The Flying Bones, l’explosion sonore hypnotique venue de Bretagne joue à Saint-Nazaire

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(c) Alter1fo

Le Kiosq de Saint-Nazaire accueille les Rennais The Flying Bones samedi 22 novembre 2025. Le duo guitare-batterie s’apprête à retourner la scène du bar à coups de guitare saturée et de batterie qui cavale. Les deux musiciens vont répandre une musique énergique qui sort des tréfonds de leurs références rock-garage et math rock. Seul conseil : accrochez-vous, ça va secouer !


Derrière le duo rennais The Flying Bones : Thibault Talmont, sous son sombrero guitare à la main, et Fabien Joffard, baguettes aux poings derrière sa batterie. Les deux se connaissent bien puisqu’ils sont membres de Freak it Out, groupe hybride qui aime le mélange des genres – prog, jazz, rap ou encore pop -. La naissance de The Flying Bones, elle, est à l’image de sa musique : parfaitement « à l’arrache », mais dans le bon sens du terme !

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Thibault Talmont et Fabien Joffard (c) Marine Bouteiller

The Flying Bones a à l’origine été monté dans le seul but de… faire la manche pour gagner quelques pièces dans les rues de Saint-Malo, grâce à des reprises. Loin d’eux l’idée de devenir un véritable groupe de musique qui ferait une quarantaine de dates en 2025. Mais comme vous pouvez le constater, l’histoire en a décidé autrement, pour une raison très simple : « La deuxième année, on s’est fait virer de Saint-Malo pendant quelques jours à cause du bruit », raconte Thibault Talmont. « On commençait déjà à faire nos propres compositions rock/garage et comme c’était le seul moyen qu’on avait pour se faire un peu d’argent, on a enregistré un morceau en speed [rapidement, ndlr.] qui n’avait aucun sens, et on a démarché. » On était en 2019 et The Flying Bones a alors ouvert ses ailes et dans un battement aussi énergique que la musique qui allait secouer les salles de concerts et bars, les deux amis se sont mis à voler.

Du rock garage et math rock made in Rennes

Avec ce duo shooté à la passion rock, on met au placard le traditionnel trio batterie-basse-guitare. Il n’y en a nul besoin quand on a sur scène : Thibault à la guitare, Fabien à la batterie, les deux au chant. « Être deux amène à faire des choix, mais c’est satisfaisant d’arriver à des compromis sonores qui fonctionnent où l’on retrouve un bon équilibre entre la basse, la guitare, etc. »

Au fil des morceaux qu’il sort, le duo crée des signatures mélodiques qui les identifient musicalement. Leur premier EP, 3 Days To Fail, est sorti en 2021, en référence à Saint-Malo. dessine les premières rythmiques de The Flying Bones. « L’EP raconte comment les loosers qu’on a été se font virer de la ville, mais reviennent à la charge », plaisante le guitariste. Les morceaux sont rapides avec une guitare fuzz et une batterie qui cavale.

« On est dans deux univers musicaux : d’un côté le garage/punk « un peu teuteu » ; de l’autre, des boucles façon math rock », déclare Thibault. Dans leurs références, on retrouve d’ailleurs cette double entrée musicale : ils ont été bercés par des groupes de rock garage comme Jay Reatard, Thee oh sees, King gizzard ou Ty segall. « On aime aussi se qualifier de zoukcore, du zouk en plus rapide mélangé à de la fuzz, du noise et du punk. » En matière de math rock et zoukcore justement, le musicien cite le groupe rennais Culture Émotion, Francky goes to point à pitre, Battles ou encore Pneu, dont l’énergie et le travail de batterie les inspirent particulièrement.

Une énergie explosive, un défouloir hypnotique

Le duo a conservé de ses concerts dans la rue cette vivacité qui happe l’attention des passants : la musique façon the Flying Bones est brute et se vit intensément. Soyons honnêtes, il est possible que vous ayez légèrement « envie de tout casser », mais n’écoutons-nous pas la musique pour ce genre d’instant fou où la musique prend possession de nos corps ? « On ne joue plus dans la rue, mais on a l’habitude, quand c’est possible, de jouer dans la fosse. Notre musique est taillée pour le concert, même si nos albums ne sont pas enregistrés en live. »

A chaque concert, Thibault ajuste son sombrero, les deux se retroussent les manches (métaphoriquement, ils optent généralement pour un tee-shirt, histoire d’éviter le trop plein de sueur) et laissent faire la magie de l’énergie qu’ils portent en eux. L’énergie est palpable, la musique explosive, comme un shoot d’adrénaline où l’on ne ressent qu’une chose : une fureur de vivre communicative. « C’est une musique qui peut être difficile à jouer sur scène, une performance à chaque date. »

Que nous dit cette explosion musicale ?

Chez The Flying Bones, la composition commence par l’instrumental, le texte vient après. Fabien et Thibault écrivent généralement chacun des textes. « Je suis généralement dans une écriture automatique », exprime Thibault. « Je privilégie la manière dont les mots sonnent plus que le sens même si quelques thèmes reviennent parfois. » Dans le premier album Who are The Flying Bones, sorti en mars 2025, le duo aborde par exemple l’amitié dans deux morceaux :« My Friend PT1 » et « My Friend PT2 ».

Thibault parle de sentiments simples, d’idées essentielles qui créent des images, comme « Déception » ou « Construction ». « Le morceau « Muscles » parle de sport, mais pas dans le sens mascu. Je ne sais plus trop pourquoi on a choisi ce titre, mais il y aussi un lien avec le fait que Fabien peut avoir un jeu très sportif une scène. »

Un deuxième album proto math-rock

« Pour les albums, on aime séparer les deux genres. » Le premier album, Who are The Flying Bones, invitait à découvrir un son rock garage débridé et déjanté. Le deuxième, en préproduction, s’orientera plus math-rock. « On parle plutôt de « proto math-rock » », précise-t-il. Avec de la technique certes, mais moins poussée que, notamment, le groupe rennais Totoro.

Le duo cherche à construire un objet complexe avec peu de matériel sans pour autant entrer dans une trop grande complexité, afin de ne pas perdre le côté transe énergique qui le caractérise. « Jouer des compositions plus complexes nous sort de notre zone de confort pour ne pas que la musique soit trop évidente. » Il nuance cependant : « Quand on s’aperçoit que notre son est trop complexe, on réenregistre pour le simplifier. Ce n’est que mon avis, mais les morceaux trop complexes prennent un côté trop introspectif pour moi. »

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Pochette de l’album Who are The Flying Bones

Pour connaître cette expérience musicale, rendez-vous ce samedi 22 novembre au Kiosque à Saint-Nazaire, le 27 au Lézard au Mans et le 29 au Brocéliande à Nantes, dans le cadre de Culture Bars Bars. 

Samedi 22 novembre, 22h
Le Kiosq, 37 Centre République, Saint-Nazaire

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