Quimper. Le Musée des Beaux Arts expose des Fragments surréalistes jusqu’en février

Expo Fragments surréalistes
René Iché

Dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la mort du poète et peintre Max Jacob, le musée des Beaux Arts de Quimper dans le Finistère a choisi d’évoquer les liens entre le sculpteur René Iché et les poètes. Du 23 novembre 2023 au 19 février 2024, l’exposition temporaire Fragments surréalistes, René Iché et les poètes regroupera des plâtres, des bronzes et des marbres, en dialogue avec des éditions rares, des correspondances et des archives.

Le poète et peintre Max Jacob (1896-1944) est né à Quimper et mort le 5 mars 1944. Pour les 80 ans de sa disparition, le Musée des Beaux Arts de Quimper a tenu à rendre hommage à cet artiste qui était aussi peintre et romancier. Avec l’exposition Fragments surréalistes, le musée des Beaux Arts retrace les mille et une vies de René Iché et réunit des collections privées et des collections publiques d’une centaine d’œuvres, pour beaucoup inédites. Au cours de cette exposition, le public pourra aussi profiter de visites guidées, de conférences, d’ateliers d’écritures et de moments musicaux proposés pour toutes les générations.

Expo Fragments surréalistes

Le sculpteur René Iché (1897-1954) est la figure même d’un artiste engagé. Il est considéré comme l’un des plus remarquables représentants de la sculpture moderne française et du mouvement de la Figuration européenne. Au cours de sa vie, il fréquente de nombreux acteurs de la scène littéraire, notamment l’écrivain Guillaume Apollinaire (1880-1918) et Max Jacob. Il explore les thèmes des surréalistes comme en témoignent l’Inconnue de la Seine du mouleur Michele Lorenzi. Il côtoie le Montparnasse dans la première moitié du XXe siècle où se croisent les artistes de l’avant-garde parisienne. 

René Iché est l’auteur d’œuvres sensibles, inspirées par les vers flamboyants des poètes disparus comme Charles Baudelaire( 1821-1867), Gérard de Nerval (1808-1855), etc. Les visiteurs de l’exposition découvriront les masques du poète André Breton (1896-1966) et du poète Paul Éluard (1895-1952) comme autant d’autres fragments surréalistes à admirer.

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  • rené iché
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À l’occasion du 80e anniversaire de la mort du poète et peintre Max Jacob, le musée propose une exposition qui met en avant le lien entre les sculptures de René Iché et les poète. L’écrivain moderniste Max Jacob meurt au camp d’internement de Drancy le 5 mars 1944 suite à son arrestation du jeudi 24 février 1944 par trois membres de la Gestapo qui le conduisent d’abord à la prison d’Orléans (45) où, de santé fragile, il attrape froid.

Max Jacob vient au monde le 12 juillet 1876 à Quimper dans une famille de confession juive non pratiquante. Originaire d’Europe centrale et orientale, et ruinée par les guerres napoléoniennes, sa famille paternelle immigre dans le finistère en 1858 et fait fortune dans la confection. Lazare, le père de Max Jacob est tailleur-brodeur à Quimper. Il épouse Prudence en 1871, la mère de Max Jacob qui est française. Les Jacob possèdent aussi des ateliers de confection à Lorient dans le Morbihan.

L’enfance de Max Jacob est rythmée par une nervosité débordante et il souffre de phobies. Pour soigner son état de santé, il est envoyé à Paris pour consulter le neurologue Jean-Martin Charcot. Il passe l’année scolaire de ses 14/15 ans dans une maison de santé pour adolescents issus des milieux favorisés. La fréquentation des pensionnaires le sensibilise aux beaux-arts et à la musique. Max Jacob entame une scolarité des plus brillantes. Il suit le cursus de la faculté de droit à la Sorbonne. En parallèle, il prépare les concours d’entrée à l’école Coloniale, mais il est réformé en décembre 1896 pour insuffisance pulmonaire. À 21 ans, attiré par le tourbillon de la fête parisienne, il rêve de devenir homme de lettres. Il obtient sa licence en droit en 1899, gagne d’abord sa vie comme accompagnateur de piano, puis devient journaliste, rédacteur en chef pour La revue de l’Art . 

C’est en découvrant la bohème de Montmartre qu’il fait connaissance avec de nombreux artistes. Il se lie d’amitié avec les peintres Georges Braque (1882-1863) et Henri Matisse (1869-1954). Il rencontre Charles Apollinaire et Pablo Picasso qui devient son grand ami.

Max Jacob adhère alors aux mouvements de son temps : le dadaïsme qui grâce à sa pratique subversive devient à partir de 1923 une influence décisive avant gardiste ; le surréalisme, ce  courant artistique qui laisse l’inconscient s’exprimer de façon spontanée, aussi bien en peinture qu’en littérature ; et le cubisme dont il invente le terme en 1907. Max Jacob désigne la littérature cubiste, comme étant une écriture où la métonymie, l’allitération, le calembour, l’allusion, l’aphorisme, l’ellipse, l’antithèse démultiplient les masques signifiants. Fervent littéraire, il est encore plus sensible quand il s’agit de poésie : elles prennent beaucoup d’importance pour l’écrivain, surtout quand ce sont des poésies d’émotion ! A l’âge de 39 ans, il se convertit au catholicisme et se fait baptiser en 1915 en choisissant Pablo Picasso comme parrain.

Les œuvres de max Jacob sont conservées au Musée des Beaux Arts de Quimper.

Fragments surréalistes, René Iché et les poètes, Musée des Beaux-Arts de Quimper

40, place Saint-Corentin à Quimper (29)

Tout public

Tarif 8€, réduit 5€

Visite guidée : dimanche 26 novembre (sur réservation : limitée à 25 personnes)

Le musée de la Piscine à Roubaix (59) et le musée Toulouse-Lautrec à Albi (81) présenteront une variante de l’exposition : René Iché, l’art en lutte, au printemps 2024.

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Marjolaine Tanguy
Marjolaine Tanguy est correspondante de presse dans le Finistère

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