Le quotidien des policiers de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) ce sont les gardes à vue de pédophiles, les arrestations de pickpockets mineurs, mais aussi la pause déjeuner où l’on se raconte ses problèmes de couple ; ce sont les auditions de parents maltraitants, les dépositions des enfants, les dérives de la sexualité chez les adolescents, mais aussi la solidarité entre collègues et les fous rires incontrôlables dans les moments les plus impensables ; c’est savoir que le pire existe, et tenter de faire avec… Comment ces policiers parviennent-ils à trouver l’équilibre entre leurs vies privées et la réalité à laquelle ils sont confrontés, tous les jours ? Fred, l’écorché du groupe, aura du mal à supporter le regard de Melissa, mandatée par le ministère de l’intérieur pour réaliser un livre de photos sur cette brigade.
Ce film est assez énervant pour la simple est bonne raison qu’il présente presque autant de qualités que de défauts. Il est presque impossible d’en dire du mal tant l’ensemble de ses qualités est patent. C’est pourquoi la seule façon de s’en sortir tout en étant objectif est de faire un strict métier de critique.
La première qualité de ce film enragé réside dans ce que le spectateur ressent tout au long de ce film : un grand amour des enfants. Et pour un film avec un tel sujet, certes, c’était le minimum syndical, même si tout n’était pas facile eu égard au point de vue adopté.
La seconde grande qualité de ce film – qui est aussi un peu son défaut d’ailleurs – est ce melting-pot d’acteurs, mi-organisé, mi-improvisé. L’assemblage fonctionne et la mise en scène qui rend possible cette cohabitation est sublime. D’autant plus que les dialogues et les situations sonnent vrais.
Enfin, parlons de la performance de Joey Starr. Il s’affirme aussi bon acteur que performeur sur scène. Bref, la façon qu’épouse ce film de ne pas emprunter les chemins de la facilité est un autre bon point.
Après oui, il y a les défauts. Ce trop plein de démonstrations, de bavardages, de faussetés, de ratages… Il faut aussi des défauts, mais pas plusieurs en même temps, sinon cela crève l’écran.
Trop aussi la présence de Maïwenn. On aurait aimé qu’elle se consacre à sa caméra et qu’elle ne s’impose pas devant. Ou alors différemment. Vouloir faire vrai pour donner un si faux résultat – pourquoi faire ?
La fin n’est pas loin d’être ridicule et que dire de la danse des Roms dans le bus qui file d’une prison vers la délivrance ?…
Mais on pardonne. L’effort pour donner de l’énergie à une énergie bien vivante est patent.
Un film vivant, émouvant, touchant mais un peu énervant. Reste toute une fraicheur qu’il apporte dans nos têtes et dans nos cœurs.
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Film Polisse > Qualités et défauts