Du samedi 4 juillet au dimanche 30 août 2020, la Ville de Rennes présente Collection 8. Avec cette exposition, qui a lieu comme chaque été à l’Orangerie du Thabor, la Ville de Rennes fait découvrir gratuitement au public les œuvres acquises au cours de l’année précédente, à travers son Fonds Communal d’art contemporain.
L’exposition Collection se déploie pour la première fois dans deux ailes de l’Orangerie du Thabor. « Il était déjà prévu d’ouvrir prochainement l’aile est de l’Orangerie, mais l’année 2019 a été très riche en acquisitions, nous avons donc choisi de l’ouvrir dès les travaux de peinture terminés. L’aile est sera ouverte du mois d’avril à octobre, alors que l’aile ouest est ouverte toute l’année », souligne Pedro Pereira, chargé du secteur arts plastiques. Sur trente-deux dossiers reçus, seize artistes-plasticiens ont en effet retenu l’attention de la commission d’acquisition 2019 et ont vu leur oeuvre entrer dans de la collection du Fonds Communal d’art contemporain de la ville de Rennes :
Anthony Bodin, Julien Deporté, François Feutrie, Anita Gauran, Guénaël Hautbois, Chien-Ming Huang, Atelier McClane, Sébastien Thomazo, Charlotte Vitaioli, Etienne Bossut, Clémence Estève, Sarah Luck, Antoine Martinet, Olivier Mary, Joachim Monvoisin et Benjamin Rossi.
Explorant des supports et techniques multiples, les œuvres présentées proposent une « photographie de la création artistique rennaise », le reflet de son audace et de sa vitalité. Diversifiés autant dans l’âge (de 28 à 70 ans) que dans les pratiques et parcours artistiques, les plasticiens ont tous en commun un ancrage dans le territoire rennais, la condition pour prétendre au Fonds Communal d’Art Contemporain. Anciens étudiants, enseignants, ateliers sur Rennes ou encore commandes publiques, chacun a un passé ou un présent avec la capitale bretonne. Une relation qui s’est tissée avec la ville qui acquiert aujourd’hui leur art. « 2019 est une année exceptionnelle. Le budget annuel est normalement fixé entre 18 000 et 20 000 €, mais nous possédions un crédit non utilisé qui a permis de soutenir plus d’artistes, à hauteur de 35 000€ », enrichit-il. L’exposition Collection #8 rassemble aujourd’hui une large palette de la création actuelle.
Sortie de l’EESAB de Rennes en 2013 et résidente à Rennes, l’artiste-photographe Anita Gauran collecte des images, en grande partie des prises de vue d’institutions muséales. Elle les récupère, les fabrique ou les achète avant de les « retravailler à l’atelier et de confronter les matériaux dans le but créer une archéologie fictive ». L’épreuve argentique Sans-Titre acquise par la ville donne à voir une représentation photographique d’une sculpture de sphinge archaïque des collections du musée de Keramaikos à Athènes. « Je travaille exclusivement en noir et blanc et à l’argentique afin de tirer moi-même mes photographies et agir sur l’épreuve lors du tirage », souligne Anita Gaura. Ici, un masque de sommeil a été apposé sur les yeux laissant une empreinte blanche… « J’ai eu plusieurs ateliers d’artistes à Rennes et j’ai pu bénéficier l’année dernière d’une bourse d’aide à l’installation à l’atelier », répond elle quand on lui demande son lien avec la ville de Rennes.
Quant à la sculpture Sans-titre schiste de Sarah Lück, elle « mélange deux mondes, celui du chantier et de la nature avec d’autres éléments. Cette roche de Bretagne (autour d’Iffendic) est très utilisée dans le bâtiment et m’a été offerte par des ouvriers du bâtiment. À partir de la forme initiale, je travaille la roche et ajoute des éléments extérieurs comme le plexiglas, le plâtre ou le bois. Toujours des matériaux de chantier », déclare l’artiste présente lors de la visite. Et sa relation à Rennes ? « Je suis Allemande, mais j’habite à Rennes depuis 16 ans. J’ai fait mes études à l’EESAB de Rennes, eu des ateliers d’artistes ».
« Nous voulons faire vivre la collection, qu’elle ne dorme pas dans des réserves. Nous cherchons à ce qu’elle crée des liens en Bretagne et qu’elle se déploie à l’extérieur des frontières bretonnes. Une des œuvres a par exemple été envoyée au Japon il y a trois ans, une autre à Jersey », Pedro Perreira.
Dans une optique d’égalité des chances, la ville n’acquiert qu’une oeuvre par artiste-plasticien, sans limite d’âge. Un bon moyen de créer une collection large et diversifiée. Avec la mise à disposition d’espaces de recherche et de production à des tarifs avantageux (36 ateliers actuellement dont 6 ateliers logement) et la bourse d’aide à la création, le Fonds communal d’art contemporain fait partie des trois dispositifs de soutien aux artistes plasticiens de la Ville.
Exposition Collection #8, Acquisitions 2019 – Du 4 juillet au 30 août 2020
Orangerie du Thabor, Aile Est et Ouest (gratuit)
Ateliers, bourses, fonds communal, comment la ville de Rennes aide les artistes plasticiens ?
EXPO COLLECTION #7 AU THABOR DE RENNES, DU 29 JUIN AU 1ER SEPTEMBRE 2019
EXPO COLLECTION #6 AU THABOR DE RENNES, DU 9 JUIN AU 19 AOUT 2018
Présentation de Collection 2, l’expo Art contemporain à l’Orangerie du Thabor