À Rennes une fresque monumentale alerte sur la situation de 68 enfants à la rue

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Un collectif de parents d’élèves rennais a réalisé une fresque monumentale sur l’ancien bâtiment des archives départementales, à la sortie de la station de métro Jules Ferry. Recouvrant une large partie de deux façades, elle dénonce la situation de 68 enfants qui risquent l’expulsion à l’heure où la trêve hivernale a touché à sa fin.

Le long de l’ancien bâtiment des archives départementales de Rennes, à proximité de la station Jules Ferry, 68 silhouettes d’enfants de dos équipés d’un cartable, ainsi que leurs prénoms. En sortant du métro, en y allant ou en traversant la place, impossible de passer à coté sans voir la fresque quasiment à échelle humaine. « Derrière chaque silhouette, il y a un enfant, une vie, un avenir en suspens. » Derrière ce travail artistique, un collectif de parents d’élèves qui donne à voir une réalité éprouvante et désarmante.

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Depuis 2024, des parents d’élèves se sont réunis dans un collectif afin d’agir et de soutenir, à leur échelle, les camarades de leurs enfants qui vivent dehors.

Vendredi 28 mars 2025, adultes et enfants ont emprunté les codes du collagiste rennais Father Fucker, qui fait lui-même partie du collectif, en réalisant cette action pacifique. Artiste engagé et militant, le street-artiste est passé maître dans l’art du collage et son travail ne passe pas inaperçu dans les rues de notre chère capitale bretonne. Les politiques nationaux et internationaux se font tailler un splendide costume par l’artiste, incisif et satirique, qui souhaite rendre visible toutes les injustices sociales et sociétales, les aberrations que l’on découvre quotidiennement.

Ici, une fresque monumentale impactante donne corps à 68 enfants, âgés de 6 mois à 17 ans, qui se trouvent dans la même école que leurs enfants alors que la trêve hivernale vient d’être levée, lundi 31 mars. Comme informe la publication du collectif : chaque année, environ 80 enfants sont dans ce cas. Sept familles (dont 17 enfants), pour la plupart en demande d’asile, sont actuellement logées dans des conditions précaires dans quatre écoles différentes. Les autres enfants dorment dans des voitures, des squats, des gymnases occupés, mais bientôt évacués.

L’œuvre d’art a pour but, sinon d’inciter la population, qui le peut, à aider ces personnes en difficulté, du moins de rendre visible cette vérité et d’informer les passants.

Ils et elles s’appellent : Adrian, Eliel, Boubacar, Ahmad, Franck, Jason, Nasri, Wassim, Don Simon, Samir, Salim, Ryan, Michel, Demetre, Akaki, Erdene Taïm, Temo, Massoud, Dexter, Mohamadou, Nikolozi, Joe, Ali, Erdene, Mohammed, Muktar, Hasan, Pedro, Armando, Salman, Mohammed, Nelson, Benedito, Nino, Nelson, Fernando, Eliana, Asret, Élène, Andria, Sesili, Christina, Elizabeth, Nia, Aleksandra, Emili, Heelda, Sarah, Jasmira, Esther, Abigaelle, Salimatou, Maryam, Sainbayar, Elizandra, Taisa, Houissainatou, Grâce, Salda, Mari, Mari, Marie, Khuzaïfa, Joana, Nuriia, Patricia, Maria, Fatema.

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