Midi Douze, c’est l’initiative de deux amis, Siom et ToL, qui ont décidé de se mettre à la couture pendant le confinement. Cette activité est devenue bien plus qu’un simple passe-temps durant cette période suspendue. Aujourd’hui, ils gèrent leur compte Instagram et vendent leurs créations en ligne. Unidivers a eu l’occasion de discuter avec Siom alors que, ce jeudi 21 novembre 2024, sort la première collection de Midi Douze.
Siom et Tol sont tous deux bretons. Aucun d’eux n’a suivi de formation en mode ou en couture, ils sont donc autodidactes. Siom a étudié le cinéma et l’audiovisuel tandis que Tol s’est spécialisé en design : « Il manquait un projet artistique et artisanal dans ma vie », explique Siom. Trois ans après leurs premiers pas, ils décident de donner un peu plus de forme à leur passion. Cela fait un an qu’ils se sont lancés sur Instagram et ils développent désormais un site internet pour commercialiser leurs créations sous le nom de Midi Douze : « On est un groupe de douze potes et c’est eux qui nous ont motivés à faire ça. On a donc choisi Midi Douze parce qu’on est les mêmes, mais qu’on fait quand même des choses différentes.»
Deux identités au sein d’une même entité : Midi Douze
Chacun reste libre de faire ce qu’il veut et malgré leur ligne directive, ils gardent leur identité personnelle dans leurs créations : « Lui il a une coupe un peu plus large et taille basse parce qu’il s’appelle Tol et moi je fais des coupes plus droites et taille haute, même si ça reste du baggy », détaille Siom. « On aime bien se dire que lui c’est midi et moi c’est douze ». Aujourd’hui, les deux amis concilient ce travail de création avec leurs métiers respectifs.
Leur inspiration, ils la trouvent tout d’abord dans leurs passions communes : « On était des skateurs à un moment donc il y a la volonté de faire des pantalons amples liés à la culture hip hop, car c’est celle qui nous touche ». Ils s’imprègnent également de ce qu’ils voient dans la vie quotidienne : « Un des premiers pantalons que j’ai fait c’est parce que j’ai vu quelqu’un dans la rue avec un pantalon ample et j’ai décidé de le faire à ma manière », explique Siom. « Je m’intéresse de plus en plus à la mode et à la fashion de manière générale donc je regarde aussi les magazines de mode ». Leurs créations, ce sont avant tout des produits qu’ils peuvent porter eux-mêmes et qui correspondent à leur style.
Une passion au service de leurs valeurs
Pour l’instant, les deux amis parviennent à vendre quatre à cinq pantalons par mois et considèrent encore cette activité comme une passion secondaire : « C’est pas une vocation à faire de l’argent parce que j’ai surtout l’impression que c’est l’expression de nous-mêmes », confie Siom. À travers leurs créations artisanales, ils défendent des valeurs : « C’est une vocation à revenir à un cycle de consommation plus raisonnable et ne pas acheter des pantalons qui viennent de l’autre bout du monde », précise le créateur. Leurs pantalons sont faits sur mesure, ce qui leur permet de créer au fur et à mesure, en s’adaptant au client : « Globalement on fait beaucoup de jeans parce que c’est le matériau le plus noble et le plus résistant ».
« C’est pas une vocation à faire de l’argent parce que j’ai surtout l’impression que c’est l’expression de nous-mêmes. », Siom.
Et pour la suite ?
Ce jeudi 21 novembre, Midi Douze sort une collection qui a été conçue par Siom, un challenge et une nouvelle expérience pour le créateur : « La collection que je sors, c’est un gilet et deux sacs en plus de trois pantalons. Le but, c’est de se diversifier un peu ». Il précise : «On est entre 115 et 135 euros pour les pantalons et là on fait un sac à 65 euros et l’autre à 85. Sur le temps que ça nous prend en nous rémunérant à 10€ de l’heure plus les couts des matériaux, on est tout juste à l’équilibre. » En ce qui concerne le matériel de couture et le textile, tout est confectionné à la main, en utilisant autant que possible des stocks excédentaires de marques, afin de respecter leur engagement envers l’environnement : « On récupère des rouleaux de 20 à 40 m de textile chez Maison Kitsuné par exemple ». Il est parfois difficile de trouver des fournisseurs de jean qui proposent de grandes quantités tout en étant de provenance éthique, afin d’être en accord avec les valeurs qu’ils prônent : « On a trouvé un fournisseur en France, avec des labels responsables et respectueux de l’environnement qui certifient que les travailleurs sont bien traités, mais ce sont quand même des produits qui viennent de l’étranger », explique Siom. « À terme, on aimerait trouver un fournisseur qui soit dans nos codes à 100 %. »
Bien que l’activité soit actuellement complémentaire, l’idée de se consacrer à leur marque à temps plein n’est pas totalement exclue, ce qui nécessiterait d’agrandir leur équipe : « Il y a des compétences qu’on n’a pas. La communication ou l’administratif, je m’y essaie, je tâtonne et c’est compliqué », précise-t-il. « Il y a des usines qui pourraient en fabriquer en France, mais ça augmenterait énormément le coût du pantalon ». Avant de penser à une expansion, ils s’appuient sur les talents de leur entourage pour les soutenir dans leur travail : « Autour de moi, j’ai pas mal de gens qui sont dans l’audiovisuel, donc ça nous permet de faire des shootings photos, des vidéos », explique Siom. « On est ouvert à tous types de collaborations à condition que ça ait du sens pour nous. On a déjà été contactés par des rappeurs pour des pantalons dans des clips, par exemple. »
Sortie de la collection le 21 novembre 2024, les commandes se font directement sur le profil Instagram et se feront ensuite sur leur site internet.