Sur TF1, dimanche soir, lors de la soirée présidentielle, quelle cacophonie ! Laurence Ferrari et Claire Chazal, de blanc vêtues, ont du mal à gérer le débat… Impossible d’entendre quoi que ce soit, impossible de saisir le moindre propos des invités, Jean-François Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Marielle de Sarnez, Louis Alliot, Cécile Duflot, Pierre Moscovici, Martine Aubry et les autres. Les deux femmes ont beau gesticuler et pousser des cris d’orfraie. Rien n’y fait. Leurs questions ouvertes tombent à plat. Parfois même, elles sont incapables d’en poser une… « Le blanc doit les rendre transparentes, » ironise le Nouvel Observateur, sur son site Internet.
On peut comprendre le choix de la direction de TF1 de jouer la carte féminine, du charme…et d’envoyer Jean-Pierre Pernaud, à Louviers. Laurence Ferrari est peut-être une bonne présentatrice (loin derrière Claire Chazal tout de même). Mais de grâce, cessons de la mettre devant nos politiques. Elle n’est pas à la hauteur… Pourtant, la jeune femme connaît le microcosme politique. Elle devrait être à l’aise. Elle devrait connaître nos élus, leurs défauts, leurs qualités et taper là où cela fait mal. Problème, elle est tout bonnement incapable de poser une question fine, intelligente et profonde. « Qu’en pensez-vous ? » se contente-t-elle de dire. Pire encore, elle est incapable de relancer l’interview et de mener un débat.
Même Henri Guaino, note le Nouvel Observateur, se plaint sans hésiter : « Ce qui est dur c’est d’assister à un débat où personne ne peut parler sans être coupé ». Le cri du cœur d’un homme de droite dans une télé de droite… Mais il devrait comprendre, notre ami, que l’on ne crée pas le talent, les compétences à force de « profilage » et d’accointances politiques. La pertinence et l’intelligence journalistique passent au-delà d’un parcours sans faute dans une école de journalisme et de l’envie de faire carrière. Le journalisme est une passion et un état d’esprit qui vont bien au-delà de la « peoplisation » et d’une fascination pour les présidentiables. Il est un métier humain, qui fait fi des paillettes et des minauderies. Il est un métier d’engagement et de courage.
À Louviers, Jean-Pierre Pernaut était bien loin des studios parisiens, bien loin du fiasco médiatique. Mais quelle revanche pour lui ! Tendant son micro, il devait jubiler en entendant ses invités du peuple. « La qualité du débat, je trouve ça affligeant » lançait Mme Després. Le vieux briscard ne relevait même pas la critique, laissant nos deux amies, Laurence Ferrari et Claire Chazal dans un total marasme… médiatique.
Résultat des courses, les téléspectateurs ont plébiscité la chaîne publique et tant mieux. Le couple Pujadas/Ducet n’était pas au point. Mais on sentait tout de même un peu plus de professionnalisme et de pugnacité. Laurence Ferrari ne s’est pas trompée, en félicitant les audiences réalisées par les autres chaînes. Elle accueillera François Hollande sur le plateau du journal télévisé de 20h de TF1 mardi soir. Nicolas Sarkozy lui succèdera mercredi. Comme quoi, la direction de TF1 n’est pas rancunière…