La chanteuse vannetaise Joy Dary se produira le 20 juillet 2024 place de la Mairie à Rennes, dans le cadre du festival Transat en ville. Depuis le lancement de son projet solo en 2022, l’artiste de 33 ans mêle pop, influences soul et afro avec des textes authentiques et engagés. Rencontre avec une musicienne déterminée à faire vibrer le public.
Joy Dary a rapidement su qu’elle voulait faire carrière dans la musique. À aujourd’hui 33 ans, la chanteuse connaît la scène depuis déjà seize ans. Son projet solo, débuté en 2022, est l’aboutissement d’un parcours riche et diversifié.
Musicienne depuis l’âge de 11 ans, Joy Dary a débuté à la guitare, inspirée par son frère. Elle commence à composer, tombe amoureuse de la musique et joue dans de nombreux groupes de rock. À 17 ans, elle monte le groupe Matiz Métisse avec son professeur de guitare et commence à se produire en concert : « ça a commencé en duo, c’est devenu un quatuor et ça a duré sept ans ! ». Alors qu’elle enchaîne les scènes, elle rencontre des musiciens du groupe San’Jyla, qui projettent de partir en tournée avec un nouveau projet reggae, The Sunvizors. Le hic ? Leur chanteur s’est désisté. « Comme on se connaissait un peu, ils m’ont appelée à la rescousse. J’ai intégré le projet alors que je ne faisais pas de reggae à la base, mais ça s’est super bien passé ». Le groupe, prévu pour être éphémère, sort finalement deux albums et se produit plus de 300 fois en concert pendant cinq ans.
« Mon premier EP est éclectique et coloré. »
Après cinq années intenses avec The Sunvizors et un succès bien au rendez-vous, Joy Dary décide de s’éloigner du reggae et de se lancer en solo. « À la base, ce style musical n’est pas ma spécialité et ce n’est pas ce que je recherchais. J’avais plusieurs morceaux sous le coude mais je ne voulais pas qu’ils se transforment en projets reggae. »
En avril 2024, la chanteuse sort son premier EP intitulé Fragment. « C’est un EP assez éclectique. Comme j’avais toujours fait partie de groupes, même si je composais, chacun apportait sa pierre à l’édifice. Maintenant j’ai la lourde tâche de trouver ma direction artistique. » Quand elle évoque ses influences musicales, là aussi c’est très divers. « J’aime bien la soul donc je vais mettre beaucoup de chœurs dans mes morceaux. J’aime beaucoup la pop donc je vais avoir des refrains assez forts, plutôt faciles à chanter. Et j’aime bien le rock aussi, ça se retrouve plutôt en concert, c’est une attitude. »
Ses textes abordent des thèmes personnels et sociétaux comme le métissage (« À l’Aube et Les Pinceaux »), la perte de sa mère et les violences faites aux femmes. « Je parle de ce que je connais, d’expériences vécues. » Dans « Juste un peu d’eau », elle évoque des instants de vie quotidienne et égrène les anecdotes réelles, vécues ces dernières années. Mais son morceau le plus intime, c’est « Coup de Vent ». Elle y aborde le décès brutal de sa mère, survenu il y a quelques années. « J’ai mis beaucoup de temps à accepter son départ. Ce morceau, c’est un peu ma guérison. Ça m’a fait beaucoup de bien de l’écrire. »
« Je fais des morceaux plutôt engagés, mais avec douceur. »
Avec sa musique, elle veut prôner la diversité et inviter les gens à « se respecter les uns les autres » : « On est tous différents, on devrait tous apprendre à se connaître. Parfois il faut juste prendre un peu de recul et rester bienveillant ».
Intermittente depuis une dizaine d’années, Joy Dary vit de sa musique. Actuellement, elle travaille sur un set solo pour avoir la liberté de tourner aussi seule, sans ses deux musiciens Loïc et Ronan, et compose un album prévu pour l’année prochaine. Mais si on lui laisse la liberté de rêver encore un peu plus loin, elle évoque son désir là encore de rassembler autour d’un grand concert. « J’aimerais faire un concert avec plein d’invités, plein de musiciens, tous les feat de mon EP, des choristes, et pourquoi pas l’enregistrer en album live. » En attendant, elle sera en concert le samedi 20 juillet à 20h sur la place de la mairie à Rennes.