Manga politique, Sanctuary de Ryoichi Ikegami et Sho Fumimura

Le thème politique est bien rare dans la catégorie ‘Seinen’, ce type de manga dont la cible éditoriale est constituée par les jeunes adultes. Sanctuary s’emploie à mêler politique et Yakuzas dans le Japon contemporain. Le dessinateur du célèbre Crying Freeman s’est allié cette fois au scénariste Sho Fumimura, l’auteur de la mythique série Ken.

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L’histoire de cette série en 12 volumes (ou 4 dans certains coffrets) nous entraîne dans le Japon des années 90, en proie à une crise politique et identitaire. Le lecteur va suivre en parallèle la carrière d’un jeune politicien ambitieux et d’un jeune yakuza aussi séducteur que provocateur. Qu’est-ce qui peut lier ces deux personnages que tout oppose ? Comment chacun va-t-il se faire une place dans un pays où traditions et conservatisme semblent si pesants ?

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    Avec son habituel dessin précis et détaillé, Ikegami livre avec Sanctuary un véritable film de genre. L’apport du scénariste se traduit par dessin à dimension encore plus adulte que ne l’était Crying Freeman avec son tueur au grand coeur. Le lecteur occidental en apprendra beaucoup sur le système politique japonais : la place du PLD, la corruption, la hiérarchisation de la société. L’ensemble est décrit avec moult détails.

Le scénario est plein de surprises. Il laisse la place à un suspens sans cesse renouvelé qui ne faiblit jamais tout au long des  12 volumes. L’amateur de cinéma japonais ne se lassera pas du sens du détail extrême du dessinateur allié à un découpage qui fait de ces oeuvres de véritables story-boards en puissance. C’est à se demander pourquoi Glénat a suspendu la publication de cette série…qui a été reprise par Kabuto.

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Souffrant d’un titre proche d’une autre série à succès, Sanctuary est malheureusement passé inaperçu chez un public adulte qui recherche des mangas de qualité. C’est pourtant l’un des chefs-d’œuvre du genre. À noter qu’Ikegami est devenu professeur à l’université d’Osaka après avoir été primé pour une autre série de manga Yakuza : Heat.

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Didier Acker
didier.ackermann {@] unidivers .fr

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