Olivier Guilbaud est doreur sur bois à l’ancienne, un métier d’art d’excellence. Dans son atelier de Rennes, en Ille-et-Vilaine, il fait perdurer une profession ancestrale qui hélas se perd. Son travail est composé de deux activités distinctes : il restaure les bois dorés afin de leur redonner leur éclat d’origine et il crée des objets du quotidien, des créations contemporaines, à destination de sa clientèle. Rencontre.
Le métier de doreur sur bois qu’a choisi Olivier Guilbaud était déjà connu à l’époque des égyptiens. Ceux-ci utilisaient déjà la feuille d’or sur les objets de l’époque et surtout sur les sarcophages. Ils utilisaient des dorures et des apprêts identiques à ceux réalisés aujourd’hui, l’or étant connu depuis l’antiquité ! La dorure sur bois connaît cependant son apogée au XVIIe et XVIIIe siècle grâce aux rois, princes et bourgeois qui s’approprient l’esthétique de l’or pour décorer leurs demeures. En France, Louis XIV, le roi Soleil, ordonna que son mobilier soit réalisé en or à Versailles ! C’est ainsi que le bois doré triompha dans les édifices religieux, dans les palais et les châteaux, sous forme de cadres de tableaux, de glaces, de consoles, de sièges, de lustres, de boiseries et de carrosses…
Olivier Guilbaud a toujours été passionné par les antiquités. Il fait ses études à l’école Pivaut à Nantes, un établissement privé d’arts appliqués et suit une formation de peintre en décors pendant trois ans. Il apprend la technique, l’art de la fresque et le trompe l’œil ! C’est sa rencontre avec Sophie Tessier, une doreuse professionnelle installée à Rennes qui lui propose une formation complémentaire, qui va lancer son savoir-faire. Olivier Guilbaud travaillera sept années à ses côtés, jusqu’à la fermeture de son atelier. Il décide alors de se lancer et crée son atelier en 2000, d’abord à Pacé (35), puis à Rennes.
Dans son atelier, Olivier Guilbaud propose la restauration et la conservation des anciens miroirs, des cadres, des boiseries et mobiliers et objets dorés, en respectant les règles de l’art de la dorure à la feuille d’or. Il travaille pour des musées, des collectivités, pour des architectes d’intérieur, des artistes, des designers, mais aussi pour des particuliers. Olivier travaille presque comme au XVIIe siècle ! Le doreur bannit les produits du commerce, comme les crèmes à dorer à base de bronze qui ternissent très vite. Rien n’est au-dessus de l’or qui confère à l’objet un habit de lumière qui dure dans le temps !
Olivier Guilbaud utilise les mêmes matériaux, les mêmes outils et les mêmes techniques que jadis. Après un nettoyage minutieux de la pièce avec un chiffon humide ou un pinceau, c’est le moment d’appliquer les apprêts car la préparation est essentille : il utilise la colle de peau de lapin et le Blanc de Meudon où une dizaine de couches sont nécessaires ; peu d’outils utilisés : le fer à reparer, mouilleux et appuyeux en poil d’écureuil et la pierre d’agathe suffisent. Pour effectuer la pose des feuilles d’or, cela se fait avec de l’eau, d’où le nom de pose dite à la détrempe, une technique qui requiert une maîtrise de soi et une dextérité aussi précieuse qu’un acte de chirurgie.
La majorité de l’activité d’Olivier Guilbaut est la restauration, mais il invite aussi le public à découvrir ses créations personnelles et contemporaines, pour lesquelles il se consacre depuis une quinzaine d’années. Ouvert aux échanges, la clientèle peut lui faire part de ses souhaits pour une réalisation quelconque et pour toutes suggestions. Chaque mois, il y a de nouvelles créations en préparation à l’Atelier du doreur !
Voici les nouveautés du mois d’octobre 2023 :
Un miroir Louis Philippe à fronton, aux dimensions de 110 cm X 82 cm avec glace au mercure, dorure à la feuille d’or et parquetage d’origine.
Un miroir Louis Philippe Circa 1830, aux dimensions de 116 cm X 164 cm avec dorure à la feuille d’or et glace au mercure d’origine.
Un miroir Style Louis XV, de la fin du XIXe siècle, aux dimensions de 106 cm X 166 cm avec dorure à la feuille d’or d’époque et glace argentée ,biseautée d’origine
Un chapiteau Corinthien du XVIIIe de 54 cm de longueur et de largeur et de 38 cm de hauteur, en chêne et feuille d’or : la pièce est unique !
INFOS PRATIQUES
Boutique d’art et d’artisanat : L’Atelier du doreur, Olivier Guilbaud : 4,rue Louis Tiercelin à Rennes (35)
contact : 02 99 31 64 28 ou atelierdudoreur@gmail.com