À partir du 4 août 2025, un parcours mémoriel reliera 13 lieux de la Ville de Rennes en une promenade, reliant l’ancienne caserne du Colombier à la butte de la Maltière, qui invite à la réflexion et au souvenir. Pendant une heure trente, le promeneur partira à la rencontre des personnes qui se sont illustrées pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le 4 août 1944, la ville de Rennes était libérée. En 2025, c’est ce jour symbolique que la Ville a choisi pour ouvrir sa promenade mémorielle en souvenir des hommes et femmes qui ont payé de leur vie leur engagement contre l’occupant nazi. A compter du lundi 4 août, la Ville de Rennes invite à une promenade de quatre kilomètres, soit une heure trente de marche, durant laquelle le promeneur traversera treize étapes afin d’emprunter les chemins de l’histoire.
Le promeneur remontera le temp en commençant sa marche dans le quartier du Colombier. Autrefois appelée Le Champ de Mars, c’est en face l’actuelle Esplanade Charles-de-Gaulle que se dressait l’entrée principale de la caserne militaire du Colombier. Après être passé devant le Mémorial des martyrs de la Résistance et de la Déportation, avec ses deux flèches symbolisant la cheminée d’un four crématoire et un peloton d’exécution, il croisera le chemin des 4500 munitionnettes qui fabriquaient des balles à La Courrouze. Egalement celui d’Andrée Récipon, la « châtelaine de Laillé » qui transforma sa propriété en îlot de Résistance.

Trois monuments de la Ville de Rennes
Parmi les monuments mémoriels, le monument du Colombier, place du Maréchal Juin, rend hommage aux 32 résistant bretons fusillés le 8 juin 1944, deux jours après le Débarquement, et découverts le jour de la Libération de Rennes le 4 août 1944. Parmi eux, 9 Républicains espagnols qui avaient continué la lutte contre Franco et le fascisme en s’engageant dans la Résistance.
Réalisé par l’architecte rennais Jean Vaudeleau, ancien combattant de la 2e Division blindée, le Mémorial des martyrs de la Résistance et de la Déportation a quant à lui été inauguré en 1975. Il a été érigé à la mémoire des déportés d’Ille-et-Vilaine, disparus dans les camps de la mort et de tous les martyrs, fusillés et massacrés, de la Seconde Guerre mondiale. Au centre d’une grande place ovale, le monument est ceint de dalles de granit. Leur pavage irrégulier évoque la vie infernale des camps. Deux flèches transpercent le ciel dans toute leur verticalité et symbolisent à la fois la cheminée d’un four crématoire et un poteau d’exécution. La citation du poète Paul Éluard, « Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons », rappelle quant à elle le sens du devoir de mémoire à l’égard de la Résistance, figurée par une imposante croix de Lorraine.


A Rennes, les femmes ont joué un rôle crucial dans l’industrie de la guerre, et ce dès la Première Guerre mondiale. Face à la pénurie d’hommes, de nombreuses femmes, appelées « munitionnettes », intègrent les usines pour fabriquer armes, munitions et équipements militaires. Entre 1914 et 1918,18 000 femmes sont employées à l’Arsenal de Rennes ; Après l’Armistice de 1918, 5000 d’entre elles restent dans l’usine. Les conditions de travail y sont éprouvantes : journées de 10 à 14 heures debout, risques d’explosions fréquents à cause de la moindre étincelle.
Les munitionnettes de Rennes, comme beaucoup d’autres ouvrières, participent aux grandes grèves sociales de 1917. En 1940, l’Arsenal tombe aux mains ennemies. Les femmes sont de nouveau sollicitées et doivent répondre aux exigences de l’Occupant dans
des conditions de plus en plus difficiles.

« Si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons ». Avec cette invitation au souvenir, la Ville de Rennes enclenche une démarche pour que ces voix ne faiblissent pas. A notre tour de les faire vivre.
