L’exposition Dalí. Surréaliste rabelaisien est à visiter au centre Cristel Éditeur d’Art de Saint-Malo jusqu’au 11 janvier 2025. Dans le cadre du centenaire du surréalisme, le lieu propose de découvrir les lithographie que Salvador Dalí avait réalisé pour illustrer le Pantagruel de Rabelais. Plongée dans l’esprit merveilleusement fantasque d’un maître.
Dédiés à l’art moderne et l’art contemporain, les murs du centre Cristel Éditeur d’Art, à Saint-Malo, sont actuellement habités par des créatures drolatiques, chimères fantaisistes posées sur des fonds colorés, afin de rendre hommage à un des plus grands mouvements de l’Histoire de l’art : le surréalisme, mouvement artistique lancé par le Manifeste du surréalisme d’André Breton, publié en 1924. Quoi de mieux pour cela que d’exposer un des monuments du pendant pictural, j’eusse nommer l’Espagnol Salvador Dalí.
Au début du XXe siècle, alors qu’il émerge dans la continuité de la révolte dadaïste, le surréalisme touche toutes les disciplines : musique, photographie, littérature, peinture, etc. La Poupée d’Hans Bellmer, Ceci n’est pas une pipe de Magritte, les petites filles controversées de Balthus ou encore le Violon d’Ingres de Man Ray, ces artistes ont participé à le façonner. En Bretagne, Yves Tanguy fut un des leurs. En dédiant une exposition à Salvador Dalí, le centre Cristel célèbre le mouvement en exposant une de ses figures de proue.
Ses œuvres les plus connues, ses montres molles, ont certainement été aperçues (ne serait-ce qu’une fois) pendant les cours d’Arts-Plastiques de nombre de collégiens, même si le souvenir est aujourd’hui enfoui très profondément dans les esprits. À Saint-Malo, est exposé un tout autre travail : la peinture est laissée de côté au profit des vingt-cinq lithographies réalisées par le maître en 1973, afin d’illustrer le Pantagruel de Rabelais.
Dans un écho à l’exposition Surréalisme au Centre Pompidou de Paris (voir notre article), le centre Cristel Editeur d’Art donne à voir une proposition parallèle, tout en y apportant une touche personnelle, du moins régionale. Il est en effet connu que les personnages de Gargantua et Pantagruel, créés par Rabelais, ont visité la Bretagne, jusqu’à Dol-de-Bretagne, au cours de leurs nombreuses aventures.
Dans cette série, Dalí reprend Les Songes drolatiques de Pantagruel, gravures publiées par Richard Breton en 1565 sous le nom usurpé de François Rabelais, et les détourne à sa manière. Faisant parfois référence au peintre Jérôme Bosch, une des inspirations des artistes surréalistes, le graveur ne pouvait qu’happer l’attention de l’artiste.
Très graphique, totalement délirante, les lithographies confirme le talent de Dalí pour l’exubérance et le montre à son paroxysme dans tout ce qu’il contient de fantasque. On y retrouve l’onirisme et la liberté de création, traits caractéristiques des surréalistes. Son génie croise celui de Rabelais, père de Pantagruel. En pénétrant dans l’exposition, on plonge dans des songes drolatiques dont on a du mal à s’extirper.
INFOS PRATIQUES :
Exposition Dali. Surréaliste rabelaisien, jusqu’au 11 janvier 2025. Entrée gratuite
Centre Cristel Éditeur d’Art
9 bd de La Tour d’Auvergne
35400 Saint-Malo.
Tél. : 02 23 18 19 53
Ouvert du lundi au samedi 14 h 30 à 18 h 30 et le jeudi et samedi de 9 h 30 à 12 h 30.
