L’ouvrage Rade de Brest, La belle méconnue des Brestois Anne Bergogne et Luc-Christophe Guillerm connaît une nouvelle vie aux éditions Géorama en septembre 2024, après une première publication en 2015. Avec une préface d’Hervé Hamon, ils donnent à voir la beauté singulière de ce lieu discret.
« Il ne faut pas le dire », quoi donc ? Quel secret ne faut-il pas dévoiler ? Que cette belle méconnue bretonne qui fait présentement l’objet d’un livre publié aux éditions Géorama est en fait un havre de paix boudée à tort. Si certains comprennent difficilement que l’on puisse aimer Brest, Anne Bergogne et Luc-Christophe Guillerm déclarent leur amour à sa rade, « grande oubliée des guides touristiques ». La journaliste et le photographe prennent délicatement les lecteurs et lectrices par la main dans l’idée de montrer ce charme que tous ne voient pas.
En Bretagne, région la plus visitée de France, les paysages qui ont la côte ne manquent pas : la baie du Mont-Saint-Michel et le golfe du Morbihan comptent parmi les plus populaires. Dans leur ombre, la rade de Brest reste en retrait, fait partie de ces anonymes sur lesquels on ne s’attarde pas. Mais qui la connaît vraiment ? Elle n’a pas encore dévoilé pas tous ses mystères, ses secrets aux personnes qui ,ne s’arrêtent pas, mais sait offrir un moment de tranquillité à celles et ceux qui la considèrent. De Plougastel à Roscanvel, en passant par Landévennec et Logonna, plusieurs presqu’îles la côtoient.
Avec Anne Bergogne au texte et Luc-Christophe Guillerme à la photographe, l’ouvrage ouvre une fenêtre sur ce lieu méconnu que les riverains conservent et chérissent comme un précieux trésor. Entre ces pages, on y voit la rade changer de couleurs selon la lumière du jour et les saisons, vivre en harmonie avec le milieu naturel qui l’entoure et les habitants qui l’admirent. Les photos de Luc-Christophe Guillerm sont rythmées par les texte doux et poétiques d’Anne Bergogne dont on sent l’attachement pour l’endroit. Malgré de belles images qui font voyager au cœur des chemins creux et des étendues marines, l’ouvrage gagnerait à être plus aéré et dans un format plus grand, ce qui laisserait vivre pleinement la beauté dont il est question ici.
Le duo offre toutefois une jolie promenade intime dans le bleu de la rade de Brest. Au delà de montrer la multiplicité de ses paysages, selon les villages qui la bordent, un nouveau regard est aussi porté sur celle que l’on surnomme« La Grise », souvent mal aimée à cause de son architecture reconstruite après sa destruction pendant la Seconde Guerre mondiale.
Indissociable de Brest, la rade de Brest vit en effet au son des clapotis de l’eau qui varient selon son activité. La ville a les pieds dans son eau tandis que la rade se fait le témoin de son histoire et de son développement : elle fut une plateforme militaire qui a défendu le pays des assauts venus d’outre-Manche ou du golfe de Gascogne. À la fois aventureuse et industrieuse, elle s’est développé au gré des allers-retours des navires d’exploration océanique et des navires de commerce. Les compétiteurs nautiques qui la côtoient font d’elle une sportive et les rassemblements maritimes qu’elle accueille lui donne le caractère festif qu’on lui connaît.
Si vous avez encore des doutes, on ne peut que vous conseiller de partir à la rencontre de cette belle méconnue (mais pour combien de temps ?).