Oxygène est une revue de société fondée par la graphiste lorientaise Marion Bailly-Salin et la Ligue de l’enseignement du Morbihan, en partenariat avec le SPIP 56 et l’administration Pénitentiaire, au cœur du centre de détention de Lorient Plœmeur. Dans le cadre d’un projet collaboratif, notre rédaction ouvre les colonnes d’Unidivers aux détenus, rédacteurs et illustrateurs qui participent à l’atelier Oxygène. L’enjeu : chaque détenu a été invité à se questionner sur l’impact qu’a pu avoir un contenu médiatique sur sa vision du monde et ses certitudes. Le binôme Papy Chulo* et Mada* est né d’une passion, celle de Mada pour la permaculture, une alternative découverte grâce à un documentaire. Et une révolution qu’ils souhaitent partager…
Permaculture Tout est possible, un reportage vu avant que Mada ne rentre ici, et qu’il le fasse découvrir à la revue de société Oxygène, dont Papu Chulo. Un intérêt communiqué par l’enthousiasme de Mada. « Ce qui m’a plu dans ce documentaire, c’est la patience de ces gens qui ont tout laissé pour vivre dans une ferme de 48 hectares, et malgré les difficultés rencontrées, n’ont pas abandonné leurs rêves, la joie d’assister aux premières naissances d’animaux dès la deuxième année. De pouvoir rapidement en vivre correctement, en trouvant une solution à chaque problème », indique Mada.
Synopsis : John et Molly décident de quitter Los Angeles pour se lancer dans le développement d’une ferme écoresponsable.
Se débrouiller pour défendre ses convictions et vivre de sa passion pour préserver la planète et contribuer à un monde meilleur.
Permaculture, qu’évoque pour vous cette culture ?
C’est un jardin potager, cultivé dans le respect de la nature, de ses propres mains, uniquement avec des produits naturels. J’imagine déjà un premier aperçu de mon jardin avec une allée principale et des parcelles de grandeurs différentes. À l’entrée des radis, des salades, un doux parfum de lavande plantée dans une parcelle sur la gauche, puis, au gré de mon inspiration, tomates, poivrons, aubergines, courgettes, concombres, carottes, pommes de terre… Sans oublier les capucines pour attirer les pucerons afin qu’ils n’aillent pas sur les autres plantes.
Indispensable aussi de posséder des animaux de basse-cour, poules, canards, oies par exemple dans un premier temps. Leur présence aide à lutter contre les nuisibles, les herbes adventices (mauvaises herbes), les limaces, etc. Ils participent aussi à la fertilisation naturelle du jardin, tout en fournissant œufs et viande blanche. L’important c’est d’éviter de se servir de produits chimiques qui polluent le sol et les nappes phréatiques pendant des années.
Autosuffisance pour soi-même et sa famille, ce qui n’empêche pas à court ou moyen terme de pouvoir en vivre en s’agrandissant. Plaisir aussi de savoir ce que l’on mange en toute sécurité, soulagement de ne manquer de rien, sans se déplacer, s’assurer une autonomie en cas de crise.
Une agriculture nouvelle et saine qui respecte la nature, une ferme bio avec des abeilles au milieu de deux rangs de lavande, des arbres fruitiers, des animaux qui gambadent en fertilisant le sol naturellement.
L’argent n’est pas la motivation. C’est le bien être, partager sa passion et donner une chance à nos enfants.
Tout est possible (The biggest little farm), 2018, documentaire de John Chester. Durée : 1h32 min
Sur l’idée de Mada, texte de Papy Chulo et illustration de Mada.
*Les prénoms et noms de famille des participants ont été modifiés.