne suis pas un habitué du genre, mais j’ai découvert King Earthquake que je ne connaissais pas du tout. Je suis sorti impressionné du concert – explique Manu. Après son passage, j’ai vu sur la prog. qu’il avait arrêté sa carrière avant de la reprendre dans les années 2000, pour notre plus grand plaisir d’ailleurs ! (rires) J’ai trouvé que sa musique proposait des sonorités différentes de ce que l’on a pu entendre sur la scène dub pendant le weekend ».
https://youtu.be/hh-S0RZHtR0
Samedi soir, un show explosif était attendu en clôture de la grande scène. Avec le son traditionnel du didgeridoo et les harmonies de la flûte traversière caractéristique de leur musique, La P’tite Fumée n’a pas failli à sa réputation.
Dans une ambiance lumineuse bleutée puis rosée, saupoudrée de fumée, le groupe de trance devenu incontournable semblait s’être donné comme objectif de faire danser tous les publics, familles et fêtards. L’objectif a été atteint : l’atmosphère était bouillante et leur énergie a embarqué le public. « La scène était magnifique. On avait beau avoir mal aux jambes, ils ont tout donné », déclarent Océane et Alice, festivalières pour la première fois et enthousiastes à l’idée de revenir l’année prochaine.
Dimanche pluvieux, dimanche heureux !
Sous la pluie battante du dimanche après-midi, les festivaliers réfugiés sous la scène au cœur du camping, la Ch’apéro, ont pu apprécier la musique de Papy Style. Quand on a demandé à l’artiste s’il préférait jouer sur la scène principale en début d’après-midi ou sous le chapiteau, sa réponse a été directe… Face au public mouillé par la pluie, mais le sourire aux lèvres, Papa Style déclare entre deux chansons « Regardez où on se trouve aujourd’hui, je ne regrette pas notre choix ».
Considéré comme une star incontournable, les chansons de Busy Signal mêlent habillement dancehall et reggae pour un résultat musical efficace. « Busy signal a été génial, il a une superbe présence sur scène. On était tous trempés de la tête aux pieds depuis des heures, mais il a su faire bouger les gens. Top ! », raconte Maÿlisse. À l’écoute de cette musique entraînante, les flaques de boue sont devenues de véritables terrains de jeu. Les festivaliers y ont improvisé une chorégraphie à l’image de festival : naturelle et enflammée.
L’équipe a d’ores et déjà annoncé qu’un No Logo 2020 aura bien lieu. Il ne reste plus qu’à compter les jours avant le prochain…