Rennes. Le groupe de folk Peyo et les Paillettes sort un nouvel EP au lyrisme singulier

Peyo et les Paillettes Pierre Joguet

Peyo et les Paillettes sort son nouvel EP le 4 juillet 2024. Enregistrées en live dans une chapelle, les musiques du groupe de folk rennais développent leur identité musicale autour du lyrisme de leurs compositions. Une release party de l’album aura lieu à la même date au Café Concert Noktambül de Rennes. Rencontre avec Pierre Joguet, le compositeur du groupe. 

Unidivers : Pouvez-vous me parler de la création de votre groupe ? 

Pierre Joguet : Je suis arrivé à Rennes en 2020 avec un projet qui s’appelait Peyo et j’avais quelques compositions en français. Je les ai jouées juste avant le premier confinement au bar le Mod Koz, sur une scène ouverte où j’ai rencontré Arthur D’Haeyer qui possédait un studio. En parallèle, j’ai proposé à Cécile Thébaud, une amie du lycée, de faire les voix. Pendant qu’on enregistrait durant l’été 2020, on découvre qu’Arthur, qui était ingénieur son, chante très bien ; on a donc fini par chanter tous les trois et on a continué à travailler ensemble jusqu’à maintenant pour alimenter le répertoire. 

Le nom du groupe, Peyo et les Paillettes, n’est pas venu tout de suite. Nous avons d’abord fait nos premiers concerts puis une amie à nous qui est comédienne a dit en rigolant « Oh, c’est Peyo et les Paillettes » à la manière de « Claude et les Claudette ». C’était une blague, mais l’idée des paillettes a bien résonné en moi. C’est elles qui apportent l’étincelle et la couleur à Peyo. 

Peyo et les paillettes Pierre Joguet
Cécile Thébaud (à gauche), Pierre Joguet (au centre), Arthur D’haeyer (à droite)

Unidivers : Mais qui est donc ce Peyo ? 

Pierre Joguet : On me surnommait comme ça quand j’étais au lycée. Peyo est un peu devenu comme une figure de moi-même, mais plutôt morose, bien que toujours plein d’humour. J’aime aussi penser qu’il représente une personne tout à fait ordinaire, qui ressent beaucoup d’émotions mais qui ne sait pas comment les exprimer. C’est quelqu’un comme tout le monde, mais avec mon propre filtre qui n’est pas toujours rigolo ; et les Paillettes sont là pour apporter des nuances à ce personnage et colorer son monde. 

Unidivers : Vous vous présentez comme un groupe de « Folk francophone onirico-ironico-lyrique ». Pouvez-vous expliquer ce que cela implique pour vous ? 

Pierre Joguet : De manière générale, nos musiques sont toujours teintées d’humour et d’ironie. Nous qualifions notre style d’onirique pour le côté poétique absurde, un aspect qui s’accorde bien à l’ironie. Dans nos compositions, il y a parfois des phrases qui ressortent et qui font sombre, mais quand l’air enjoué de la chanson s’y mêle, le côté ironique est bien accentué. J’aime créer des dissonances cognitives à l’intérieur des chansons ; ce n’est pas hautement philosophique, c’est simplement une marque d’humour. Le lyrisme contrebalance l’ironie des compositions. Tout est déclamé : il s’appuie sur la voix et c’est vrai qu’on pousse beaucoup nos voix pour qu’elles soient bien expressives. Mais il y a beaucoup d’intuitif dans tout cela…  

Unidivers : Dans votre nouvel EP à paraître ce 4 juillet 2024, quelles sont les thématiques que vous y développez ? Il semble y avoir un imaginaire maritime assez exploité… 

Pierre Joguet : Nous n’avons pas une thématique qui englobe l’ensemble de l’album. Cinq musiques vont paraître sur plusieurs sujets. Par exemple, Gwendy porte un regard sur une île comme s’il s’agissait de la relation avec un ami qu’on regarde au loin et qu’on ne verra peut-être plus jamais. Mais avec Après vous, on parle plus de la peur que l’on a de perdre l’authenticité de la musique si elle devient commerciale et donc et de ne plus toucher les gens. 

S’il n’y a pas une thématique d’ensemble, en revanche il y a bien un imaginaire naturel qui y est plutôt bien mis en avant. Dans une des musiques de l’EP, on y chante le triangle amoureux entre la mer, le soleil et la nuit par exemple. J’ai grandi près de la mer et j’y associe rapidement toutes mes émotions. Parler de la nature, ça facilite la mise à nu dans la musique avec une esthétique épurée et ça propose un mélange poétique et populaire. En outre, c’est aussi cohérent avec notre volonté d’aller vers l’acoustique. 

Unidivers : Il y a un fort développement de l’esthétique lyrique avec le travail de la voix dans ce nouvel album… 

Pierre Joguet : Même si j’ai toujours travaillé avec d’autres instruments, il y a toujours eu la présence d’harmonies vocales. C’est un aspect que j’ai toujours aimé dans les musiques. Dans les compositions, la partie voix est facile à écrire parce qu’elle est souple et on peut lui faire faire beaucoup. J’ajouterais que la voix est un outil qui joue beaucoup sur la spontanéité. 

Pour ce nouvel album, Arthur et Cécile ont eu l’idée de faire les enregistrements dans une chapelle. C’était une super idée ! Le lieu a donné naturellement de l’ampleur aux voix, ainsi qu’à la guitare, avec la réverbération. Je pense qu’on a trouvé ce qu’il nous fallait avec ces enregistrements en chapelle. Le groupe a trois ans, mais notre identité musicale est en pleine évolution. 

Unidivers : Toutes vos musiques ont à ce propos été enregistrées en chapelle ? 

Pierre Joguet : Tout à fait. Pour cet EP, tout a été enregistré en live dans la chapelle, donc il n’y a pas de réenregistrement par dessus. D’ailleurs, on commence même à se dire qu’il faudrait qu’on fasse des concerts en chapelle désormais…

Unidivers : Je vous remercie Pierre Joguet.

Peyo et les Paillettes (Folk francophone onirico-ironico-lyrique)

Compositeur, chanteur et guitariste : Pierre Joguet

Choeurs : Cécile Thébaud, Arthur D’Haeyer

Release party du nouvel EP le 4 juillet 2024 au Noktambül, 264 Av. Général George S. Patton, 35700 Rennes

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