Le parc des Gayeulles de Rennes, géré selon des principes écologiques particuliers, est souvent considéré comme l’un des poumons verts de Rennes. Unidivers est parti à la découverte de la faune et de la flore qui l’habitent en compagnie d’Amélie Pfab, botaniste et éducatrice à la nature à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE).
Les habitués connaissent bien les daims que l’on peut croiser près de la piscine. Mais savent-ils quels autres animaux, insectes et plantes peuplent le site ? Après une année de césure passée au Canada puis au Mexique, Amélie Pfab s’est intéressée aux plantes et à leurs fonctions. De retour en France, elle a suivi une formation spécialisée ainsi qu’un BTS Environnement. C’est donc avec enthousiasme qu’elle a accepté de partager ses connaissances sur le parc des Gayeulles.

Nous commençons la promenade en entrant par l’avenue des Gayeulles, au rond-point du lycée Joliot-Curie. Dans cette zone, il est fréquent d’apercevoir des lapins de Garenne, à condition de rester discrets. Ils mesurent entre 35 et 50 cm, avec une queue d’environ 4 cm : brune sur le dessus et blanche en dessous.
La première plante observée est la Bardane, reconnaissable à ses grandes feuilles et à ses fruits munis de crochets, qui auraient inspiré l’invention du velcro. Comestible, elle est surtout consommée au Japon comme légume.
Un peu plus loin, nous découvrons la Morelle douce-amère, une liane de la famille des tomates. Ses petites fleurs mauves à cinq pétales contrastent avec ses étamines jaunes. Ses fruits rouges, semblables à de petites tomates, sont toutefois toxiques. « On oublie souvent que les tiges et feuilles de tomates sont elles-mêmes toxiques. Dans la famille des Solanacées, plusieurs plantes le sont entièrement », souligne Amélie.
Nous rencontrons ensuite le Sureau noir, reconnaissable à ses fleurs blanches ou à ses grappes de fruits selon la saison. Ses usages sont multiples : confiture, limonade, sirop ou encore beignets parfumés aux fleurs.
Autour de l’étang

En approchant de l’étang, l’odeur de la menthe aquatique se révèle lorsque l’on froisse ses feuilles nervurées. Ses fleurs sont mauves et attirent de nombreux pollinisateurs.
Sur l’eau, nagent canards, poules d’eau et foulques. Pour distinguer ces deux dernières espèces : la poule d’eau est plus petite et porte un bec rouge terminé de jaune, tandis que le foulque arbore un bec blanc.

Au bord de l’étang, on aperçoit aussi de grandes plantes sèches : des Apiacées (Ombellifères). Si leur apparence est proche de celle de la carotte sauvage, elles sont très toxiques, parfois mortelles. « Le danger vient surtout de l’ingestion ou d’un contact prolongé avec leur suc, mais pas du simple toucher », précise Amélie. Une fois sèches, ces tiges creuses deviennent des abris pour les insectes.
C’est l’une des particularités du parc des Gayeulles : laisser le cycle naturel aller à son terme. Les plantes fanées ne sont pas retirées pour des raisons esthétiques, car elles continuent d’abriter et de nourrir la faune locale. Le parc reproduit ainsi différents paysages de campagne.
Parmi les arbres
Dans la prairie
Lorsque le bruit de la ville se fait trop présent, le parc des Gayeulles offre un havre de paix. Que l’on choisisse d’y marcher, d’y lire ou simplement d’écouter la nature, il reste un lieu essentiel pour se ressourcer et préserver un équilibre face à la sururbanisation, à la pollution et au dérèglement climatique.
