L’association Un petit bagage d’amour a vu le jour à Rennes en 2019, sous l’impulsion de Danny Roncin, infirmière puéricultrice et cadre de santé. Dans une ville où 170 enfants de 0 à 10 ans dorment encore dans la rue, son objectif est clair : venir en aide aux femmes enceintes et aux jeunes mamans en grande précarité en leur distribuant des sacs de maternité pour les accompagner lors des premiers mois de leur bébé.
À Rennes, trois gymnases sont aujourd’hui réquisitionnés pour l’hébergement des familles, quatre campements sont installés dans les parcs, et certaines écoles accueillent jusqu’à 44 personnes, dont huit familles comptant une trentaine d’enfants. Au total, ce sont 170 enfants de moins de 10 ans qui vivent sans logement. C’est en réponse à cette réalité glaçante que Danny Roncin, alors infirmière puéricultrice et directrice de crèche, a décidé de créer une antenne rennaise de l’association Un petit bagage d’amour. Cette initiative, née à Paris sous l’impulsion de Samra Seddik, sage-femme confrontée à la détresse de nombreuses futures mères sans ressources, a rapidement essaimé ailleurs en France.
Touchée par cette démarche, Danny Roncin décide de fonder à Rennes une branche locale avec deux amies — une infirmière puéricultrice et une trésorière. L’aventure commence modestement, dans une chambre de son domicile. Puis la commune de Chartres-de-Bretagne leur offre deux heures de permanence dans un local, avant de leur mettre gratuitement à disposition un lieu fixe. « La ville de Rennes a également mis à disposition un local, ce qui facilite les déplacements des bénéficiaires », explique Danny Roncin, aujourd’hui présidente de l’association. Le bureau est désormais composé de huit bénévoles, épaulés par une vingtaine de volontaires actives surnommées les « Cigognes ».

Quelles sont les activités de l’association ?
Un petit bagage d’amour soutient les femmes enceintes en situation de grande précarité. L’association crée un lien solidaire entre les familles disposant d’affaires de maternité peu utilisées et celles qui, au contraire, n’ont rien. Elle collecte vêtements, produits de soins, accessoires de puériculture pour constituer des colis remplis d’attention et de dignité, redistribués aux futures mamans. « Il peut s’agir de migrantes hébergées en gymnase, de femmes logées dans des conditions difficiles, d’étudiantes sans revenus ou encore de mères ayant vécu un déni de grossesse », précise la présidente.
À l’image du sac que l’on prépare pour la maternité, chaque bagage contient l’essentiel pour accueillir un nouveau-né : vêtements adaptés à l’âge de l’enfant, produits d’hygiène pour le bébé et la maman, biberons neufs, couches…
Depuis 2019, l’association a soutenu près de 1200 familles. Elle travaille aujourd’hui en lien avec plus de 80 professionnels : 30,4 % des demandes proviennent des centres départementaux d’action sociale, 20 % de Coallia (hébergement pour demandeurs d’asile), 15 % des CHU. Elle est également sollicitée par Utopia 56, la clinique La Sagesse, le Secours catholique, ou encore des collectifs de parents d’élèves.


L’association répond aussi à des demandes de matériel plus encombrant : lits bébé, poussettes, transats ou chaises hautes. « Quand l’enfant a grandi, la maman peut nous rendre la poussette bébé, et nous lui proposons une poussette plus adaptée », explique Danny Roncin. Tout est vérifié, propre, en bon état. « Ces femmes vivent déjà tant d’épreuves… Nous tenons à leur remettre des affaires dignes. Leurs sourires à la découverte du sac montrent à quel point ce geste peut transformer leur quotidien. »
Au-delà du matériel, l’association joue un rôle d’orientation vers les institutions, les services sociaux, les aides disponibles. Il lui arrive même, dans les cas d’extrême urgence, de mettre à l’abri temporairement des mères à la rue qui ne sont ni logées en gymnase ni en campement.
Quels sont leurs besoins ?
Si l’association peut ponctuellement acheter des produits via Le Bon Coin grâce à des dons financiers, à des subventions ou des appels à projets, elle fonctionne surtout grâce aux dons en nature. En juin 2025, elle a reçu un chèque de 750 € d’IKEA Rennes, suite à une braderie solidaire. Cette somme permettra d’acheter des produits d’hygiène pour bébé et des poussettes d’occasion. D’autres actions solidaires sont menées par des entreprises ou dans des supermarchés, afin de collecter vêtements ou produits de puériculture.
Les besoins les plus urgents concernent actuellement les pyjamas jusqu’à 12 mois, les vêtements de naissance, les poussettes et les porte-bébés.

Un projet de micro-crèche
L’association porte actuellement un projet de micro-crèche solidaire et cherche un local pour le concrétiser. Ce « cocon d’amour » permettrait d’aller plus loin dans l’accompagnement des familles, notamment pour les enfants de 0 à 3 ans, souvent exposés à une précarité constante. « L’objectif est de leur offrir un quotidien apaisé, propice à leur développement, et de favoriser leur insertion avant l’entrée à l’école maternelle », confie la présidente.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site internet de l’association, ou suivez-les sur Facebook et Instagram.
