Kaviar Special revient en trombe avec un second album, le bien nommé #2. La question est maintenant de savoir si le disque est à la hauteur de sa magnifique pochette (conçue et réalisée par le Bruxellois Elzo Durt, svp).
Décidément, le garage français est un monde à part. Dans cet univers parallèle J.B. Guillot est le patron de la grosse major, un Pascal Nègre en quelque sorte, en moins bling-bling Rolex et Sarkozy évidemment. Derrière son Born Bad Records novateur et rutilant se cache dans l’obscurité des petites salles de concert une multitude de labels indépendants. Tous creusent depuis quelques années maintenant un souterrain, grignotant petit à petit le plancher qui les sépare de la lumière.
C’est dans cet univers que Kaviar Special gambade fièrement, se forgeant au gré des Lives une réputation de groupe « à voir ». Signé par Beast Record (Rennes) et Howlin’ Banana (Paris), les quatre Rennais sortent #2 dans les meilleures conditions possibles, avec dans les bottes pas mal de scène et même une release party au Point Éphémère en compagnie de Volage. La Bretagne s’exporte à la capitale…
Pour ne pas rater cet assaut contre la plus belle ville du monde et réussir là où la vague précédente de rockers rennais a échoué (souvenez-vous des très bons Wankin’ Noodles), il est important d’amener dans ses bagages un enregistrement de qualité.
S’il est certain que #2 possède des perles garages fuzzy, grande spécialité du groupe (I Wouldn’t Touch You With A Stick, Highway et Now I Know qui figuraient déjà sur leur split EP avec les très bon Regal) on retrouve d’autres influences. Mind Fuck fait penser à Johnny Thunders et ses Heartbrakers, le puissant Mad aurait pu sortir chez Matador Records et que dire de Sleep Thoughts dont l’introduction sent bon le vibrato Bigsby et la classe à l’anglaise : ça sonne comme du Last Shadow Puppets les doigts dans la prise, en plus dur, plus rock, plus cool. En bref sur la galette se côtoient des nouveautés (Starving, Morning Light) et des titres plus anciens (Come On) dans une parfaite symbiose, seule dénote peut être la ballade Yolove (sorte de mélange entre Despair In A Departure Lounge des Arctic Monkeys et une pop song un peu facile).
Quoi qu’il en soit le disque est à mettre entre toutes les mains et sur toutes les platines. Avec #2 Kaviar Special fait un grand pas en avant et enjambe le précipice du « toujours difficile second album » en nous livrant leur meilleur enregistrement jusque là.
Kaviar Special #2 LP, 15 €/CD 12 €, 12 titres, avril 2016, Beast Records /Howlin’ Banana Records
Kaviar Special
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Prochaines dates de concerts :
Vendredi 29 avril 2016 21h00
KAVIAR SPECIAL / GO!ZILLA / DIRTY DEEP / HUMMINGBIRD / TOPPER HARLEY À RENNES (35) Ubu
Samedi 07 mai 2016 20h00
KAVIAR SPECIAL À PARIS (75)
Point Ephemere (Fmr)
Vendredi 27 mai 2016 21h00
KAVIAR SPECIAL / JC SATAN À CHALON SUR SAONE (71)
La Péniche A Chalon