Haut lieu historique rennais, les galeries de la Poste seront-elles fermées au public ? La solution radicale avancée par la mairie de Rennes n’est pas du goût de tous. Elle priverait de nouveau les habitants d’un magnifique passage.
La Poste et La Mairie veulent fermer les arcades de l’ancien Palais du Commerce à l’aide de panneaux de verre ou de grilles. Exit les drogués et leurs revendeurs. Dehors la « racaille ». Mais cette mesure pour le moins radicale portera-t-elle ses fruits ? Ne déplacera-t-elle pas le problème au lieu de le résoudre ? À Rennes, on a toujours préféré fermer les passages (voir notre article) et non régler les problèmes à leurs sources.
Derrière le théâtre, on a ainsi interdit le passage dans deux magnifiques galeries. Derrière La Poste, on a bloqué le passage qui mène rue Vasselot. Rue de Saint-Malo, on a posé des grilles ici et là. Et que dire encore de la rue Saint-Michel où bientôt il faudra montrer patte blanche pour boire un coup !
Mais malgré les fermetures, les grillages et les interdictions de passer, les dealers s’accrochent désespérément aux pavés. Des berniques, on vous le dit ! Ils jaillissent des TGV pour repartir le soir vers les banlieues. Ils sortent du métro pour vendre leur camelote. On le sait tous, mais personne n’ose le crier sur les toits. Personne n’ose le dire de peur d’être taxés de… et de… et de… On préfère tous baisser la tête en passant sous les arcades. En fait, seuls quelques courageux réussissent à prendre l’air dégagé.
Les arcades de la peur…
Face à la délinquance, on préfère la solution la plus mauvaise. La Poste et la Mairie ont beau dire qu’ils veulent lutter contre le regroupement de dealers et l’insalubrité. On a peine à croire à l’efficacité d’une telle mesure.
Les Amis du Patrimoine ne disent d’ailleurs pas mieux : « Les incivilités et les trafics se règlent rarement par la condamnation d’un emplacement ; ils méritent de vraies mesures préventives ou répressives qui produisent généralement de bien meilleurs résultats », explique leur président Michel Coignard. Pour lui, pas de doute, les nuisances seront probablement « transférées dans l’immédiate périphérie de l’endroit. »
Contre la pose de vitres dans les galeries de la Poste, il plaide encore une fois pour le libre passage. « Le Palais du Commerce de Rennes, emblématique de l’union entre le Nord et le Sud de la Cité, est une construction remarquable et remarquée. Sa conception architecturale est incompatible avec le type d’aménagement cloisonné souhaité par la municipalité et par la poste qui en est la propriétaire. »
Si les dealers savaient qu’ils trafiquent sous un tel lieu historique, ils arboreraient peut-être un sourire un plus commerçant !…