Selma Lagerlöf > Le livre de Noël

Au fil de ces récits, aussi charmants que des contes dits à la veillée, on fera la connaissance d’une petite fille suédoise qui reçoit un livre d’étrennes… en français. On découvrira l’origine de la légende de sainte Luce, très prisée en Suède. On saura ce que font les animaux durant la nuit de Noël et comment le rouge-gorge devint rouge. On apprendra qu’une mère peut être jalouse de sa propre fille. On lira l’aventure d’un colporteur, voleur et repenti. On assistera au dialogue entre un fossoyeur et le crâne d’un homme assassiné. Et l’on sera surpris par une confrontation inédite entre Jésus et Judas. De ce recueil, profondément empreint de foi religieuse mais aussi de chaleur et de philosophie, émane ce que l’on appelle volontiers la magie de Noël : un mélange de générosité et de mélancolie, de compassion et de joie, mangifié par le talent de conteuse de Selma Lagerlöf.

C’est un magnifique petit livre de 107 pages qui plonge le lecteur dans l’univers des contes de Noël scandinaves de la fin du XIXe siècle. Son auteure, Selma Lagerlöf (1858-1940), est suédoise. Elle fut la première femme a recevoir le prix Nobel de littérature en 1909. Avec les huit contes rassemblés dans le recueil Le livre de Noël, on entre dans une tradition du conte de Noël différente de la tradition anglo-saxonne plus en vogue. Ici, les récits n’évoquent pas les veillées de Noël ou les cadeaux reçus par les petits enfants. Non, ils s’inspirent plutôt des légendes suédoises qui avaient court dans la région où l’auteure a grandi. Le religieux y occupe une place prépondérante : l’aide de Dieu à ceux qui se conduisent bien, le repentir, la force de la foi, etc. Et tout cela, dans une ambiance hivernale, enneigée et néanmoins chaleureuse.

Au travers de Le livre de Noël, la première nouvelle, une petite fille rêve de recevoir un livre en cadeau : c’est peut-être le seul récit où il n’y a pas de présence divine. La légende de la fête de la Sainte-Luce et Le piège à rats évoquent la charité envers les pauvres et la cupidité. La princesse de Babylone nous raconte en quelques mots le mythe de la tour de Babel. Les quatre nouvelles suivantes nous éclairent sur le divin et la façon dont il sauve les êtres ou leur apporte ce qu’ils désirent.

Ces contes sont à replacer dans une époque pieuse où toute les actions sont réfléchies en fonction de Dieu ou des saints. Beaucoup apprécieront, tout comme moi, la plongée dans un monde de légendes que l’on connaît peu. Les pays scandinaves incarnent l’idéal des veillées de Noël dans des paysages où la neige recouvre tout.

Rapidement lu, ce recueil ravira peut-être plus les adultes que les enfants. Rêve et dépaysement garantis !

Marylin

Actes Sud, Babel, 107 pages, 29 octobre 2007, 6,50€
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