Avec la sortie du confinement lundi 11 mai 2020, les Français retrouveront un peu des libertés fondamentales, notamment l’autorisation de se déplacer sans attestation à moins de 100 km de votre domicile ! Une occasion de faire un peu de tourisme en Ille-et-Vilaine et aussi dans la région Normandie ou Pays de la Loire ? Unidivers a choisi huit endroits que l’on n’a pas forcément pris le temps de visiter bien qu’ils soient à proximité de chez nous. Ou que l’on redécouvre avec plaisir !
Saint-Suliac, un des plus beaux villages de France (Ille-et-Vilaine).
Après tant de semaines à rester enfermés alors que le soleil a accompagné le début du printemps, la majorité des Français ne semble souhaiter qu’une chose : s’aventurer hors des lieux clos et profiter de l’extérieur sous toutes ses formes : parc, forêt, campagne, etc. Le principal est de s’évader hors de la ville et de retrouver le plaisir de se promener en extérieur sans contrainte. Afin de se dépayser (plutôt facile après deux mois dans le même espace), rien de mieux que se perdre dans les ruelles d’un village que l’on visite peut-être pour la première fois et découvrir les merveilles qu’il peut offrir au détour d’un chemin.
Village de pêcheurs niché au bord de la Rance, encadré au nord par la pointe du Grainfollet et au sud par le mont Garrot, il suffit que le soleil soit au rendez-vous pour prendre plaisir à arpenter Saint-Suliac. Ce petit coin de paradis devenu l’un des plus beaux villages de France en 1999 est peuplé de maisons en granit – datant des XIVe et XVe siècles pour les plus anciennes. Au-delà de son architecture typiquement bretonne, Saint-Suliac détient un passé historique, vieux de la Préhistoire, des plus intéressants.
La découverte d’un gisement de 6 000 objets archéologiques du paléolithique moyen (300 000 à 35 000 ans avant notre ère) ; « la dent de Gargantua », menhir du néolithique (5 000 à 2 500 avant J.-C.) ; l’église du XIIIe siècle ; l’oratoire du Grainfollet construit en 1894 ; etc. Les vestiges d’un camp viking attestent également la présence de Normands dans le premier quart du Xe siècle. Cette empreinte du passé, classée monuments historiques, est toujours visible à marée basse. Le village de Saint-Suliac a traversé le temps et on retrace son histoire au fil des vestiges que l’on découvre.
Point de départ de nombreux sentiers de randonnée, longez le littoral en passant par le mont Garrot et entamez une visite entre terre et mer.
La Vallée de la Vaunoise (Pleumeulec, Ille-et-Vilaine).
À une vingtaine de minutes de Rennes en voiture, cette belle vallée longue de 32 kilomètres traverse le nord-est de la région. Après avoir parcouru les multiples méandres naturels, il ne reste plus qu’à admirer les panoramas et les vestiges du Moulin Blanc.
Les landes de Cojoux et ses monuments mégalithiques (Saint-Just, Ille-et-Vilaine).
Terres de légendes et d’Histoire, la Bretagne a su conserver un patrimoine riche et unique hérité des civilisations anciennes, particulièrement des vestiges mégalithiques de l’ère néolithique. Pour les plus connus, citons les alignements de Carnac ou l’allée couverte de la Roche aux fées (Ille-et-Vilaine), mais un peu partout dans la région, des traces d’une présence préhistorique habillent le paysage breton.
À seulement une heure de Rennes en voiture, le site archéologique de Saint-Just offre une grande diversité de monuments mégalithiques. Dans un rayon de 6 kms, au cœur d’une petite forêt ou dans les landes, parfois même au détour d’une route ou d’un chemin, se cache des cercles de pierre, des dolmens, des menhirs, des tumulus et des alignements mégalithiques. Des constructions impressionnantes réalisées par la main de l’homme dont la réelle signification demeure un mystère, même si le caractère sacré et funéraire prévaut. Attribuées à tort aux Celtes, les monuments sont érigés entre 4000 et 6000 avant notre ère alors que la civilisation celte en Armorique date seulement de 600 ans avant J.-C.
Cette promenade en plein air au milieu des landes colorées de Cojoux peut s’effectuer aussi bien à pied qu’à vélo.
Les Rochers Sculptés de Rothéneuf de l’Abbé Fouré (Saint-Malo, Ille-et-Vilaine).
À proximité de Saint-Malo, l’œuvre in situ créée par l’abbé Fouré entre 1894 et 1907 plonge le visiteur dans un univers étrange et insolite caractéristique de l’art naïf : Les rochers de Rothéneuf.
En fonction en tant que recteur dans plusieurs paroisses bretonnes, Adolphe Julien Fouéré, de son vrai nom, se retire à Rothéneuf à la suite d’un accident cérébral qui le laisse sourd et muet (1894). Dès lors, il entreprend la création d’étranges sculptures, parfois à l’effigie d’habitants de la commune, de saints bretons ou encore de personnages de l’époque. L’œuvre monumentale retrace également la légende de la famille des Rothéneuf, famille de pirates et nobles qui aurait régné dans la région du XVIe siècle jusqu’à la Révolution française.
Ce peuple fait de pierre constituait peut-être le moyen de communication que l’abbé Fouré avait choisi. Les sculptures vivent avec le temps et l’érosion, mais quoi qu’il arrive, elles restent impressionnantes et la trace du travail acharné d’un passionné. L’ermite de Rothéneuf pour certains, le facteur cheval breton pour d’autres, cet homme a créé un des lieux les plus connus de Bretagne dont on ne se lasse pas.
