Rencontre avec Radio Byzance, trio de Dub haut en couleur qui fait le plein de saveurs exotiques pour nous sortir de la léthargie ambiante. Intitulé très justement Positive Wave, leur premier album, sortir le 7 septembre, sonne comme une invitation au voyage doublée d’une exhortation à la transe.
Il était temps ! Il était temps qu’on nous secoue par les épaules, que quelqu’un nous rappelle qu’il n’y a pas si longtemps encore, nous vibrions au rythme de concerts endiablés. Il était temps qu’on sorte de notre intimité, qu’on recommence à danser, qu’on se laisse à nouveau porter par une musique qui se partage, qui est faite pour être vécue et non pas seulement écoutée. Ce quelqu’un, cette musique, c’est Radio Byzance, un trio de Dub métissé, aussi allergique aux étiquettes qu’avide d’influences musicales en tout genre. Armé d’un sound system sur roulettes au son rafraîchissant, le groupe tourangeau vient souffler sur cette fin d’année un torrent d’ondes positives. De quoi dépoussiérer nos carcasses atrophiées par l’extinction sonore des derniers mois.
Le groupe s’est formé autour d’Alban Landais. À la fois chanteur, percussionniste, guitariste et Dj, ce musicien professionnel avait déjà plusieurs projets au compteur lorsqu’il finit par retomber dans l’univers électrisant de la Dub. Dans cette rechute presque irrémédiable, il attire Chloé Netter, une violoniste aussi agile qu’indomptable, qui a fui le carcan de la musique classique pour se réfugier dans le jazz. Après un séjour de deux ans dans les Balkans, elle rentre à l’école de musique de Jazz à Tours, où elle rencontre Alban et Thierry Roustan, un musicien multi-instrumentiste au parcours tout aussi riche et sinueux. Trois visage marqués par des itinéraires musicaux propres, et qui, au-delà d’un passage par une même école, ont en commun d’avoir été contaminés par la fièvre de la Dub.
Cette frénésie qui les anime, le trio va s’en servir comme carburant pour alimenter un sound system aussi organique qu’électrique. Entre électro Dub et musique du monde, le groupe porte bien son nom et pioche dans une mosaïque d’influences en produisant un un son à la croisée des genres et des continents. Tout en s’inscrivant dans la lignée des piliers de la Dub française (High Tone et O.B.F en première ligne), Radio Byzance revendique un héritage musical extrêmement métissé. Les rythmes du Reggae-Dub se mélangent aux basses des sound systems anglais, le tout habilement saupoudré d’arrangements acoustiques qui donnent une coloration particulière à cet ovni musical. On retrouve ainsi des touches orientales, balkanes, caribéennes mais aussi des envolées plus groovy et dansantes, non sans rappeler la Cumbia.
Le résultat de cette formule est sans appel. Alors que nombre de réfractaires au genre pourraient arguer que seuls les initiés peuvent digérer la puissance délivrée par les caissons de basse de la Dub, on ne peut que se laisser séduire par l’ADN multiculturel et versatile de Radio Byzance. Les sept pistes de Positive Wave composent un cocktail de saveurs en tout genre que l’on déguste avec plaisir et curiosité. On passe des rythmes reggae à des productions plus progressistes et aériennes, en se laissant surprendre par des touches qui frôlent l’électro (sur le dernier morceau notamment). En bref, un opus aussi déroutant que réconfortant, et qui surtout, déborde de sincérité dans sa démarche de mettre à l’honneur la musique dans ce qu’elle a de plus universel.
Mais ce ne serait pas rendre justice à Radio Byzance que de se limiter à la promotion de leur album, aussi réussi soit-il. L’intelligence du groupe, c’est de vouloir aller au-delà de la simple écoute figée et d’entrevoir la musique comme un point de départ, un socle qui se laisse submerger par la fureur des concerts. C’est en effet sur scène que le trio dévoile toute son audace. Les compositions sont retravaillées durant les remixes live pour faire la part belle aux improvisations et aux envolées acoustiques. Les basses du sound system accueillent et répondent aux interventions instrumentales et chaque set offre une expérience unique durant laquelle le groupe refond et réinvente ses productions dans un délire frénétique auquel le public est convié.
Bien plus qu’une performance, les lives de Radio Byzance s’annoncent comme un ravissement, des moments communion et de transe. On est donc impatient de découvrir et de goûter à cette énergie frénétique en concert !
En cette fin d’année compromise par les restrictions sanitaires, le trio a naturellement été contraint d’annuler ou repousser certaines dates, mais continue à prendre de l’élan. Déjà équipé d’un sound system ambulant et autonome, Alban, Chloé et Thierry ont récemment fait l’acquisition d’un vélo triporteur ! De quoi vagabonder sur les scènes de l’hexagone durant la saison prochaine.
ÉCOUTER L’ALBUM EN SON ENTIER :
Si vous souhaitez suivre les péripéties du groupe, allez faire un tour sur leur site officiel, leur page Facebook, mais aussi sur la chaîne Youtube du label ODG prod.