Paris. La Joconde du Cambodge est exposée au musée Guimet jusqu’au 8 septembre

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La Joconde du Cambodge
La Joconde du Cambodge

Après avoir été restauré à Nantes (44), Le Grand Vishnou du Mébon, appelé couramment La Joconde du Cambodge, est maintenant exposé au musée Guimet dans le 16e arrondissement de la capitale. L’exposition Bronzes royaux d’Angkor, un art du divin est visible jusqu’au 8 septembre 2025.

La Joconde du Cambodge
La Joconde du Cambodge

Le Grand Vishnou du Mébon a été découvert en 1936 par l’architecte et archéologue français Maurice Glaize (1886-1964) sur une île située au centre du plus grand bassin d’Angkor.

Cette statue, de plus de cinq mètres de long et de 4,50 mètres de haut à l’origine, est l’un des plus grands bronzes retrouvés à Angkor : ce chef-d’œuvre de l’art khmer fait partie des collections du musée national du Cambodge. Elle représente le dieu hindou Vishnou allongé sur l’océan de l’éternité. 

La Joconde du Cambodge
la découverte en 1936 par Maurice Glaize (à droite)

Splendeur du XIᵉ siècle cambodgien, La Joconde du Cambodge a été restaurée au Laboratoire départemental Arc’Antique à Nantes. 

La Joconde du Cambodge
Laboratoire départemental Arc’Antique à Nantes.

Désignée aussi comme « la Vénus de Milo du Cambodge », car il lui manque deux bras sur quatre à l’origine, La Joconde du Cambodge est arrivée à Paris en mai 2024 entre les mains des chercheurs pour une analyse approfondie, le musée national du Cambodge ayant noué un partenariat avec le musée national des arts asiatiques-Guimet. En novembre 2024, l’œuvre est arrivée à Nantes pour un important programme de restauration et où un socle a été conçu pour permettre une présentation des fragments et du buste. Aujourd’hui est exposée la partie supérieure de la statue, comprenant la tête, les deux bras droits et le haut du torse ; l’ensemble dépasse tout de même les 2,20 mètres de long.

Organisée par les conservateurs du musée Guimet, Pierre Baptiste et Thierry Zéphir, l’exposition-événement à Paris rassemble environ 240 œuvres, dont 126 sont en bronze et issues d’un prêt exceptionnel du Musée national du Cambodge. Elle met en lumière le raffinement du patrimoine khmer ; une soixantaine d’objets du musée Guimet, réunissent aussi des statues, des objets d’arts, des photographies, des moulages et des documents graphiques. L’exposition présente aussi les travaux d’archéologie au nord de l’ancien Palais royal d’Angkor Thom et sur un site d’extraction du cuivre nouvellement découvert.

Après le musée Guimet de Paris, La Joconde du Cambodge sera ensuite présentée dans plusieurs villes des Etats-Unis avant de retourner au Cambodge.

La Joconde du Cambodge

Qui était Maurice Glaize ?

Maurice Glaize est né le 26 décembre 1886 à Paris. Ferdinand Glaize, son père est architecte honoraire de la ville de Paris. Maurice Glaize fréquente le lycée Montaigne à Paris puis le lycée Hoche à Versailles (77). En 1904 il a 18 ans et obtient son diplôme de Bachelier en Lettres et mathématiques et en Lettres-Philosophie. Il fait ensuite des études d’architecture et sort diplômé en 1919 à l’issue de la Première Guerre mondiale. 

Maurice Glaize exerce les fonctions d’architecte au Crédit Foncier de 1928 à 1936 : expert d’abord à Phnom Penh au Cambodge ; à Saïgon en Cochinchine ; puis à Dakar au Sénégal. De retour à Paris, il présente sa candidature à l’École française d’Extrême-Orient et en devient membre fin 1936. Il retourne au Cambodge où il est conservateur des monuments d’Angkor dès le mois d’octobre. Après avoir découvert la Joconde du Cambodge, il est titularisé à ce poste début 1937. À Angkor, il dirige la restauration du Mebon oriental, du Phnom Krom et du Phnom Bok, et démarre les travaux au Preah Khan, au Bayon et à Angkor Thom.

La Joconde du Cambodge
Maurice Glaize

Maurice Glaize applique l’anastylose à grande échelle, notamment pour le Banteay Samre, le Neak Pean et le Bakong. Il rédige un certain nombre d’articles et d’ouvrages qui portent sur les techniques de reconstruction des monuments à Angkor et sur l’Art Khmer

Maurice Glaize quitte définitivement le Cambodge en 1946 pour participer à la reconstruction de la ville de La Rochelle (17) où il a décidé de séjourner : il a 60 ans. Il s’éteint à La Rochelle le 17 juillet 1964 dans sa 78e année…

Infos pratiques :

Exposition Bronzes royaux d’Angkor, Musée National des Arts Asiatiques – Guimet
6, place d’Iéna, 16 arrondissement à Paris

Contact : 01 56 52 54 33 

Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.