Il y a 61 ans, René Yves Creston, peintre officiel de la Marine, mourrait le 30 mai 1964

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Carguez la toile Creston
Carguez la toile de R. - Y. Creston, 1933. Collection particulière.

Peintre, graveur, illustrateur, sculpteur, l’artiste breton René Yves Creston (1998-1964) a été nommé peintre officiel de la Marine en 1936. Il a été aussi l’un des fondateurs du mouvement artistique des Seiz Breur créé par un groupe d’artistes bretons entre les deux guerres mondiales et qui vise à promouvoir l’art breton. Également ethnologue et muséologue passionné, René Creston a été un personnage important, un artiste majeur de la Bretagne du XXe siècle, pourtant sa vie et son œuvre demeurent encore largement méconnues.

La fervente volonté de René Yves Creston, artiste avec une œuvre artistique des plus variées, était de faire entrer dans la modernité les arts de Bretagne. Peintre, graveur, céramiste, sculpteur, illustrateur, et même dessinateur de presse, il souhaitait éloigner les biniouseries du début du XXe siècle.

De sa réelle identité, René Pierre Joseph Creston, l’artiste est né le 25 octobre 1898 à Saint-Nazaire (44). C’est là qu’il apprend à parler breton à Saint-Nazaire. Après des études à Nantes, il perçoit deux bourses pendant quatre ans ; il s’installe à Paris en 1916 pour préparer le concours d’entrée à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris ; il y suit les cours pendant plusieurs années sans y être formellement élève.

Après avoir épousé la céramiste Suzanne Candré (1899-1979), le couple s’installe fin 1921 quartier Montparnasse et fréquente les nombreux Bretons expatriés, dont un grand nombre d’artistes, notamment la peintre Jeanne Malivel (1895-1926) : des rencontres déterminantes pour la création du groupe Seiz Breur.

Creston
groupe Seiz Breur.

 René Yves Creston apporte sa contribution dans différents domaines : le meuble, la faïence et la gravure sur bois, les bijoux ; dessinateur et décorateur encore pair, René Yves Creston est fortement attaché à l’identité bretonne et à la modernité de son temps.

Son travail, tout en restant toujours figuratif, est marqué par une sorte de géométrisation des formes et un traitement par masses sombres, illuminées par un bleu intense. Les créations sont présentées à l’exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925. 

En 1927, René Yves Creston  collabore avec le jeune sculpteur Jules-Charles Le Bozec (1898-1973) et dessine des costumes de trois pièces pour le théâtre. Auteur d’une somme de référence sur les costumes bretons, il est un des co fondateurs du musée de Bretagne de Rennes

En 1929, il fait une campagne de pêche à la morue depuis Fécamp en Normandie dans les parages de la Norvège et de l’Islande, ce qui l’amène à se tournervers l’ethnologie, tout en gardant ses activités d’artiste engagé.

En 1931, il participe à la décoration de la salle de la Marine marchande, lors de l’Exposition coloniale de Paris. En 1933, il est le peintre d’une croisière scientifique sur le navire le Pourquoi pas ? En 1936, il devient peintre de la Marine et entre au Musée de l’Homme à Paris où il dirige le département de l’Arctique. Sa découverte des mers froides a été relatée dans un article détaillé par le docteur en Histoire : Olivier Levasseur (58 ans)

Multidisciplinaire, René Yves Creston écrit dans la revue Breiz Atao ; passe de la gravure sur bois à l’aquarelle et à l’huile ; travaille pour les faïenciers quimpérois ; et devient sculpteur.

Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il est un résistant de la première heure, car il intègre les Forces Françaises Libres dès août 1940, avant d’intégrer le groupe de Paris du réseau du Musée de l’Homme. Après la guerre, il mène des recherches ethnologiques sur les costumes des Bretons, en particulier des paysans.

En fin de carrière, il réorganise les musées d’ethnologie de Rennes (35) et de Quimper (29), puis finit son parcours à la direction du Musée d’Art et d’Histoire de Saint-Brieuc (22)

René-Yves Creston s’éteint le 30 mai 1964 dans sa 66e année à Etables-sur-Mer (22) ; il est enterré au cimetière La Briandais à Saint-Nazaire, sa ville natale. 

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Martine Gatti
Martine Gatti est une jeune retraitée correspondante de presse locale à Paris et dans le pays de Ploërmel depuis bien des années.