Samedi matin, devant la gare de Rennes, des gendarmes barrent le passage aux opposants du futur aéroport de Notre-Dame des Landes. Devant les « robocops » de la maréchaussée, des pépés, des mamies et des jeunes à l’allure un brin teufers. Ils n’ont pas l’air bien méchant. Mais bon, contre le blocage des voies, il faut faire entendre la…voix de la République. Encore une fois, les manifestants ne passeront pas. Ils devront plier bagage. Direction la place de l’hôtel de ville où la paysannerie bretonne s’est donné rendez-vous pour protester contre les bulldozers, les avions et le premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Non à l’ayrault…port
Leur manifestation est pacifique, mais quel déploiement d’imagination dans leurs slogans ! Que l’on soit d’accord ou pas d’accord avec eux, on a de l’affection pour ces gens de la campagne, droit dans leurs bottes et dans leurs idées. Ce week-end, on a salué les tracteurs venus des vertes vallées, voire applaudi leur passage. Pour tout vous dire, on a bien aimé cette incursion agricole chez les gars de la ville !
En revanche, ne voyez pas dans nos propos de la condescendance déplacée à l’égard de ploucs… Bien au contraire, ces croquants à la manière contemporaine nous ont montré une leçon de savoir-vivre citoyen…une démonstration de civisme et une vraie implication politique. Nous devrions en prendre de la graine, nous les citadins incapables de nous mettre en branle quand notre ville est « attaquée » par des intérêts mercantiles.
À l’évidence, le progrès n’a pas toujours force de loi, en Bretagne. On n’est pas dans le pays de Plogoff pour rien ! Il y a chez nos Croquants le sens des choses, le sens de la terre, le sens du bien-être. On ne regrette peut-être qu’une chose : on ne l’aura peut-être pas cet aéroport, à Notre-Dame des Landes ou ailleurs.
Jean-Christophe Collet