Podcast. Solenn Mabo présente des femmes de Bretagne dans la Révolution française

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Solenn Mabo

Retour sur l’histoire des femmes de Bretagne dans la Révolution française avec Solenn Mabo, maîtresse de conférences à l’université de Rennes 2. Une émission scientifique coproduite par radio Laser et Unidivers.

Ces femmes de Bretagne sont-elles trop ignorantes ou dévotes pour rester aveugles aux lumières apportées par la Révolution ? Sont-elles invisibilisées dans les silences de l’Histoire ? Cette Bretagne appartenant aux « terres de refus » est-elle la même dans les villes et dans les champs ? Pour les paysans, les nobles et les bourgeois ? Certes, les protestations, les cris, les violences physiques restent inaudibles quand les armes font la loi. Et pourtant ! Les femmes sont bien présentes lors de troubles lancés pour simplement subsister et de manifestations contre les gens des châteaux, lors de luttes et de révoltes contre les exigences de l’État. Elles ne prennent pas les armes certes mais n’hésitent pas à se munir de pierres et de bâtons.

Gouache de Lesueur
Gouache de Lesueur, Musée Carnavalet, Paris. Légende : « Dans la Vendée, des brigands veulent abattre l’arbre de la liberté. Des jeunes filles à force de prières et de larmes, les en empêchent ».
Mademoiselle du Haffond
Mademoiselle du Haffond, déesse de la Raison, portrait de François Valentin (1738-1805), huile sur toile (H : 112,5 cm ; L : 82,5 cm), collection particulière d’origine bretonne actuellement au Canada. Selon la tradition, mademoiselle du Haffond, fille d’un administrateur du district de Quimper, incarne la déesse Raison lors d’une fête révolutionnaire en l’an II. Le peintre François Valentin, révolutionnaire convaincu et ami de la famille, a été baptisé en souvenir de ce rôle.

Les clubs politiques installés aussi bien dans les villes que les petites localités comme Landivisiau, Guémené-sur-Scorff et Quintin témoignent ainsi de leur engagement.Quelques figures émergent alors comme celle de Laurence Rapé de Redon. La Révolution marquera-t-elle un profond changement dans leur participation aux affaires de la cité ? Car il leur faut aussi faire face à l’absence des époux, qu’ils soient émigrés ou partis combattre dans les rangs des républicains ou des royalistes. Les études de Solenn Mabo, menées entre archives et enquêtes de terrain dans ces temps de bouleversements sociaux, culturels, religieux et politiques et sur ces temps de guerre commencés en 1792 contre les monarchies d’Europe, que nous apprennent-elles ?

Souvenons-nous de l’article premier de la célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, écrite en 1791 par Olympe de Gouges : « La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. »

Si certaines réponses à ces interrogations sur le genre, l’engagement des femmes, leur place dans la société et l’image qui leur est attribuée, ont parfois de quoi surprendre, ces questionnements restent aujourd’hui d’une grande actualité.

Pour en savoir plus :

Maîtresse de conférences en histoire moderne à l’Université Rennes 2 (2020), Solenn Mabo a soutenu une thèse sur l’engagement des Bretonnes dans la Révolution française (2019). Centrées sur les pratiques politiques et leurs représentations, ses recherches croisent trois principaux champs d’étude : l’histoire des femmes et du genre, l’histoire de la Révolution française et l’histoire de la Bretagne.

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Jean-Louis Coatrieux
Jean-Louis Coatrieux est spécialiste de l’imagerie numérique médicale, écrivain et essayiste. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment aux éditions La Part Commune et Riveneuve éditions.

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