Londres, hiver 1858. Amory, un garçon de huit ans, porte des seaux d’eau à travers les rues glacées. Pour survivre, l’orphelin doit assurer l’entretien des abreuvoirs dans un quartier élégant de la capitale. Le soir, Amory se réfugie dans les combles d’un Club très select. Là, il a chaud, se sent en sécurité, et peut sommeiller en écoutant les conversations des lords et des baronnets… Un jour, pourtant, des éclats de voix le réveillent : un brave homme, brandissant un grimoire auquel il semble attacher le plus grand prix, subit les invectives des notables déchaînés. Le sujet ? les fées, les lutins, tous les êtres magiques, et leur subite disparition, mille ans plus tôt…
Romain Sardou ou l’écrivain qui savait faire ressortir l’enfant qui sommeille en chaque adulte ! Car qui peut se vanter de n’être plus sensible aux contes enchanteurs de Noël ?
Ce recueil de 125 pages présente quatre contes. Comme ces précédents livres – Une seconde avant Noël et Sauver Noël – Romain Sardou se rattache à la tradition anglo-saxonne des contes de Noël ; notamment, en les ancrant au milieu du XIXe siècle.
On croise ainsi de jeunes enfants entre huit et douze ans, charmants et pleins de vie, qui vont grandir, vivre une aventure magique en n’ayant cesse de croire à cette période de Noël.
Le premier conte met en scène Amory Bolton, huit ans. Par un truchement du hasard, il va être conduit à rencontrer Eliot Doe, conteur célèbre chez les enfants. Celui-là est porteur d’un récit fantastique magique. Mais est-il vraiment fantastique ? Il narre comment les êtres féériques qui vivaient autrefois sur Terre ont décidé de partir sur une autre planète. Et sous quelle forme ils ont un jour décidé de remettre un peu de magie dans le monde des humains. Plein de tendresse, ce conte montre que la magie ne peut être vue que par les enfants puisque les adultes, dans leur monde rationnel, ne veulent plus croire.
Le deuxième repose davantage sur la morale du bien et du mal. Un récit peut-être un peu en-dessous des trois autres, mais toujours touchant.
Le troisième évoque les miracles de Noël mais aussi les faits et leurs conséquences (un battement d’aile de papillon ici peut entraîner une tempête là-bas, tout le monde sait ça !). C’est un récit plutôt humoristique, tout en se concluant de façon tout à fait attendrissante.
Le quatrième et dernier conte est excellent. Il évoque Saint-Nicolas qui, depuis l’avènement du Père Noël en 1852, est conduit à prendre sa retraite. Mais le pauvre Père Fouettard se sent lésé dans cet arrangement. Aussi va-t-il trouvé un ami du Père Noël (un certain Harold Gui) pour lui demander des explications…
Avec une plume toujours agréable, Romain Sardou sait passionner son lecteur, qu’il soit enfant ou adulte. En cette période de fêtes, la lecture de ce livre aura une portée bien plus grande. Aux lecteurs qui ont lu les deux premiers contes de l’auteur (cités plus haut), n’hésitez pas à vous plonger dans ce petit recueil.
Marylin Millon