Primaire du PS : entre les « vainqueurs » du premier tour, qui de Manuel Valls ou de Benoît Hamon sera élu pour conduire un parti à bout de souffle vers une défaite partout annoncée ? Quels espoirs portent encore des candidats qui semblent drainer tant d’intérêt médiatique et si peu d’enthousiasme démocratique ?
Comment lire les très troubles résultats du premier tour de la Primaire du parti socialiste qui s’est déroulée le dimanche 22 janvier 2017 ? Les descendants des fameux éléphants du PS seraient-ils en voie d’auto-extinction ? Le camp « progressiste » en voie de dissolution accélérée ? Comment faire pour ne pas se défaire ? On disait jadis « jouer à qui perd gagne ». Plus proche de nous l’autre disait : “l’amour dure trois ans”. Tout va tellement plus vite, accélération exponentielle de l’ultramodernité, nous cherchons à reprendre notre souffle et à conjurer la solitude qui va de pair…
Le quinquennat serait-il déjà devenu un trop long temps politique ? Faudrait-il songer à le raccourcir ? La primaire de la belle alliance populaire qui ne fut ni belle, ni rassembleuse, ni populaire semble annoncer le primas de la dissolution de ces corps politiques surannés qui se réforment sans cesse sans jamais rien changer. Finalement, à peine éclos, le principe même de la primaire sélective et démocratique semble se faner aux rayons des vieilles lunes des hommes providentiels. Paradoxe français ? À la droite conservatrice, la primaire sert la conservation des vieilleries ; à gauche, elle permet la dissolution des rêveries hégémoniques… Pour un résultat qui, malheureusement, semble bien symétrique. Oui, hélas, Marianne et le peuple français ont de quoi se lamenter de tant de déficience égoïste.
Dessins : Michel Heffe
Texte : Thierry Jolif