Equipements culturels à Rennes, Nouvel Antipode, Pavillon de l’Octroi, Conservatoire au Blosne

Le lundi 11 mai, le Conseil municipal de la Ville de Rennes a avalisé les projets et décisions qui étaient dans les tuyaux depuis plusieurs semaines ou mois. À la pointe ouest du Mail, entre la Vilaine et le début de la rue de Lorient, sont prévus des logements et une nouvelle scène culturelle. Entre La Courrouze et Cleunay, le nouvel Antipode verra le jour en 2019. Le nouveau Conservatoire à rayonnement régional de Rennes fait les frais des amputations budgétaires. En cette période d’Etats généraux de la Culture où les Rennais s’interrogent sur les politiques culturelles locales, voilà de quoi tenter de mettre leur futur en musique…

 

Zac de l’ilot et Pavillon de l’Octroi

Si Paris a son charmant jardin du Vert-Galant au bout de l’île de la Cité, Rennes n’est pas en reste avec le jardin de la Confluence. En face, une friche d’un gros hectare de verdure – située entre la rue de la Carrière, la rue Louis Guilloux et la rue de Lorient – finit à l’ouest le Mail pavillon de l'octoirFrançois Mitterrand. Cette Zone d’aménagement concerté devrait déboucher en 2020 sur l’inauguration d’un nouveau lieu culturel : le Pavillon de l’Octroi. Voilà une agréable et intelligente façon d’intégrer le fleuve dans l’urbanisme de la cité. Nouveauté révélée hier : ce lieu culturel devrait prendre la forme d’un… cabaret.

Est-ce à dire que le destin de ce lieu est déjà tracé ? On peut le penser étant donné que le président à la culture de Rennes Métropole, Sébastien Sémeril, s’est exprimé sur un sujet où certains auraient attendu l’adjoint municipal à la culture, Benoit Careil. Sur le site de Rennes Ville et Métropole, le premier déclare que « L’idée est d’avoir un endroit festif, du genre cabaret – précise-t-il en ajoutant que des discussions sont actuellement en cours avec une ‘enseigne’ rennaise – De la place des Lices en passant par le mail, il n’y aura qu’un pas. L’idée est de faire vivre les bords de la Vilaine. L’animation nocturne ne doit pas être cantonnée à la place Sainte-Anne. Nous voulons que Rennes garde son ADN de ville bouillonnante. » Les Rennais, particulièrement les forces vives, les porteurs de projet (comme le jeune collectif le Jour et la Nuit qui se verrait bien investir le futur lieu), les créateurs divers et variés qui résistent aux sirènes de Nantes ou d’ailleurs, brûlent de savoir quel est leilot de l'octroi nom de cette ‘enseigne’ et des membres de sa direction qui ont eu la chance d’être retenus d’emblée. Pour cela, il faut être proche des élus.

En outre, 1000 m2 de commerces et services et 200 logements sociaux devraient être construits. Gare toutefois à la hauteur des futurs immeubles de logements : jusqu’à 13 étages ! On le sait : les promoteurs immobiliers favoris de la Ville de Rennes ont tous fait le choix de l’hyper verticalité (rationalisation des infrastructures et augmentation des bénéfices) contre l’avis de la majorité des urbanistes et architectes  nationaux ou européens qui privilégient les étalements maîtrisés et hyper-connectés où la ville décline plusieurs micro-identités. Enfin, les aménageurs sont censés construire des habitations dites ‘passives’, mais les exemples déceptifs de la Courrouze comme de l’îlot du Pré Perché permettent d’en douter.

Au final, bien mené, raisonnablement et en concertation réelle, cette petite Zac de l’Octroi pourrait heureusement ressembler à l’écoquartier construit sur l’île de Nantes à un jet de pierre du hangar à bananes.

Nouvel Antipode, équipement culturel de Courrouze-Cleunay

Entre La Courrouze et Cleunay, c’est non loin du Big Band Circus et du Cercle Paul-Bert que le nouvel Antipode verra le jour en 2019. Comme le futur ancien (qui sera rasé au profit d’immeubles), ce nouvel équipement de 4 900 m2 sera géré par l’association MJC-Antipode. Au programme, une Maison des jeunes et de la culture (MJC), une bibliothèque de quantipode cleunay courrouze arsenal redonartier et une scène de musiques actuelles. Une salle de diffusion devrait comprendre 150 places assises, une grande salle de diffusion de 300 à 400 places assises (soit 600 à 700 debouts), un pôle création : des studios d’enregistrement et de répétition. Quand on connait les difficultés qu’ont connues l’élaboratoire et la salle de la Cité et que connait actuellement le Mondo Bizaro, ce projet constituant ne manquera pas d’intéresser nombre de musiciens rennais et les riverains de la Courrouze qui regrettent l’actuel manque d’équipements de leur quartier.

Le nouveau Conservatoire à rayonnement régional de Rennes

Conservatoire de musique de Rennes
Vue depuis la place Zagreb qui accueillera le Conservatoire de musique de Rennes – (courtoisie de Cabinet Grumbach)

Il sera construit au cœur du quartier du Blosne (ZAC Blosne Est). Conformément à ce qui était arrêté depuis plusieurs semaines, les contraintes budgétaires diminuent la dotation pour l’établir à 20M€, loin des 37M€ promis par Nathalie Appéré lors de la dernière campagne municipale de Rennes. Résultat : le nouveau bâtiment initialement prévu sur 6400 m2 et 4 niveaux, avec un auditorium de 300 places, devrait se voir rogner de moitié. Les mélomanes et autres aficionados de musique classique et contemporaine le regrettent d’autant plus que, si Rennes est connue comme ville de musiques actuelles, elle nourrit en matière lyrique tout un réseau de musiciens, interprètes et auditeurs peu visible mais pourtant bien présent.

ilot de l'octroi

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Nicolas Roberti
Nicolas Roberti est passionné par toutes les formes d'expression culturelle. Docteur de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, il a créé en 2011 le magazine Unidivers dont il dirige la rédaction.

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