Vendredi 12 novembre 2021 sortira le deuxième album solo du Rennais Numa Lokeni, Pieces For Rising. L’artiste continue d’explorer les liens entre le violoncelle et des sonorités mélangeant trip-hop, rock et noise. Numa livre ici un nouveau témoignage de son originalité au niveau musical et de sa volonté d’aller encore plus loin que son premier album en termes de sonorités. Il présentera son album à la soirée « Release », au Magic Hall de Rennes, le jour de sa sortie.
Le Rennais Numa Lokeni, de son vrai nom Manu Konlein, sortira son nouvel album, Pieces For Rising, vendredi 12 novembre, après son premier, sorti en 2018, « Many ways ». Mélangeant trip-hop, rock, classique, noise et quelques sonorités ethniques, il rappelle que la fonction du violoncelle est multiple et non pas réservée au seul genre classique. Rappelons que la trip-hop mélange musique électronique et hip-hop tandis que le noise se rapproche d’un son proche du punk rock avec son approche plus désordonnée de la musique.
Muni d’un violoncelle, d’une Loopstation/boîte à rythmes et d’instruments divers et burlesques (radio, guimbarde, clochettes, colson, etc.), l’auteur et interprète a vocation à nous faire voyager dans ses paysages sonores, exotiques ou plus proches. Incorporant des sons du quotidien tout en convoquant des sons semblant venir du Moyen-Orient ou d’Asie, le nouveau projet de Numa Lokeni, essentiellement instrumental, se veut aussi une performance live en solo.
Le violoncelliste pratique l’immense instrument depuis qu’il a 7 ans. Trop classique et inspirant une image très guindée, il l’abandonne de ses 14 à 20 ans pour la guitare, à l’image plus rock et séduisante. Il joue ensuite dans des groupes. Ce n’est qu’après quelques années, après avoir exercé en tant que technicien, qu’il revient à cet instrument qu’il connaît par cœur, pour tenter de lui enlever son aspect « coincé » et revenir aux origines de sa passion pour la musique.
Dans ce deuxième album, il continue son exploration. Pieces for rising apparaît plus complet, avec « plus de voix, une musique plus entraînante aussi », confie Manu Konlein. « Sur scène, j’utilise aussi des radio-cassettes et j’ajoute les bruits de la rue pour donner un côté artisanal… » Ici, l’échange avec le public est flagrant, avec l’utilisation de la voix qui réduit le côté introspectif de la prestation. L’artiste estime également que cet album demeure « plus accessible, plus lumineux, avec des couleurs nouvelles. L’idée c’était aussi d’imaginer un futur positif et bienveillant » à contre-pied de la morosité ambiante, exacerbée par la crise sanitaire.
« Le but derrière mon projet est aussi de sortir le violoncelle de son apparente mélancolie. »
Manu Konlein
La voix beaucoup plus présente de Numa Lokeni est appréhendée à chaque fois différemment. Tantôt il chante comme s’il était pris dans une transe, tantôt sa voix se fait plus calme. Pour certains morceaux, il a cherché à imaginer des dialectes venus du continent africain, ainsi que des chants tribaux et des sortes d’incantations chamaniques, qui donne un côté tribal au disque. Ce qui accentue le côté progressif de la musique. Manu Konlein explique ce choix par la versatilité de son utilisation du violoncelle, qui se fait calmement mais aussi plus bruyamment.
Bien sûr, le live est une modalité essentielle pour faire entendre la musique de Numa Lokeni. D’ailleurs, celui-ci compose beaucoup avec le live puisque sa musique est elle-même inspirée par le direct. « La contrainte principale est bien sûr le fait qu’il n’y ait qu’un violoncelle avec uniquement des boucles (une séquence musicale qui se répète, NDLR » nuance l’artiste.
Le crise sanitaire a constitué une période propice à la création. Faire un album en solo apparaît compliqué, mais la période de confinement a, comme pour d’autres, éveillé l’inventivité de l’artiste. Et comme le dit avec poésie Manu Konlein, « la pensée est créative ».