Dès septembre 2021, la Ville de Rennes mettra en service 39 nouveaux bus au gaz naturel pour les véhicules (GNV) sur les lignes métropolitaines avec pour objectif de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre afin de respecter ses engagements écologiques.
En ce jeudi 10 juin, sur le parking du dépôt Mivoie de Saint-Jacques-de-la-Lande, deux bus attirent l’attention, avec leur blanc immaculé et leur bonbonne de gaz sur le toit. Ce sont les deux premiers modèles de la nouvelle flotte de bus roulant au gaz naturel pour les véhicules (GNV) que les Rennais pourront inaugurer dès septembre, après une marche à blanc cet été. 39 de ces bus seront mis en service à cette date, auxquels viendront s’ajouter vingt-neuf autres entre 2022 et 2024. En parallèle, un marché a été attribué fin 2020 à EvoBus, du groupe Daimler, pour l’acquisition de 92 bus électriques, avec pour objectif de parvenir à une flotte 100% GNV et électrique d’ici à 2030, soit 400 véhicules.
Plus de confort, moins de pollution
Cet investissement s’inscrit dans la politique de réduction des émissions de gaz à effet de serre de la ville, dans le cadre du plan climat-air-énergie territorial (PCAET), déclinaison à l’échelle locale des accords de Paris sur le climat. Ce plan prévoit une réduction drastique de 40% des émissions d’ici à 2030 et la neutralité carbone d’ici à 2050. Le secteur des transports représentant à lui seul 50% des émissions à l’échelle métropolitaine, la Ville de Rennes s’est engagée dès 2015 à ne plus acheter de véhicules diesel. L’acquisition de 68 bus au GNV constitue donc une nouvelle étape dans la réalisation des objectifs climatiques. « Le GNV classique réduit les émissions de gaz à effet de serre de 10%, et cela va jusqu’à 80% pour le bio-GNV », avance Matthieu Theurier, vice-président de Rennes Métropole en charge des transports et de la mobilité. En 2025, la part des véhicules circulant au biogaz devrait atteindre 30%. « La même démarche sera mise en œuvre sur le réseau Handistar », précise l’élu. Le GNV sera fourni par des stations à distributeurs rapides, installées à proximité des dépôts de Chartres-de-Bretagne et de Montgermont.
Autre avantage des nouveaux bus : moins bruyants, ils devraient améliorer la qualité de vie des Rennais. Le choix de faire circuler les bus au GNV sur les lignes métropolitaines plutôt que les bus électriques s’explique par leur kilométrage et leur vitesse commerciale plus élevée. Côté passager, le design et le confort restent identiques à ceux des bus thermiques.
23 millions d’euros d’investissement
Reste que ces bus écolo ont un coût : 380 000 € pour un modèle au GNV, contre 290 000 € pour un modèle thermique. L’investissement total (achat des véhicules, ateliers et stations de recharge) s’élève à 23 millions d’euros entièrement supportés par la métropole. Pas de quoi inquiéter Matthieu Theurier, pour qui l’investissement sera amorti par la durée de vie des véhicules (15 ans) et le moindre coût du GNV par rapport au diesel. De plus, l’élu l’assure, si le passage au GNV et à l’électrique implique « un changement de pratiques professionnelles » pour les équipes de Keolis, celles-ci sont « très enthousiastes » et prêtes à jouer le jeu. Rendez-vous en septembre pour voir si le jeu en vaut la chandelle.