L’administration américaine serait-elle encore plus menteuse et laronne que l’administration post-soviétique poutinienne ? De fait, l’allié Big Brother a mis sur écoute entre 2004 et 2012 les présidents Hollande, Sarkozy et Chirac. C’est Wikileaks qui le révèle qui a toujours raison (dans notre monde de déraison). En sus des trois chefs d’État français, ce sont des ministres, des hauts fonctionnaires, des parlementaires, des diplomates et bien d’autres qui ont été surveillés par des mises sous et sur écoute de leurs téléphones durant au moins une décennie par la NSA et les services secrets américains. Marianne vient de se prendre un bon coup dans la gueule par Oncle Sam ! OSS 117, va te rhabiller, voilà opération Espionnage Élysée !
C’est par l’intermédiaire de la NSA – cette étrange officine omniécoutante qui fait rêver et danser les barbouzes, mais inquiète les hommes épris de liberté – que les États-Unis ont placé la République française sur écoute. Les présidents François Hollande, Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac (comme Angela Merkel) ainsi que de nombreux ministres, des hauts fonctionnaires, des parlementaires ou des diplomates, ont été écoutés directement ou indirectement durant plus de dix ans par la National Security Agency (NSA) comme l’attestent les documents obtenus par WikiLeaks – la boîte de Pandore et le vivier d’alertes réflexives ouverts par l’ancien agent Edward Snowden.
D’après les notes de synthèse de la NSA – auxquelles Mediapart et Libération ont eu accès grâce à WikiLeaks – le dispositif s’intitulait… on ne peut plus simplement : « opération Espionnage Élysée ». Elles ont duré a minima de 2004 à 2012. Ces informations classifiées « top secret » finissent de démontrer que la défiance des États-Unis à l’égard de la France et de la volonté d’indépendance et de troisième voie du Général de Gaulle reste d’actualité. Tout est objet d’écoute : questions diplomatiques, politique générale, politique locale, acteurs économiques, directeurs d’administration, ministres, conseillers présidentiels et ministériels, etc. Au sein même de l’Élysée, de nombreuses lignes téléphoniques (fixes ou portables) ont été mises sur écoute.
Cette nouvelle révélation risque de mettre un terme définitif à la croyance d’une possible collaboration sur (plus ou prou) un pied d’égalité, de respect, de confiance entre les démocraties occidentales placé sous la houlette américaine et l’OTAN. Il semble donc désormais avéré que l’appareil d’État américain ne travaille que pour lui-même et non pour une maison commune appelée démocratie libérale occidentale ; tous ses alliés ne sont que des instruments, des moyens, non des démocraties adultes, matures et indépendantes, qui mériteraient conséquemment de jouir d’une vie privée. Qui a dit que celui qui t’espionne ne peut être ton ami ?
Pour certains, c’est le fonctionnement même du pacte de confiance des démocraties alliées – des démocraties citoyennes et des citoyens démocrates – qui vient de se briser. Pour d’autres, la révélation de ces écoutes confirme que le monde est fou, que l’équilibre du monde est MAD : non plus Mutual Assured Destruction mais Mutual Audiophonic Destruction.