Du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026, le Musée Jacquemart-André dans le 8e arrondissement de Paris consacre une grande rétrospective à Georges de La Tour (1593-1652). Peintre des nuits et de la lumière, il demeure l’une des figures les plus mystérieuses et fascinantes du XVIIe siècle français.
Les tableaux de Georges de La Tour restent rares : à peine une quarantaine d’œuvres lui sont aujourd’hui attribuées avec certitude. Longtemps oublié, parfois même confondu avec d’autres artistes, il ne fut redécouvert qu’au début du XXe siècle. Depuis, ses toiles marquées par l’épure, le silence et l’éclat d’une flamme vacillante, ont retrouvé une place majeure dans l’histoire de l’art. Leur intensité spirituelle et leur force émotionnelle continuent de captiver historiens, écrivains et visiteurs du monde entier.

L’exposition Entre ombre et lumière réunit une trentaine de tableaux venus de musées français, dont le Louvre. Le parcours invite à redécouvrir l’originalité de La Tour : scènes quotidiennes, figures de saints en méditation, jeux de lumière artificielle qui transforment les visages en icônes. L’accrochage souligne ses liens avec le caravagisme européen, mais aussi son indépendance : La Tour ne copie jamais, il invente un langage sobre, presque moderne, où chaque détail respire le mystère.

Né en 1593 à Vic-sur-Seille, près de Metz, Georges Dumesnil de La Tour est le fils d’un boulanger. Très tôt, il se tourne vers la peinture. Ses voyages aux Pays-Bas puis en Italie le mettent en contact avec l’école caravagesque. Il s’imprègne de ces influences, mais forge une vision personnelle : ses toiles ne se contentent pas d’imiter la réalité, elles la transcendent par le clair-obscur, donnant à l’humble quotidien une intensité quasi mystique.

Installé à Lunéville après son mariage avec Diane Le Nerf, La Tour devient un peintre recherché par la noblesse et la bourgeoisie lorraine. Ses toiles, où la lumière d’une chandelle suffit à éclairer le drame ou la méditation, figent des attitudes avec une intensité dramatique unique. Ses musiciens, ses mendiants, ses Madeleine pénitentes sont autant de portraits d’une humanité vulnérable et silencieuse.

Mort en 1652, il tombe presque aussitôt dans l’oubli. Il faudra attendre 1915 et l’historien Hermann Voss pour que son œuvre soit redécouverte. En 1934, une exposition au musée de l’Orangerie à Paris attire de nouveau l’attention sur lui. Depuis, La Tour n’a cessé de fasciner, inspirant jusqu’aux écrivains et aux cinéastes contemporains, séduits par son art du silence et de l’éclairage intime.
Cette rétrospective du Musée Jacquemart-André est donc un événement : la première depuis celle du Grand Palais en 1997. Elle offre un regard renouvelé sur un peintre rare, à la fois discret et universel, dont l’art continue de projeter sa lumière fragile sur notre époque.
Infos pratiques
Exposition : Georges de La Tour. Entre ombres et lumières
Dates : du 11 septembre 2025 au 25 janvier 2026
Lieu : Musée Jacquemart-André – 158, boulevard Haussmann, Paris 8e
Horaires : tous les jours de 10h à 18h ; nocturne le vendredi jusqu’à 22h
