Dans la série The Get Down Netflix célèbre la naissance du hip-hop

Avec la série The Get Down Netflix a-t-il produit La série de cet été 2016 ? En tout cas, la chaîne américaine n’a pas hésité à y consacrer de gros moyens. The Get Down, dont les 6 premiers épisodes sont sortis le 12 août 2016, est la série la plus chère de l’histoire de la chaîne (environ 7 millions de dollars par épisode). Créée par Baz Luhrmann et Stephen Adly Guirgis, elle narre l’émergence du mouvement hip-hop d’une manière unique en son genre. Un mélange rythmé de série historique et de comédie musicale. Get down on it !

 

South Bronx, 1977

The Get DownQu’est-ce que le Get Down ? Dans la série  éponyme, c’est le geste qui définit le hip-hop et en assure le commencement, le mouvement par lequel le DJ passe d’une platine à l’autre. Dans la série The Get Down Netflix fait débuter l’histoire à New-York, dans le South Bronx, durant l’été 1977.

Au début de l’année, la chaîne HBO avait sorti Vinyl (créée notamment par Scorsese et Mick Jager), une série sur la scène musicale new-yorkaise des années 70. Suite à son échec en demi-teinte (la saison 2 a été annulée), que pouvait-on attendre d’une autre série musicale ? The Get Down se concentre sur la naissance du mouvement hip-hop dans une période où le dancefloor est saturé par le disco.

Dans The Get Down Netflix offre au spectateur de suivre les débuts de cette culture urbaine à travers un groupe de jeunes du Bronx, sur fond de graffitis, de gospel, de disco ou encore de Kung fu. Ezekiel Figuero, alias Zeke, traîne avec les trois frères Kipling, Ra-Ra, Boo-Boo et Dizzee. Il voue un amour passionné pour Mylene Cruz, la fille du pasteur qui rêve à tout prix de devenir chanteuse de disco, comme Donna Summer. Lorsqu’il rencontre Shaolin Fantastic, un personnage mystérieux du quartier, c’est tout un nouvel univers qui s’ouvre à lui. Il devient son « tailleur de mots ». Shaolin, quant à lui, apprend le Get Down pour être un bon DJ.

The Get DownBien sûr, on retrouve la marque de Baz Luhrmann. Le réalisateur de Moulin Rouge ! et Roméo + Juliette aime l’excès et l’extravagance. Et la dimension musicale du cinéma ! Point noir de cette série : Luhrmann pousse sans doute trop loin le caractère romantique des scènes et personnages. Cet excès s’explique par le ton de la série : The Get Down, à plusieurs niveaux, reprend les codes du soap opera et des séries afro-américaines. Au visionnage, le rendu demeure déroutant. Au réalisme de certains arrangements s’oppose des éléments hautement stylisés, voire carrément parodique. The Get Down se veut une série d’une ambition démesurée menée sur un flow rapide et délirant.

Une comédie musicale ?

The Get DownS’il est une chose qui vaille la peine dans The Get Down, c’est assurément sa bande son. Chaque épisode s’ouvre et se termine sur un morceau de rap elliptique, qui résume l’histoire qui va être racontée. C’est le Zeke de 1996, devenu célèbre, qui revient en fait sur son passé. L’acteur est interprété par Daveed Diggs, un acteur américain lui-même rappeur. En outre, les oreilles du spectateur entendront des grands tubes de l’époque, comme « Daddy Cool » de Boney M, « Soul Makossa » de Manu Dibango, « Living for the city » de Stevie Wonder. Notamment pour former les acteurs, les créateurs se sont entourés de musiciens issus de la scène hip-hop : Kurtis Blow, Nas ou Grandmaster Flash (dont le rôle, dans la série, est interprété par Mamoudou Athie).

