La saison 4 de la série Sherlock (Holmes) est arrivée en guise d’étrennes. Le premier épisode, The Six Thatchers, a été diffusé sur la BBC le dimanche 1er janvier 2017. Le deuxième épisode, une semaine plus tard. Le dernier, The Final Problem, est attendu le dimanche 15 janvier. Retour sur la saison 4, avant le problème final…
Avec 8,1 millions de spectateurs en Grande-Bretagne pour le premier épisode, la série Sherlock confirme son énorme succès public. Pourtant, cette saison, diffusée sur France 4 et sur le service de vidéo à la demande de France Télévisions, déçoit certaines attentes des inconditionnels.
Si l’amour dure trois ans, combien de temps fonctionne une série ? Autant dire qu’en général, les histoires de série finissent elles aussi très mal. Sherlock, adaptation moderne des aventures du célèbre détective de Sir Arthur Conan Doyle, avait surpris en 2010 par son caractère audacieux. Sur trois épisodes de 90 minutes chacun, les saisons se sont enchaînées avec succès. En cause ? La fameuse manne des séries : attirer le spectateur par un twist mystérieux. Au-delà de ce tour de passe-passe scénaristique, Sherlock a su retranscrire l’esprit, transposé à notre époque, du détective consultant.
Le personnage de Sherlock Holmes est devenu une sorte de mythe, adaptée dans tous les formats, sur grand ou petit écran, et même en jeu de société (preuve en est le succès, amplement mérité, de Sherlock Holmes, détective-conseil, jeu collaboratif). Que dire d’un Sherlock du XXIe siècle ? Comme son ombre dix-neuvièmiste, le Sherlock Holmes interprété par Benedict Cumberbatch demeure un être marginal : drogué, génial au point d’en devenir asocial, épris de nouvelles technologies et d’une certaine forme de psychologie. Sa transposition paraît presque naturelle : l’incrustation à l’écran des technologies de notre époque non seulement fonctionne, mais qui plus est donne à la série son aura esthétique. L’adaptation donne à la série la couleur d’un pastiche réussi et navigue, avec un décalage salvateur, sur la mode des séries policières. Les créateurs, Mark Gatiss (qui campe le rôle de Mycroft Holmes, le frère de Sherlock) et Steven Moffat, ont réussi à rendre tantôt humoristique tantôt touchant le fameux duo formé par le détective et le docteur John Watson.
Sherlock, surtout, brille dans l’art du vilain. Nul doute que la grande majorité des spectateurs ait apprécié la série pour son grand méchant : Moriarty, superbement interprété par Andrew Scott. Sa confrontation avec Sherlock Holmes rythme la série et ses retournements et prend carrément, au fil des saisons, la tournure d’un combat épique. Le dernier épisode de la saison 2, La Chute du Reichenbach, a rendu les fans très imaginatifs, au point que les créateurs eux-mêmes tournent en dérision leurs interprétations dans le premier épisode de la saison 3. Depuis cet épisode, la présence de Moriarty ne cesse de roder. Est-il vraiment mort ou va-t-il revenir ? Il faut savoir que Sir Arthur Conan Doyle, las que le succès de son détective éclipse ses autres œuvres, a délibérément supprimé son personnage dans Le dernier problème : Moriarty et Holmes mourraient ensemble dans les chutes du Reichenbach. Moriarty, comme son nom l’indique, avait été créé par Conan Doyle pour tuer Holmes. Or, face à la pression du public, Conan Doyle fait revenir son personnage. La série Sherlock joue elle aussi sur cette ambivalence : comment se termineront les aventures des deux ennemis ?
La saison 4, extrêmement sombre, nous présente un Sherlock Holmes de plus en plus perturbé, pour ne pas dire fou à lier. Guetter le retour possible de Moriarty altère peu à peu son comportement. Pour ainsi dire, il troque son système de déduction pour une forme très avancée, presque surnaturelle, d’intuition. Les tragédies, que nous ne dévoilerons pas, se succèdent. Dépassement ou essoufflement ? Sans doute est-il trop tôt pour le décider, car le troisième épisode réserve parfois bien des surprises. D’un côté, le rythme de ces deux épisodes, épousant la conscience rapide et insensée de Sherlock Holmes, paraît épuisant au spectateur. D’un autre côté, il semblerait que les créateurs cherchent à dépasser, à leur manière, le cadre originel de ce personnage mythique. L’enquête glisse vers l’intime et le psychologique : le détective se confronte à sa relation avec l’altérité et avec son propre passé. Élémentaire, élémentaire…
Sherlock est une série produite par Hartswood Films et diffusée par la BBC jusqu’au 15 janvier 2017. Actuellement diffusée avec des sous-titres en français sur France 4
Titre original : Sherlock
Avec : Benedict Cumberbatch, Martin Freeman, Una Stubbs, Rupert Graves, Mark Gatiss…
Résumé :
À Londres, de nos jours. Les services de police de Scotland Yard affrontent les multiples drames qui secouent la capitale britannique. Le détective consultant Sherlock Holmes, passionné de nouvelles technologies et très intuitif, est souvent appelé à la rescousse. Sherlock mène ses enquêtes avec le docteur John Watson, un médecin militaire rapatrié d’Afghanistan. Une flamboyante adaptation du célèbre roman d’Arthur Conan Doyle, produite avec efficacité par la BBC. La modernité des héros, totalement adaptée aux affaires contemporaines, fait mouche avec intelligence. Un vrai succès populaire.
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Benedict Cumberbatch, né le 19 juillet 1976 à Londres, est un acteur britannique. Il commence sa carrière par le théâtre en enchaînant de nombreuses pièces. En 2011, il joue au Royal National Theatre dans la pièce Frankenstein pour laquelle il remporte notamment un Laurence Olivier Award du meilleur acteur. En 2015, il endosse le rôle-titre de Hamlet au Barbican Theatre. À la télévision, il est connu pour ses interprétations de Stephen Hawking dans le téléfilm Hawking (2004), et de Sherlock Holmes dans la série Sherlock depuis 2010. Ces rôles lui valent chacun une nomination au British Academy Television Award du meilleur acteur. En juin 2015, Cumberbatch est nommé Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique (CBE) par la reine Élisabeth II pour services rendus aux arts britanniques et pour ses activités caritatives.
Découvrir le roman Babybatch. Babybatch, c’est ainsi que l’héroïne du roman nomme l’acteur britannique, Benedict Cumberbatch, découvert dans la série télévisée et contemporaine de Sherlock.