Cette année, l’Europe est particulièrement touchée par une reprise des cas liés au virus du Nil occidental. En Italie, 13 décès ont été enregistrés depuis janvier 2025 ; ce qui traduit une progression inquiétante de l’épidémie. Parallèlement, la France a signalé son premier cas autochtone de l’année fin juillet à Hyères, dans le Var. Même si une épidémie à grande échelle reste peu probable, les autorités sanitaires surveillent la situation de près.
Le rôle de l’Institut Pasteur : entre recherche innovante et prévention
L’Institut Pasteur joue un rôle pivotal dans la compréhension et la lutte contre ce flavivirus. Sa fiche médicale sur le virus souligne que celui‑ci est transmis principalement par des moustiques du genre Culex, après le piqûre d’oiseaux réservoirs du virus. L’homme est un hôte accidentel – un « cul‑de‑sac épidémiologique » – ne participant pas à la chaîne de transmission.
En 2019, des chercheurs de l’Institut Pasteur ont montré que la résistance des moustiques Culex quinquefasciatus aux insecticides influence leur capacité à transmettre le virus. Plus récemment, une découverte surprenante a révélé que le moustique tigre Aedes albopictus, vecteur déjà connu de dengue et chikungunya, peut également transmettre les virus West Nile et Usutu dans certaines conditions expérimentales.
Facteurs aggravants : le changement climatique joue un rôle clé
La recrudescence du virus cet été s’explique notamment par les vagues de chaleur précoces et durables qui favorisent la prolifération des populations de moustiques, surtout du genre Culex. L’Institut Pasteur, avec d’autres institutions, est engagé dans des projets tels que FLAVIVACCINE, qui explore des approches vaccinales innovantes ciblant la salive du moustique plutôt que le virus lui-même – une stratégie prometteuse pour protéger contre plusieurs arbovirus à la fois.
Synthèse : vigilance, recherche, prévention
| Thème | Points clés |
|---|---|
| Situation épidémique | Recrudescence en Europe (Italie, France), cas autochtones surveillés très attentivement |
| Rôle de l’Institut Pasteur | Surveillance, recherche sur vecteurs et transmission, découverte de nouveaux mécanismes |
| Facteurs de risque | Propagation facilitée par le changement climatique, moustiques Culex omniprésents |
| Perspectives | Innovations vaccinales comme FLAVIVACCINE, stratégies de lutte intégrée vecteur-agent |
Une communication accessible, mais essentielle
Symptômes : du silence clinique aux formes neurologiques
- ≈ 80 % asymptomatiques.
- Formes fébriles (≈ 20 %) après 3–6 jours d’incubation : fièvre brutale, céphalées, myalgies/courbatures, parfois troubles digestifs ou rash.
- Formes neuro-invasives (< 1 %) : méningite, encéphalite, paralysies, convulsions ; gravité accrue chez > 60 ans et immunodéprimés.
- Traitement : pas d’antiviral spécifique ; soins de soutien (hydratation, antalgie/antipyrétiques, soins intensifs si besoin).
Transmission : le rôle central des moustiques Culex
Le cycle implique surtout des oiseaux réservoirs et des moustiques Culex ; l’humain (comme le cheval) est infecté par piqûre mais ne retransmet pas le virus en pratique.
À l’échelle populationnelle, les conditions météorologiques estivales (chaleur, eaux stagnantes) conditionnent l’abondance des Culex et donc le risque de circulation locale.
Prévention : gestes individuels et lutte anti-vectorielle
Se protéger des piqûres
- Appliquer un répulsif cutané homologué selon la notice (répétition, zones découvertes).
- Porter des vêtements couvrants au crépuscule et la nuit ; utiliser moustiquaires (y compris berceaux) et dispositifs anti-moustiques.
- Favoriser la ventilation/climatisation, qui gêne le vol des moustiques
Supprimer les gîtes larvaires
- Éliminer l’eau stagnante : soucoupes de plantes (mettre du sable), seaux, récupérateurs mal fermés, gouttières encrassées, bâches. Entretenir jardins et abords ; couvrir hermétiquement les réservoirs
