Mercredi matin, la manifestation unitaire des enseignants s’est élancée de la place de la Mairie. Au même moment, le gouvernement français présentait au Conseil des ministres le budget pour 2012, lequel est pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale moins élevé que celui de l’année précédente.
Autour de 4 000 personnes, acteurs des écoles public et privé (sous contrat) ont défilé dans les rues de Rennes. Dans ce cortège de desiderata, on retiendra principalement l’opposition aux suppressions de postes dans l’éducation nationale : 14000 postes devraient être supprimés en 2012, majoritairement des postes d’assistants de langues, d’assistants pédagogiques et d’enseignants. Bercy justifie cette réduction des effectifs en invoquant l’utilisation des économies générées au profit du personnel de l’Éducation nationale. Les enseignants en début de carrière bénéficient d’une augmentation de leur traitement depuis la rentrée scolaire 2010 : 180 millions d’euros permettront de continuer à améliorer leur situation financière. Mais tout cela ne doit pas cacher un autre débat : le rôle futur de l’école devra-t-il prolonger l’éducation nationale actuelle ou réfléchir à une nouvelle vocation d’instruction publique. Tandis que la République, à la fin du XIXe siècle, avait une vision clairement définie du rôle qu’elle souhaitait donner à l’école, notre vue contemporaine semble singulièrement brouillée.