Touche pas à mes prairies ! Contre la destruction des jardins ouvriers de Saint-Martin, une centaine de personnes a manifesté son désaccord durant la journée du samedi 31 mars. Au menu : défilé, repas et autres actions pour sauver ce lopin de terre…
« Cet espace quasi centenaire, habité et cultivé de façon multiple, va être sacrifié et remplacé par un parc ornemental, dont personne ne pourra en avoir l’usage réel, » expliquent les opposants qui rejettent les arguments avancés par la ville : « La pollution des sols et les inondations sont scientifiquement infondées. Elles ne sont qu’un prétexte pour reprendre la main sur ce milieu vivant au fonctionnement relativement autonome. »
« Pas de parc ornemental »
Après deux réunions publiques les 4 et 29 février 2012, les contestataires ont manifesté à Rennes le samedi 31 mars dans une « déambulation aux airs de jacquerie » avec fourches, bêches et semis ! Puis ils ont pris la direction des jardins où ils ont collectivement ou individuellement cultivé les parcelles selon leurs envies et… mangé un bon repas en fin de journée.
Derrière cette jacquerie, le message était clair. « Nous voulons occuper et habiter cet espace, en y prenant soin, en y organisant des repas, des fêtes et des échanges de semences…Ni ici et ailleurs, nous ne voulons de parc ornemental. Au contraire, nous voulons cultiver notre autonomie alimentaire ! »
D’après les opposants, l’enjeu serait fondamental. « L’espace cultivable en ville est une espèce en voie de disparition, et la politique d’urbanisation ne fait qu’aggraver ce problème. » Un problème qui ne serait pas unique… « D’autres prairies et d’autres jardins sont en passe d’être détruits, à la plaine de Baud, à la ZI Sud Est, aux Matelouères… Alors qu’au moins 800 personnes sur Rennes attendent de pouvoir cultiver à côté de chez eux ! »
N.B. : Unidivers a contacté Frédéric Bourcier, élu à l’urbanisme de la Ville, afin de recueillir son analyse du dossier des Prairies Saint-Martin, notre demande est restée sans réponse.