Rennes. Visitez la nécropole antique de l’Hôtel-Dieu les 15 et 16 juin

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Depuis mars, les archéologues de l’Inrap explorent un secteur résidentiel de la ville antique du IIIe siècle. Des modestes habitations en terre et bois aux riches domus, le site révèle une fascinante évolution urbaine. Cette fouille offre l’opportunité d’étudier l’évolution d’un quartier de la ville antique dans un secteur jusqu’alors archéologiquement méconnu : la partie nord de Condate, fondée vers 10 avant notre ère. Le chantier est ouvert au public les 15 et 16 juin 2024 à l’occasion des Journées de l’archéologie. Samedi de 14 h à 18 h et le dimanche 16 de 10 h à 18 h (sans réservation).

Une équipe de l’Inrap a démarré depuis le mois de mai 2016 une fouille d’un an sur le site de l’îlot urbain de la Cochardière (Hôtel-Dieu), dans le cadre de la construction d’un ensemble résidentiel par la société Bati-Armor. En 2012, un diagnostic avait permis de détecter la présence en sous-sol de vestiges de la ville antique ainsi que plusieurs sépultures laissant suggérer l’existence d’une importante nécropole.

La fouille, prescrite par l’État (Drac Bretagne – service régional de l’Archéologie) sur une surface de 7500 m2 en cœur de ville, offre l’opportunité d’étudier l’évolution d’un quartier de la ville antique dans un secteur jusqu’alors archéologiquement méconnu : la partie nord de Condate (Rennes), fondée vers 10 avant notre ère. Du Ier au IIIe siècle, le secteur est intégré à la ville romaine, alors en pleine expansion. Á partir du IVe siècle, la physionomie du quartier change et une vaste nécropole s’installe peu à peu. Les quinze archéologues de l’Inrap travailleront sur le terrain jusqu’en avril 2017 à démêler les fils de cette histoire, avant de poursuivre les études complémentaires au centre de recherches de Cesson-Sévigné. Le public pourra découvrir exceptionnellement le chantier à l’occasion des Journées européennes du Patrimoine, les 17 et 18 septembre 2016.

DU IER AU IIIE SIÈCLE, UN QUARTIER DE LA VILLE EN PLEINE EXPANSION
Au début du Ier siècle, ce secteur est en marge de la ville naissante. Les vestiges mis au jour sur la partie sud du site témoignent d’occupations assez légères. Les archéologues y ont découvert l’aménagement, en lit de galets, d’une place. Sa fonction précise est encore inconnue, mais il pourrait s’agir d’une mise en réserve foncière dans le cadre du développement de la cité.
Une seconde période est caractérisée par la structuration de l’espace dans le cadre d’un vaste programme d’urbanisme voulu par l’autorité municipale. Jusqu’à la fin du IIIe siècle, le quartier s’organise autour d’une rue nord-sud (cardo) et de trois axes est-ouest (decumanus) qui se croisent à angle droit et délimitent des îlots aux fonctions variées. De part et d’autre, plusieurs bâtiments, résidentiels ou commerciaux, rythment la vie quotidienne. De puissants murs de clôture délimitant un espace de cour ou un jardin ont aussi été découverts, dont un, nord-sud, long de plus de 50 m. Plusieurs négatifs des échafaudages en bois utilisés pour sa construction, ainsi que de multiples éclats de débitage de tuffeau du Val-de-Loire, témoignent d’une maçonnerie soignée et imposante.

DES ARCHITECTURES AUX STATUTS VARIÉS
Des édifices, de taille et d’architecture diverses, se succèdent le long des rues et témoignent de l’évolution du quartier jusqu’au IIIe siècle au moins. Ainsi, au sud de la fouille, les constructions sont réalisées en matériaux périssables. Les élévations en torchis reposent sur des poutres en bois, elles-mêmes installées sur des murets de pierres enterrés afin de les protéger des remontées d’humidité.
En revanche, à l’angle nord-ouest du site, la fouille a livré les vestiges d’un édifice de statut plus élevé, certainement la domus (maison) d’un riche notable rennais. Elle disposait de plusieurs cours, de sols en béton, d’au moins une pièce avec un système de chauffage par le sol (hypocauste). Enfin ses murs, réalisés en blocs de schiste sont montés au mortier de chaux.

LA FIN DE L’ANTIQUITÉ ET LA NÉCROPOLE DES IVE-VIE SIÈCLES
Le secteur décline sans doute à partir de la fin du IIIe siècle de notre ère, ou au début du siècle suivant. Certaines constructions, comme les murs de clôture, sont démontées afin d’en récupérer les matériaux. D’autres, comme la domus, semblent perdurer un peu plus longtemps.
Au début du IVe siècle s’installe une nécropole qui est en partie conservée dans l’emprise de la fouille. Les tombes sont installées sur les rues, dorénavant abandonnées, dans les cours, mais aussi dans les pièces de la domus. Organisées en rangées, elles accueillent une partie de la population rennaise : hommes, femmes mais aussi enfants de tous âges sont inhumés dans cette nécropole. Les pratiques observées sur les sépultures actuellement fouillées (90) montrent une gestion soignée du cimetière, l’existence d’espaces de circulation et probablement une matérialisation des tombes en surface. Les défunts sont inhumés en cercueil ou en simple linceul dans de larges fosses. Les plus soignées sont aménagées avec des coffrages faits à partir de matériaux issus de l’abandon des bâtiments (dalles de schistes, moellons en pierre ou encore sols de béton).

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