Le vendredi 9 avril à 10h30, ils étaient une trentaine à s’être retrouvés à Rennes devant Pôle emploi Sud au cri de ralliement « Votre numéro d’attente est… ». Dans le cadre des Vendredis de La Colère, plusieurs actions coordonnées de lieux occupés dans toute la Bretagne se sont traduites par des rassemblements devant des agences de Pôle emploi. Voilà le communiqué du Collectif des Intermittents et Précaires de Bretagne qui résume la situation.
Etat des lieux de la situation
Il y a urgence.
L’état a mis en place une nouvelle Réforme sur l’Assurance chômage catastrophique.
Le premier volet enclenché novembre 2019, a déjà fait énormément de dégâts, en durcissant les conditions d’ouverture de droits. Depuis le début de la pandémie, des dizaines de milliers de précaires ont continué d’être brisés, en silence.
Il est urgent de réagir, car le deuxième volet de la réforme va entrer en vigueur en juillet 2021, dans la torpeur de l’été, et enfoncer un nombre encore plus considérable de travailleur.ses et chômeur.ses, dans la précarité.
Décryptage de la nouvelle Réforme d’Assurance Chômage
La réforme en question a pour objectif de diminuer les allocations aux salarié.es à l’emploi discontinu. Elle devrait toucher 840000 personnes dès la première année.
Il s’agit, entre autres, d’une redéfinition sévère des règles de calculs du salaire journalier de référence (SJR) qui détermine le montant des allocations.
Ce nouveau dispositif est bourré de contradictions, cette réforme de l’assurance chômage est une incitation à ne pas travailler.
Comment défendre un système dans lequel une heure de travail en plus peut générer une perte de revenus ?
Punir le travail, n’est-il pas contradictoire avec la logique d’incitation au travail qui motive l’ensemble des réformes de l’assurance chômage depuis le début des années 80 ?
Les conseiller.es « Emploi » devront-iels continuer à inciter les chômeur.ses à prendre des emplois, même courts ? Pendant que les conseiller.es « Indemnisation » devront les en dissuader ?
Comme le soulève le sociologue Mathieu Grégoire, cette nouvelle réforme assurance chômage reflète :
- – une logique économique curieuse dans laquelle travailler peut faire perdre du revenu.
- – Une contradiction entre la logique et une logique de punition de l’usage des contratscourts
- – Un système qui va inciter Pole Emploi à émettre des injonctions contradictoire vis-à-vis des chômeurs.La crise sanitaire est une catastrophe, mais également un accélérateur de prise de conscience des travailleu.ses à l’emploi discontinu (salariées en contrats courts, extra, intérimaires, livreur.ses, saisonnier.es, artistes et technicien.es du spectacle, auteur.ices…) qui se retrouvent face aux limites d’un modèle où le revenu est attaché au poste de travail, à la tâche, plutôt qu’à la personne.
Modalité de l’action : « Votre numéro d’attente est… »
Pour médiatiser cette ineptie et montrer que le nombre de chômeurs de tous horizons est en train d’exploser : Création d’une longue file d’attente devant pôle emploi.