The Get DownAvec la série The Get Down Netflix s’est-il mis à produire de la comédie musicale ? La comédie comme la musique sont certes présentes. Mais toute la scénographie est pensée sur le mode de West Side Story. Non seulement les personnages se retrouvent à danser, chorégraphier, chanter, mixer et rapper, mais les épisodes épousent aussi le rythme haletant du disco ou du hip-hop. À ce point de vue, la forme coïncide parfaitement avec le fond. Même si les scènes dansées et chantées conservent le caractère artificiel propre à la comédie musicale, elles apparaissent toujours dans un cadre réaliste. L’idée reste que l’époque était elle-même une comédie musicale généralisée, portée par les radios, les clubs, les soirées.

Une série historique ?

The Get DownThe Get Down mêle audacieusement la dimension historique au décalage et à la fantaisie. De superbes images d’archives intègrent la fiction. Le spectateur y découvre le South Bronx de la fin des années 70, sa contre-culture, ses friches industrielles, son multiculturalisme. Les repères historiques se glissent subtilement dans les dialogues ou l’action : la sortie du premier épisode de Star Wars, l’été caniculaire de 77, la grande panne d’électricité qui a frappé New-York les nuits du 13 et 14 juillet… Aux personnages purement fictionnels se superposent des personnalités qui ont véritablement existé. Pensons à Grandmaster Flash, DJ Kool Herc ou Africa Bambaataa.

The Get DownLa série a ceci d’historique qu’elle parvient à retracer le mouvement par lequel le hip-hop a émergé. Pour ce faire, les créateurs utilisent tous les registres, au point de faire une œuvre totale, au prix d’en faire un objet désordonné. On le voit avec le personnage principal, Zeke, le rap naît dans un environnement. C’est avant tout le Bronx, sa couleur, sa texture et son rythme, que ce jeune poète réussit à capter. Le mouvement musical et artistique qui apparaît naît sur le corps du disco, quitte les clubs pour les block parties. Il s’inspire du gospel, il le mêle au cinéma populaire, il crée le battle dans un milieu menaçant et instable. Chaque épisode prend le nom d’un graff tracé dans le quartier. « Le trésor se trouve dans la ruine », déclare le premier épisode. C’est en effet dans un Bronx au bord de la faillite que naît le hip-hop. Vivement la suite !

 

 

The Get Down Netflix

Genre Dramatique
Musicale
Création Baz Luhrmann
Stephen Adly Guirgis
Producteurs exécutifs :
Baz Luhrmann
Shawn Ryan
Catherine Martin
Stephen Adly Guirgis
Marney Hochman
Thomas Kelly
Paul Watters
Nasir Jones
Société de production :
Bazmark Films
Sony Pictures Television

Pays d’origine États-Unis
Chaîne d’origine Netflix
Nb. de saisons 1
Nb. d’épisodes 6
Durée 53-56 minutes
90 minutes (Pilot)
12 août 2016

Acteurs principaux
Justice Smith (en) (VF : Hervé Grull) : Ezekiel « Zeke » Figuero
Shameik Moore (VF : Franck Lorrain) : Shaolin Fantastic
Herizen F. Guardiola (VF : Karine Foviau) : Mylene Cruz
Skylan Brooks (en) (VF : Benjamin Bollen) : Ra-Ra Kipling
Tremaine Brown Jr (VF : Gabriel Bismuth-Bienaimé) : Boo-Boo Kipling
Yahya Abdul-Mateen II (VF : Lucien Jean-Baptiste) : Cadillac
Jimmy Smits (VF : Emmanuel Jacomy) : Francisco « Papa Fuerte » Cruz

Épisodes
Le Trésor se trouve dans la ruine (Where There is Ruin, There is Hope for a Treasure)
Choisis ceux qui attisent le feu de ta passion (Seek Those Who Fan Your Flames)
L’Obscurité est ta lumière (Darkness is Your Candle)
Préfère la célébrité à la sécurité (Forget Safety, Be Notorious)
Tu as des ailes, apprends à voler (You Have Wings, Learn To Fly)
Élève tes mots, pas ta voix (Raise Your Words, Not Your Voice)

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