Eve Le Trévedic-Le Corre est une artiste rennaise, costumière, habilleuse, scénographe, dessinatrice, majorette et douée d’un solide sens de l’humour. Elle expose avec le dessinateur Fegg à l’Orangerie du Thabor du 30 mai au 5 juin 2022 de 10h30 à 18h30. Gratuit.
Eve Le Trévedic et Fegg sont au croisement de plusieurs cheminements professionnels, ils ont en commun de se nourrir de leurs multiples facettes afin de nourrir leur travail de création. Ainsi, l’un et l’autre traiteront dans cette exposition à l’Orangerie du Thabor de leurs interprétations du monde, des corps, des personnes, des cicatrises visibles ou invisibles, des univers qu’il et elle croisent.
Eve par la poésie et l’imaginaire et Fegg par le réalisme cru qu’il côtoie et son regard sur la ville. Entre la costumière de théâtre et l’urgentiste, le crayon a dans tous les cas un effet exutoire pour eux même ou pour ceux et celles qui posent leur regard sur leur travail.
Epouser les corps, imaginer les volumes, gainer, habiller, faire rayonner. Pour chaque rôle, dessiner le vêtement et le coudre, pour le théâtre, l’opéra, le cirque ou le film. Quand Eve dessine, elle fait les mêmes gestes, appliquée. Elle se laisse aller à voguer, portée par la pointe du crayon respirant sur le support. Elle sillonne les montagnes, la mer, caresse les contours d’animaux imaginaires, médite, se concentre, s’évade et repousse les frontières. A travers son graphisme, elle se laisse transporter vers tous les ailleurs et nous invite à arpenter ses chemins pour trouver ce que nous cherchons. Cette fluidité ne doit pas occulter le travail sur les traces et les blessures :
« Pendant le chemin de ma vie j’ai regardé sans fixer le volume des corps, toutes ces formes restent comme suspendus dans l’éther comme des empreintes invisibles, sorte de persistance rétinienne, comme l’air et l’eau laissent des traces.
Regarder le corps humain ou animal fait partie de mon quotidien. Je suis attirée par toutes ces peaux, toutes ces mutations physiques et psychiques, ces transformations qu’orchestrent la vie.
Les cicatrices sont des marques qui montrent notre parcours, nos blessures nous regardent, je les regarde, elles m’attirent, je les trouve belles. Le passé s’inscrit en nous et sur nous sans que nous ayons conscience. Ce qui m’intéresse c’est ce qui se voit mais qui ne s’explique plus. »
@eve_costumiere_les_dessins