Le début de l’incroyable traversée des Pyrénées à monocycle de Simon Jan, un talentueux Rennais, débutera ce samedi 03 juin 2023. Ce défi inédit consistera à parcourir près de 900 kilomètres en moins de deux semaines, affrontant un dénivelé positif de 20 000 mètres. À 34 ans, Simon Jan détient le record du Français le plus médaillé du dernier championnat du monde de monocycle. Dans cet entretien, il nous dévoile les détails en coulisses de ce projet jusqu’alors inexploré.
Unidivers – Tout d’abord, pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Simon Jan – Je suis Simon Jan, 34 ans. Je suis médecin de santé publique. Je travaille en tant que chargé d’études à l’Observatoire Régionale de la Santé de Bretagne à Rennes. Je vis à Rennes, mais je suis originaire de Saint-Malo. Ça fait 11 ans que je pratique le monocycle. J’ai découvert ça en 2011 lors de la fête du vélo grâce au club de Rennes Monostar. Aujourd’hui, je me déplace à monocycle pour quasiment tous mes trajets. Je n’ai pas de voiture.
Unidivers – Comment est née cette idée totalement inédite d’une traversée des Pyrénées à monocycle ?
Simon Jan – L’année dernière, j’ai fait un voyage dans les Alpes à monocycle qui s’est très bien passé : 650 km, 14000 m de dénivelé, sur 9 jours. Je voulais remettre ça dans les Pyrénées. C’est un projet que je prépare depuis 1 an : j’ai commencé à réfléchir à un trajet, à un monocycle plus optimisé. Il y aura environ 900 km et 22 000 m de dénivelés. Mon monocycle est conçu pour ce trajet là, mais il reste très polyvalent. Il est optimisé pour mettre des bagages et éviter un sac à dos : ce sont 5 sacoches de bikepacking. Le cadre est fait sur-mesure. J’ai également un guidon qui permet de répartir les appuis et de reposer les mains.
U. – Comment expliquez-vous à nos lecteurs le parcours qui vous attend ?
S. J. – Je vais me baigner dans l’Atlantique et monter/descendre pendant deux semaines dans des paysages montagneux jusqu’à la mer Méditerranée. La nuit, je vais bivouaquer avec ma bâche, certainement quelques campings et hébergements sur la route aussi pour recharger les batteries électroniques. Je serais accompagné d’un vidéaste et pilote de drone dans le but de faire un petit film que je présenterai à un festival de vélo. C’est un objectif. Il y a pas mal de choses à raconter. Il sera en voiture. Je rejoins aussi un ami monocycliste autrichien et sa copine qui sera à vélo : on projette de faire la traversée ensemble.
U. – Comment se prépare-t-on mentalement et physiquement à cette épreuve ?
S. J. – C’est une épreuve qui demande de la force et de l’endurance. Je m’entraîne 1 à 2 fois par jour. Mon monocycle a la particularité d’avoir deux vitesses ce qui permet de travailler en force dans des petites montées sans être forcément à la montagne.
U. – À quoi ressemblera votre quotidien à partir de samedi prochain ?
S. J. – En moyenne, je pense qu’on sera à 14/15 km/h. J’aime l’effort. Je préfère la montagne car il n’y a pas la monotonie habituelle. On sera entre 5 et 8 heures par jour pour des étapes entre 70-80 km (50 km minimum – 100 km maximum). Pour la nourriture dans mes sacoches, je peux tenir maximum une journée. Ensuite, je m’arrête dès que je vois de la nourriture (marchés, boulangeries, restaurants, etc). Ça fait partie de ma conception de l’aventure : ne pas avoir à manger et devoir en trouver, c’est quelque chose qui me plait. La base de mon alimentation sera des fruits frais et secs, du fromage des Pyrénées et un morceau de pain.
U. – Outre le fait de terminer cette traversée, quel est l’objectif implicite de cette épreuve ?
S. J. – L’objectif est de promouvoir le monocycle comme un moyen de déplacement actif et non-motorisé pour la pratique de tous les jours. C’est une de mes motivations depuis longtemps. À travers ce côté insolite, je veux faire et voir rêver. Si ça peut inspirer d’autres personnes, même si c’est pour faire des choses différentes, dans la pratique sportive ou dans le voyage, c’est ça qui me motive.
U. – Quelles sont vos attentes ? Souhaitez-vous établir un record ?
S. J. – L’objectif est d’arriver au bout. Il n’y a pas d’objectif de temps, ni de palmarès. J’ai envie d’en profiter, ce sont mes vacances.
U. – Quels sont les projets futurs qui vous attendent ?
S. J. – Je me suis lancé sur 3 projets :
– La traversée des Pyrénées.
– Un challenge collectif à monocycle au Mont Ventoux qui consiste à faire les trois montées dans la même journée soit 137 km et 4400 m (29 juillet)
– Une tentative du record du 100 km en monocycle à l’hippodrome de Laval (07 octobre).
Infos pratiques :
Instagram simonjanduvoyage
Facebook Simon Jan du Voyage à Monocycle
Youtube Simon Jan du Voyage