Un bel exemple de lieu où la terre et la mer cohabitent dans un environnement des plus originaux. À (re)découvrir ! Pour plus de renseignements.
L’ultime limite avant la baie du mont Saint-Michel : la pointe du Grouin.
Rien de tel qu’une petite randonnée pour prendre un bol d’air frais ! Il est bien entendu possible de se garer sur l’aire de stationnement et d’emprunter le sentier afin de rejoindre la pointe du Grouin, mais si l’envie vous dit, partez de Cancale et parcourez les 7 kms qui vous séparent d’un des plus vastes panoramas d’Ille-et-Vilaine.
Du Cap Fréhel à Granville en passant par la baie du mont Saint-Michel, la pointe du Grouin offre une vue du littoral impressionnante. Si vous êtes chanceux, vous pourrez même apercevoir une colonie de dauphins. À marée basse, une allée vous mène vers une grotte creusée dans la falaise. N’oubliez de surveiller les horaires des marées si vous vous y aventurez !
La visite continue si vous prenez le sentier des douaniers. La corniche s’avance jusqu’à l’anse du Verger et plus loin, le Fort DuGuesclin sur son îlot veille sur une plage de sable. Situé entre la pointe du Meinga et l’île Besnard, un endroit propice à la détente après la marche. Pour finir la journée en beauté, il suffit d’attendre le coucher du soleil. Quand la brume s’absente, le crépuscule fait flamboyer le littoral…
Le musée Christian Dior à Granville (La Manche, Normandie).
Du côté des côtes normandes, bien des villes sont à découvrir. En attendant de pouvoir s’évader à plus de 100 kms de son domicile, pourquoi ne pas se laisser tenter par Granville, la commune qui abrite le musée Christian Dior ? Le bord de plage donne un accès à la maison rose par des escaliers et offre une vue incroyable sur l’horizon (également une bonne occasion de faire trempette dans la Manche).
Maison d’enfance du couturier Christian Dior, la villa Les Rhumbs se dresse sur la falaise et surplombe la ville. En plus de conserver la collection d’un des plus grands couturiers français, le jardin offre un moment de détente et une vue des plus agréables. En 1997, la villa devient « Musée Christian Dior », unique Musée de France consacré à un couturier. Chaque année, une exposition thématique sur les créations de Christian Dior est présentée.
À découvrir dès sa réouverture à la fin du confinement
Site du musée
Chailland, la petite cité de caractère (Mayenne, Pays de la Loire).
En s’aventurant hors de la région bretonne pour rejoindre le département de la Mayenne, il est facile d’être dépaysé tout en restant à moins de 100 kms de Rennes. Terre agricole, parfois trop peu valorisée, cette partie de la région Pays de la Loire regorge en effet de charmantes cités de caractère où il est agréable d’aller se promener. Tel est le cas de Chailland, niché au creux de la Vallée de l’Ernée.
« Les petites maisons, toutes identiques, alignées le long de la rivière révèlent l’importance de la communauté ouvrière. Les lavoirs et les moulins eux, racontent la vie quotidienne. Mais pour embrasser toute cette histoire, le mieux est de monter vers les jardins en terrasses et de prendre autant de hauteur que la Vierge sur son rocher », peut-on lire sur le site des petites cités de caractère.
Le Musée Robert Tatin à Cossé-le-Vivien (Mayenne, Pays de la Loire).
https://youtu.be/BVSWFO8sgxk
Peintre, sculpteur, céramiste et également architecte, Robert Tatin était avant tout un voyageur. Un voyage autant géographique qu’artistique. Dès son apprentissage de peintre en bâtiment, ce futur artiste à la renommée internationale prend une voie qu’il ne quittera jamais : celle de la construction et de la création. Cependant, profondément marqué par les horreurs de la guerre, il opère un tournant capital à la sortie de la Seconde Guerre mondiale et se lance dans une vie artistique totale.
Après avoir traversé Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Chili jusqu’à la Terre de Feu où il élargit son registre de formes et de couleurs, il revient en France et s’installe à Vence en 1955 avant de retourner définitivement en Mayenne en 1962. En compagnie de sa jeune épouse Lise, il achète une petite maison à Cossé-le-Vivien et entreprend la construction de sa « Maison des Champs », point de départ de l’œuvre et aujourd’hui pierre angulaire du musée Robert Tatin.
Pensée avec son environnement, la « Maison des Champs » est impressionnante par sa monumentalité. Un exemple d’architecture où l’habitat vit en accord avec la nature. Dans ce lieu où convergent toutes les sensibilités de Robert Tatin, le visiteur s’aventure dans autant d’espaces qu’il découvre d’influences artistiques. Semblable à bien des égards à un temple aztèque où l’on vénérait les dieux, on s’attend à croiser les habitants d’une civilisation ancienne au détour d’un chemin. Plongées dans l’imaginaire du créateur, les sculptures aux visages humains jouent ce rôle et peuplent la ferme de Frénouse. Dans un pont entre mythologies orientale et occidentale, ils guident le public dans le cheminement artistique autant extérieur qu’intérieur de Robert Tatin. Ancrées fermement au sol, en contact avec la terre, les sculptures s’élèvent et semblent parfois chercher à atteindre le ciel.
À découvrir dès la réouverture du lieu
Site du musée