Petit journal de bord d’un séjour à San Francisco, à la découverte d’une ville mythique et aussi à la recherche des fantômes de la Beat Generation, des idées et du son des années hippie, du Grateful Dead, du Jefferson Airplane et de Janis Joplin bien sûr.
13th Day.
Le BART est un genre de RER qui dessert toute la baie de San Francisco. Aujourd’hui, pour aller à Berkeley, on plonge avec le BART sous l’eau pendant une vingtaine de minutes. Les wagons sont vieillots et on est sérieusement remués. Les habitués continuent de lire leur journal sous la lumière blafarde et avec cinquante mètres d’eau du Pacifique au-dessus des têtes, quand même… Autant dire qu’on est contents de retrouver la lumière du jour du côté de West-Oakland et enfin Berkeley !
Dès la porte de la station franchie, on est dans le bain. Un petit robot sur roues nous accueille puis il prend de la vitesse comme pour nous dire « Suivez-moi ! ». Il file son petit train de sénateur (la vitesse d’un marcheur ) sur les trottoirs. Apparemment les piétons sont habitués et ils s’écartent. Nous rencontrons d’autres robots du même type qui partent dans d’autres directions. Notre petit robot respecte le code de la route et traverse au bonhomme vert, comme les enfants ! C’est un « Kiwi », entièrement autonome, qui va chercher les plats dans les restaurants et les livre aux clients, chez eux. Les livreurs de pizza à bicyclette ont du souci à se faire…
Berkeley, la plus grande université publique des USA : 750 ha, 36000 étudiants et une vingtaine de prix Nobel parmi les profs. Une véritale fourmillière à la reprise des cours de 14h. Tout est ici ouvert. On entre dans un bâtiment. On pousse une porte. Un labo de chimie apparemment avec ses paillasses. « Bonjour. Comment allez vous ? Besoin de quelque chose ? Vous voulez voir ce qu’on fait ? » Inimaginable en France. Bibliothèques ouvertes, même la nuit.
Des affiches annoncent un meeting du nouveau parti communiste américain. D’autres proposent des stages de combat de rue éco-responsable (sic)… Sur un poster, Hillary sur son âne démocrate est poursuivie par un éléphant Trumpien hilare. Sur une affichette, une musulmane revendique le droit de porter un voile…transparent !
Comme si l’esprit contestataire des sixties était encore vivant dans ce lieu qui l’avait vu naître.