Tous les romans de la rentrée littéraire sont désormais parus. Si la rubrique littéraire d’Unidivers s’efforce de vous en présenter le plus grand nombre, seuls quelques romans ayant le privilège de figurer parmi les sélections de grands prix Littéraires vont continuer à faire parler d’eux jusqu’en novembre. En attendant le mois d’octobre fait la part belle aux nouveautés dans les domaines de la bande dessinée et du roman noir.
Ils attendaient bien tranquillement que la rentrée littéraire s’apaise pour déferler en librairie. Les grands noms du roman noir se donnent rendez-vous en ce premier mois d’automne. Don Winslow (La frontière, Harper&Collins, 16 octobre), Harlan Coben (Ne t’enfuis plus, Belfond, 3 octobre), Arnaldur Indridason (Les roses de la nuit, Métailié, 3 octobre), Ian Manook (Askja, Albin Michel, 2 octobre), Donato Carrisi (Le jeu du chuchoteur, Calman-Levy, 2 octobre), Michael Connelly (Une vérité aux deux visages, Calman-Levy, 16 octobre), Lars Kepler (Lazare, Actes Sud, 2 octobre).
Mais le roman le plus attendu sera sans doute celui de l’enfant du pays avec Paz (Gallimard, 3 octobre), l’auteur nous emmène en Colombie, en plein processus de paix entre paramilitaires, FARC et narcotrafiquants. Le politicien Saul Bagader oeuvre pour la paix pendant que son fils, chef de la police de Bogota, enquête sur la découverte de nombreux corps mutilés aux quatre coins du pays. Une enquête qui va le plonger au coeur de son histoire familiale.
Moins populaire en France, découvrez Ilaria Tuti, celle que la presse italienne surnomme « la Donato Carisi au féminin. ». Son premier roman, Sur le toit de l’enfer a reçu le Prix Bête noire des libraires en 2019. Avec son second titre, La nymphe endormie (Robert Laffont, 24 octobre 2019) nous retrouvons la commissaire Teresa Battiglia, atteinte des premiers signes d’Alzheimer. Le titre du roman est celui d’un tableau peint par un jeune partisan à la fin de la seconde guerre mondiale et retrouvé dans la montagne du Val Resia. Le sang qui a servi à peindre cette toile est le seul indice d’un meurtre commis en avril 1945. Il n’y a pas de corps, pas d’aveux, simplement ce sang, ce fil rouge qui mène vers des cultures anciennes, dans l’ombre d’un homme qui veut défendre un secret sacré.
Les amateurs de romans trouveront tout de même quelques perles rares. Christian Bobin et Patrick Modiano illumineront le mois d’octobre de leur belle plume. Le mystère reste complet sur le contenu du nouveau roman du Prix Nobel de Littérature 2014. Encre sympathique (Gallimard, 3 octobre 2019) promet la remontée d’autres souvenirs dormants.
Avec Pierre, (Gallimard, 3 octobre 2019), Christian Bobin nous parle du peintre de l’outrenoir, Pierre Soulages. Ce n’est ni un essai, ni une biographie mais un portrait intime commencé avec la voix du peintre, ses lieux de vie et ses tableaux et complété avec la mémoire d’un voyage en train qui conduisait l’auteur vers Sète pour l’anniversaire de Pierre Soulage.
Pour les amoureux de la nature et du voyage, Sylvain Tesson nous emmène à la rencontre de La panthère des neiges (Gallimard, 10 octobre). C’est le récit d’une aventure exceptionnelle aux confins du Tibet avec des réflexions d’une pertinence remarquable sur les conséquences désastreuses de l’activité humaine envers le règne animal.
Côté littérature étrangère, les amateurs de la série (ou du livre) The handmaid’s tale seront ravis de retrouver Margaret Atwood avec Les testaments (Robert Laffont, 10 octobre 2019). Nous sommes quinze ans après les événements de La servante écarlate. Des secrets bien enfouis vont opposer trois femmes aux parcours bien différents. Deux d’entre elles font partie de la nouvelle génération, l’une ayant grandi dans Gilead et l’autre au Canada. La troisième femme est une des bourreaux du régime. En dévoilant l’histoire de ces femmes, Margaret Atwood nous donne à voir les rouages internes de Gilead dans un savant mélange de suspense haletant, de vivacité d’esprit et de virtuosité créatrice.
Finaliste pour le Prix Strega (Goncourt italien), Adieu fantômes (La Table ronde, 3 octobre 2019), le roman de Nadia Terranova arrive en France. À trente-six ans, mariée et installée à Rome, Ida revient à Messine, dans sa maison familiale. Elle y retrouve le fantôme de son père, disparu vingt-trois ans plus tôt. Entre les souvenirs de jeunesse d’Ida et son récit d’adulte, Nadia Terranova, par la finesse de ses observations sur les liens familiaux, tisse un roman d’une grande sensibilité, sombre et introspectif.
Session de rattrapage, ne ratez pas la sortie en version poche du livre de Gabriel Tallent qui a reçu de nombreux prix aux États-Unis et en France, notamment pour son héroïne inoubliable. My absolute darling (Gallmeister Totem, 3 octobre 2019) est le récit tragique de Turtle qui a grandi seule, sous l’emprise d’un père charismatique et abusif.
Avec Frère d’âme, roman profondément humain, illustrant les séquelles psychologiques d’Alfa Ndiaye, un tirailleur sénégalais éprouvé par la mort de son meilleur ami lors d’un assaut pendant la Première Guerre mondiale, David Diop avait reçu le Prix Goncourt des Lycéens. Si vous l’avez raté, Frère d’âme sortira aux Éditions Points le 3 octobre 2019.