Sandrine Deckalo s’affiche artiste numérique. Traversant la virtualité de la toile, elle innove et expose ses oeuvres digitales d’art contemporain décalé à la galerie Betti de Toulouse. Rencontre.
Sandrine Deckalo, 45 ans, est toulousaine. Photographe de profession, elle a découvert l’étendue des possibilités de l’art numérique : en mêlant les clichés, en jouant sur les superpositions, en ravivant les couleurs. Elle récrée à chaque fois une histoire, fait rentrer les spectateurs dans son monde imaginaire, pour y ressentir ses émotions et se perdre dans les leurs… L’artiste a exposé à Galerie l’Echoppe des Sens à Bruguières en septembre 2014, puis à Bam Gallery à Toulouse en novembre 2014. Elle a obtenu le troisième prix du concours organisé par la Fondation Pous à Auterive toujours en 2014. La prochaine exposition aura lieu du 7 avril au 4 mai 2015 à la Galerie Roger Betti, 9 rue Fermat, Toulouse.
Unidivers : Vous exposez ce mois-ci vos productions d’œuvres digitales à la galerie Betti de Toulouse. Comment aboutissez-vous à ce travail d’art numérique ?
Sandrine Deckalo – C’est en triant mes nombreux clichés que je me suis demandée que faire de tous ces instants de vie… Il m’est alors venu l’idée d’en rassembler plusieurs dans une seule et même image et de leur donner ainsi une seconde vie, un autre souffle. Je peux partir d’un thème précis ou bien me laisser guider par l’inspiration ou l’état d’esprit du moment…
: Quel est votre cursus artistique ?
– Je n’ai pas de cursus à proprement parler. Je suis une autodidacte. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré le domaine de l’Art.
: Vos tableaux transfigurent-ils une photo comme le peintre y parvient avec le réel ? Y a-t-il une analogie ?
– J’aurais tendance à dire que mes tableaux sont plutôt une transposition du réel, une invitation au voyage dans un pays imaginaire. Il est vrai que tout comme le peintre je prends appui sur le réel, cependant je laisse le « spectateur » voir dans mes œuvres ce que son esprit veut y voir, je donne une guidance mais pas une direction absolue.
U : Le rendu de vos œuvres digitales, par ses juxtapositions, fait penser à la mécanique de l’espace-temps, au mille-feuilles universel…
S.D : J’aime à dire que mes œuvres sont un kaléidoscope de rêves colorés. Tout comme l’effet du temps sur les choses et sur les gens, mon travail est le résultat de plusieurs étapes de différentes couleurs tout comme les saisons ont leur impact sur le paysage, tout comme le temps appose ses marques sur les visages.
: Avez-vous pensé à transposer vos réalisations en peintures ? Quel est selon vous la technique la plus efficace en termes distinctif, narratif et esthétique ?
– Je vous avouerai que je préfère laisser la peinture aux peintres ! J’ai déjà essayé de « jouer du pinceau » mais je me suis vite aperçue que c’était une technique qui ne me convenait pas… Je suis plus à l’aise avec un clavier et une souris qu’avec un pinceau ! Je ne sais pas s’il y a une technique plus efficace qu’une autre, je pense que la « meilleure » technique est celle qui est faite avec le cœur. Comme le disait si bien le Petit Prince : « On ne voit bien qu’avec le cœur ».
: Avez-vous des projets d’exposition en Bretagne ?
Sandrine Deckalo – Pour le moment, je n’ai pas encore eu de propositions. Cependant, c’est une région très dynamique pour tout ce qui est du domaine artistique. De plus, ça serait un peu un retour aux origines puisque mon père était breton. Je vous répondrai donc : « Pourquoi pas… J’attends vos propositions ».
Exposition de Sandrine Deckalo
Galerie Roger Betti
9 rue Fermat, Toulouse
L’exposition est visible du mardi au samedi de 15h à 19h.
Les oeuvres virtuelles de Sandrine Deckalo s’exposent réellement
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